Phoenix Battye, deuxième ligne et capitaine de l’ASBH, nous a accordé une longue interview. Dans cette première partie, il revient sur le match à Dax et livre son analyse globale de la première partie de saison de son équipe.
Quelle est ton analyse du match à Dax ?
Le match à Dax a été compliqué à cause des conditions climatiques et du style de jeu. Dax est une équipe déterminée avec un style similaire au notre. Nous avons été capables de mettre beaucoup de pression mais notre manque d’adaptation aux conditions et face à la rapide ligne de Dax nous a gâché beaucoup de bonnes occasions. J’étais heureux de voir notre défense solide, notamment en arrêtant leurs puissantes attaques, ainsi que nos réceptions de jeu au pied. Nous avons cependant failli sur la discipline et c’est quelque chose dont nous allons parler cette semaine.
Vous avez montré un visage séduisant en première mi-temps, puis vous avez totalement subi après la pause. Comment expliques-tu cela ?
Comme je l’ai dit, les conditions étaient compliquées et nous avons fait face à une équipe avec beaucoup de détermination. Je pense que notre plus gros ennemi, c’est nous-même. Nous avons commencé à paniquer lorsque nous n’étions pas capables d’imposer notre jeu autant que nous le voulions. Cela a entrainé des erreurs de disciplines qui ont failli nous coûter cher.
Béziers est deuxième à mi-championnat. Quel sentiment prédomine après ces quinze premières rencontres ?
Conviction et détermination. Nous sommes fiers de la position à laquelle nous sommes à ce moment de la saison. Une forte conviction est en train de grandir au sein, mais aussi autour du groupe. Nous avons les capacités de jouer les phases finales et même de gagner la compétition. Avoir ses convictions est une étrange sensation car soit cela peut amener à nous relâcher, soit c’est une source de motivation. Dans notre cas, je pense que c’est une motivation. Cela fait longtemps que Béziers n’a pas goûté aux grands succès. Nous avons la conviction que nous pouvons y goûter à nouveau. Cela nous inspire et nous motives pour progresser. Nous avons vu de quoi nous sommes capables. Aujourd’hui nous sommes déterminés à construire sur cela et à ne pas gâcher les opportunités qui nous sont données.
De l’ambition avait été affichée en début de saison. On imagine tout de même que vous êtes en avance sur les prévisions de début de saison. Comment le gérez-vous ? Cela a t-il entraîné des changements ?
Faire la meilleure performance possible chaque semaine est notre premier objectif. Les succès et les résultats en sont la conséquence.
Avant la saison, nous avons discuté de la possibilité de jouer les phases finales. Cependant, nous nous sommes toujours focalisés sur des petits objectifs, comme construire une « forteresse » à Béziers, pour ensuite attaquer nos matchs à l’extérieur. Pour répondre à la question, non, nous ne sommes donc pas en avance sur les prévisions parce que nous n’avions pas réellement de tableau de marche. Du coup, c’est plus facile de manager parce que nous continuons à nous concentrer sur nous-mêmes, notre jeu, notre style, notre travail. Heureusement, c’est facile de manager parce que tout ça ne nécessite pas d’être changé. Cela nous a aidé à arriver là où nous en sommes. Il n’y a donc pas de raison de changer.
Êtes vous surpris d’être second ?
Non, pas totalement. Je me souviens d’une discussion que j’avais eu à un barbecue avec Lachie Munro, peu de temps après son arrivée à Béziers. J’y ai dit que je pensais qu’on avait un excellent groupe, et même si nous n’avions pas la liste des plus grands joueurs, nous avions de bonnes qualités. Je voulais savoir si lui, nouveau au club, avait la même vision des choses que moi. Sa réponse a été que nous étions en mesure de gagner la compétition. Ce même sentiment est partagé par l’équipe. Nous nous focalisons sur nous-mêmes. Nous savons ce dont nous sommes capables et nous croyons en nous. Je sens vraiment que notre position actuelle reflète la qualité de notre groupe et notre déontologie.
3 victoires à l’extérieur, 5 matchs sans défaite, une attaque performante, un entraineur qui entre dans l’histoire du club avec sa prolongation de contrat… Avez-vous conscience d’écrire une belle page de l’Histoire du club ?
L’histoire du club est longue et fière. Chaque joueur qui porte le maillot est conscient de l’histoire de ces couleurs. Toutefois, elle est en permanence écrite. Lorsque l’on porte ce maillot, chaque joueur veut laisser son empreinte. Tout ce que nous faisons avec ce maillot écrit une autre page, pas seulement l’histoire de l’ASBH, mais l’histoire de la carrière de chaque joueur. Nous voulons faire des choses dont nous sommes fier. Cette saison, nous avons trouvé ensemble que nous pouvons accomplir quelque chose de grand.
Quel discours tient le staff ?
Le staff est heureux mais il reste vigilant. Ils connaissent les capacités du groupe et mesure notre succès par nos performance semaines après semaines. Nous pouvons gagner un match, mais si la performance est mauvaise, qu’importe si le résultat est bon, nous savons que nous pouvons faire mieux. Le discours des coachs est resté le même. Chaque semaine, il change uniquement selon les aspects techniques que nous devons savoir.
Suite de l’interview demain. Phoenix Battye se penchera sur plusieurs points du jeu biterrois et évoquera également son avenir.
Maxime GIL