Chronique de la Rambarde : Béziers, contrarié, qui poursuit son chemin. .

24/01/2016

Seule la victoire est belle. En reprenant la célèbre citation, vous aurez résumé l’état d’esprit qui régnait à la fin du match, vendredi soir au Stade de la Méditerranée. Exigeance du moment avec des biterrois seconds au classement, la bonne habitude de voir une pluie d’essais à domicile avec un adversaire du soir en victime toute désignée ? En tout cas, Béziers remporte un succès précieux dans sa course à la qualification, bien d’autres raisons pouvant expliquer cette difficile victoire face à de courageux Provençaux.

RECENTRAGE

Provence Rugby malgré un classement peu flatteur, avait quelques caractéristiques qui pouvaient déjà interpeller. Le profil type de formation compliquée à manoeuvrer en quelque sorte. Les joueurs de Delpoux n’ont concédé qu’un seul bonus offensif à l’extérieur cette saison, c’était à Bourgoin. De quoi rester sur ses gardes et entrevoir un match plutôt pénible. Pourtant, les Rouge et Bleu ont démarré pied au plancher, concluant un joli mouvement par un essai heureux de Gerber dans les premières minutes. De quoi bien démarrer les hostilités et prendre confiance pour la suite des événements.

Que nenni ! Les hommes de Manny Edmonds, avec une occupation et une possession de balle frisant l’indécence, ont prolongé leur séjour dans le camp visiteur. Ayant de multiples occasions de créer un écart définitif. À l’image des conditions climatiques, Béziers n’y arrivait pas, faute à quelques erreurs d’appréciations, de transmissions risquées et glissantes et une défense adverse assez hermétique. En point d’orgue, les nombreux groupés pénétrants tentés pour autant d’échecs. Le staff provençal nous l’a confirmé en fin de rencontre, ils ont parfaitement étudié cette rampe de lancement. Avec succès.

LA BALLE À L’AILE, LA VIE EST BELLE

Devant tant de résistance et de combat dans le jeu au sol, les hommes du capitaine Ramoneda furent déboussolés. Pas de catastrophisme, juste quelques situations de surnombre mal exploitées, avec des opportunités à l’extérieur parfois oubliées. La prédominance du défi physique s’est révélée néfaste. Béziers s’est evertué à gagner des duels en oubliant l’essence même de son jeu : la continuité. En se laissant aspirer ainsi, le déroulé de la rencontre était plutôt décousu. Chacun se répondant coup pour coup, et Provence Rugby se mit à espérer un bonus défensif dans les derniers instants. 23/12 au final, aucun bonus distribué et un sentiment mitigé au coup de sifflet final.

Inutile de faire la fine bouche. Béziers reste dans une belle dynamique et conforte, au classement, son statut de qualifiable. Pour grandir davantage, la discipline devra être aussi au centre des débats. 17 pénalités concédées, c’est trop pour nourrir des ambitions légitimes face à d’autres écuries plus huppées. Les Rouge et Bleu font pourtant parti des bons élèves du championnat dans la discipline, et nul doute que le staff biterrois saura corriger le tir. Le prochain déplacement à Aurillac sera très attendu. Dans un duel au sommet, les dauphins du LOU auront encore l’occasion de nous démontrer, que leur joli parcours est tout sauf le fruit du hasard.
Rémy