Simon Chevtchenko « Rien n’est perdu »

29/11/2014
Depuis quatre matchs, l’ASBH semble avoir perdu tous ses acquis de début de saison et les bonnes performances semblent déjà bien loin. Comment Béziers est-il passé d’un statut de demi-finaliste potentiel à celui d’une équipe du ventre mou du championnat ? Tentative de réponse.

Mais où est donc passé le Béziers du début de saison ? Celui qui a passé 31 points à Agen, 41 à Tarbes, celui qui est allé gagner à Colomiers et à Albi ? Celui qui possédait une touche impériale et une mêlée souveraine ? Le Béziers qui était second après neuf journées et qui surprenait tout le monde ? Bref, celui qui faisait vibrer et rêver depuis la reprise fin Août ?

L’ASBH n’est plus dans le coup. Depuis la défaite à Perpignan, au soir de la huitième journée (28-25), on ne reconnait plus l’ASBH. Après un début de saison pour le moins tonitruant, avec en point d’orgue les deux victoires à l’extérieur sur les terrains de Colomiers et Albi, elle connait un sérieux coup d’arrêt depuis trois semaines maintenant. « On ne s’y attendait pas du tout. Le jeu était en place, les entrainements sont toujours très sérieux. C’est très frustrant quand rien ne va plus d’un coup. » regrette Simon Chevtchenko.
Cette mauvaise passe trouve son origine lors de la difficile victoire contre Bourgoin. Ce jour là, malgré la victoire au bout, rien n’était comme auparavant et les Biterrois avaient connu toutes les peines du monde pour venir à bout du CSBJ (dernière victoire en date). Depuis, trois défaites de rang à Massy et Mont-de-Marsan, ainsi qu’à La Méditerranée contre Aurillac « Je ne sais pas à quoi cela est dû. Fatigue ? Trop de confiance ? Toujours est-il que l’on est dans une mauvaise passe et qu’au vu du classement, c’est un gros gâchis. » constate Chevtchenko. Il est vrai que si les Biterrois avaient poursuivi sur leur lancée, la position au classement aurait été tout autre. D’autant que seulement quatre points séparent Béziers (27pts), neuvième, de Mont-de-Marsan (31pts), troisième. Le centre Biterrois relativise donc cette chute au classement « Mais rien n’est perdu. Il nous reste trois rencontres avant la trêve. A nous de retrouver notre jeu et notre efficacité pour recoller aux qualifiables avant Noël. ».

« Deux fois plus d’occasions d’essai que toutes les équipes. »

Depuis le début de cette période délicate, les mêmes maux se retrouvent d’un match à un autre. Et ce ne sont pas des moindres. Des problèmes sont apparus en conquête, secteur où les Biterrois étaient pourtant dominateurs. L’attaque souffre, quant à elle, d’un certain manque d’efficacité. Mais le plus frappant est que l’équipe a un mal fou à rentrer dans les matchs. Ce fut déjà le cas à Albi et Perpignan, entraînant à chaque fois une remontée spectaculaire, auréolée même d’une victoire à Albi. Alors que ce mal semblait s’être enrayé contre Bourgoin et Massy, il a refait surface lors des deux dernières rencontres : En vingt minutes, Béziers a encaissé 13 points contre les Cantalous et 17 à Mont-de-Marsan. Un retard que les Biterrois n’ont jamais pu combler, entrainant leurs échecs successifs « Effectivement, sur les deux derniers matches, on fait deux mauvaises entames pour deux défaites. A nous de corriger le tir dès demain [Aujourd’hui, NDLR] et de scorer rapidement pour faire le plein de confiance. » . Pas forcément d’explication particulière face à ce problème. Ce dernier aurait pu être moins mis en avant si, malgré cet handicap, les victoires étaient au bout. Seulement, l’attaque Biterroise n’est plus autant en verve qu’elle ne l’était lors des premières rencontres. Malgré cinq essais inscrits sur les quatre derniers matchs, l’équipe semble en panne d’inspiration et sans solution par moments pour franchir les défenses adverses. Si le manque d’alternance est pointé du doigt, Simon Chevtchenko souligne lui le manque de pragmatisme des siens. Pas de remise en question du schéma de jeu « On a un schéma de jeu très complet et très attractif. On ne va pas changer de système car il a déjà prouvé qu’il fonctionnait très bien. Le manque d’efficacité vient plus du déchet technique individuel. On se crée en moyenne deux fois plus d’occasions d’essai et deux fois plus de franchissements que toutes les équipes qu’on rencontre. Il faut juste être plus réalistes et finir les coups. »

Des résolutions à prendre dès ce soir contre Carcassonne, même si le temps n’avantagera pas le beau jeu « Vu la météo qui s’annonce, il ne va pas falloir s’attendre à de grandes envolées. Un match tactique et du gros combat. » annonce Simon Chevtchenko. Et de conclure sur l’ambiance au sein du groupe. Même si la période actuelle n’est pas la plus simple qu’ait connu l’équipe cette saison, elle n’entache pas pour autant le moral de l’équipe « L’équipe est très bien et sera encore mieux après la victoire. »

Maxime GIL

A écouter : Le mag du rugby, retour sur la défaite à Mont-de-Marsan et présentation du derby contre Carassonne.