Phoenix Battye : « Mon futur est ici » (2)

20/01/2016

Suite de notre interview avec Phoenix Battye, deuxième ligne et capitaine de l’ASBH. Dans cette deuxième partie, il revient sur différentes aspects techniques, ses regrets et surtout, son avenir.

A domicile, vous avez inscrit 37 points de moyenne. Ce stade vous sublime t-il lors des matchs à la maison ?
L’un de nos principaux objectifs était de faire du Stade de la Méditerranée une « forteresse ». C’est notre maison et nous en sommes fiers. L’énergie donnée depuis les tribunes, et l’opportunité de jouer devant la famille et les ami, permet de l’alimenter et de nous contrôler. Nous sommes heureux de nos performances à domicile et nous regardons à comment nous pouvons les répéter au mieux à l’extérieur.

L’équipe est très performante sur les mauls. Peut-on considérer ce secteur comme la pierre angulaire du jeu biterrois ?
Manny Edmonds et Romain Carmignani étaient catégoriques : nous devions utiliser efficacement nos mauls cette saison. « Carmi » est allé en Australie où il a travaillé avec les Brumbies pour avoir une compréhension différente des mauls, club avec lequel je suis le plus familier dans l’hémisphère sud. J’étais avec lui en Australie et nous avons discuté des exercices techniques que nous pouvions utiliser pour progresser dans ce domaine. A partir de là, nous avons travaillé sur l’explication de cette théorie pour tous les attaquants : leur rôle dans les mauls et comment … Depuis cela, les joueurs ont travaillé très dur et ont certainement vu les résultats sur le terrain. On peut dire que notre alignement et nos mauls ont été la pierre angulaire de notre jeu. Toutefois, nous recherchons la perfection dans ce domaine, donc toujours des moyens d’améliorer ce secteur.

Manny Edmonds a annoncé axer les entrainements sur la défense jusqu’à la mi-mars. Est-ce une nécessité alors que vous êtes la cinquième meilleure défense ?
Nous avons inscrit beaucoup de points cette saison ce qui nous a permis de gagner. Toutefois, dans les matchs où nous avons marqué beaucoup de points, nous en avons encaissé aussi beaucoup. Aurillac, par exemple, n’a pas été un match acceptable sur le plan défensif, mais il a été super offensivement. Le fait est qu’un bon système offensif vous fait gagner des matchs, mais une super défense vous fait gagner la compétition. Nous savons comment bien attaquer, donc nous tournons notre attention vers la victoire de la compétition et faire mieux que d’être la cinquième défense, ce qui n’est pas assez bon.

Vous êtes la deuxième équipe qui a pris le moins de cartons. Les sanctions que vous vous imposez entre joueurs semblent avoir leur effet dissuasif…
Cette année, nous avons voulu changer la façon dont les arbitres et les adversaires nous voyaient. Nous avons débuté notre changement lors de la pré-saison, en introduisant des réglementations et des normes entre les joueurs pour nous contrôler. Nous ne pouvons pas attendre des arbitres et des adversaires leur respect envers nous si nous ne les respectons pas. Mais il n’y a pas uniquement ça. La discipline fait gagner des matchs et c’est souvent le facteur décisif lors des matchs. Nous nous imposons des règles, non pas pour nous limiter, mais pour nous donner l’opportunité d’aller plus loin.

Cette période de l’année marque le début des tractations pour d’éventuels transferts. Cela ne risque t-il pas de venir perturber le groupe ?
C’est une période de l’année personnelle pour les joueurs, spécialement pour ceux qui n’ont pas eu d’offre de prolongation. Ce n’est pas juste du rugby pour eux. C’est leur vie, leur famille. Donc oui, ce peut être dur, mais dans les moments difficiles, nous apprenons que nous devons nous tourner vers nos amis et notre famille. Pour de nombreux joueurs, l’équipe, c’est comme leur famille. On se supporte les uns les autres. Ce ne sont pas les joueurs qui décident

Justement, de quoi sera fait ton avenir Phoenix ?
Mon futur est ici pour cette saison et quasi certainement la saison prochaine. Il y a eu des discussions avec d’autres clubs mais rien de concret pour me faire partir de Béziers. Je suis heureux ici et engagé à 100% dans mon job. Quant à mes aspirations, le Top14 est certainement la prochaine, ayant déjà joué le Super Rugby. De là, ma forme devrait être assez bonne et je serais ravi de jouer à nouveau des matchs internationaux. Mais seul le temps nous le dira.

Globalement, que penses-tu de la ProD2 cette saison ?
La qualité du rugby en ProD2 est bonne, particulièrement sur la bataille physique en attaque. L’augmentation des recettes voit l’augmentation des dépenses sur les joueurs et pour une meilleure qualité de joueurs. Aussi, il n’y a pas de mauvaises équipes ou des équipes qui sont faciles à battre. C’est une compétition de qualité et je pense que cela reflète la qualité des matchs. La seule chose qui, je pense, a été négative, ce sont les faibles affluences le jeudi soir. Le rugby français est connu pour son ambiance et je pense que cela fait souvent défaut dans les tribunes le jeudi soir.

Quel est ton plus gros regret sur ces quinze premiers matchs ?
Mon plus gros regret sont les performances où nous n’avons pas joué avec nos capacités et où nous n’avons maintenu notre niveau. La plupart voudrait penser le match contre Lyon, mais je pense que nous méritions la victoire. Nous étions fiers de notre performance. Notre performance contre Bayonne était pauvre collectivement, comme l’a été notre match à Biarritz pour lequel nous n’avons pas commencé à jouer avant la deuxième mi-temps. Pour finir, le match à Tarbes où nos erreurs de discipline nous ont valu un carton rouge tôt dans le match, ce qui nous a certainement coûté une importante victoire.

Maxime GIL