Aviron Bayonnais – ASBH : De belles perspectives pour l’avenir

26/08/2017

« Et qui c’est qui va prendre le retour de flamme à Bayonne la semaine prochaine ? » Jonathan Best et ses coéquipiers étaient bien conscients avant ce déplacement à Jean-Dauger que les anciens pensionnaires du Top 14 allaient être dans l’obligation de montrer un tout autre visage que celui présenté sur à Perpignan, 6 jours plus tôt (66-6). Mais la flamme a mis un long moment à s’allumer du côté des Basques, tandis que les Biterrois ont, quant à eux, démarré tambours battants cette rencontre. Et sans pression.

LES LEÇONS DU PASSÉ

Les joueurs de David Aucagne et David Gérard se montrent entreprenants, avec une débauche d’énergie considérable dans les 20 premières minutes. Un scénario totalement contraire à celui vécu contre Vannes, vendredi dernier, où l’entame de match avait été catastrophique. Les occasions d’essais sont là, provoquées notamment par les jambes de feu d’un Julien Blanc et d’un Rodney Iona omniprésents tout au long de la partie. La première, elle est pour le centre australien qui aplatit après un jeu au pied de Thibauld Suchier. Laurent Millotte, l’arbitre de la rencontre, refuse l’essai pour un hors-jeu… imaginaire (4e).

Le centre Rodney Iona n’était pas hors-jeu sur la première occasion d’essai de l’ASBH.

Mais ce n’est que partie remise pour une équipe de Béziers en feu et qui laisse circonspect le public de Jean-Dauger. Un public qui n’a pas manqué de siffler son équipe suite à des choix de jeu plus que discutables, dont un qui a profité à l’ASBH. Un jeu au pied de Willie Du Plessis arrive directement dans les bras de Sabri Gmir. L’ailier, au départ de cette action, sert Julien Blanc qui traverse tout le terrain. Un relais du capitaine Jean-Baptiste Barrère et le Tunisien est à la conclusion (3-10, 27e). Logique.

Avant le retour aux vestiaires, l’avance au tableau d’affichage aurait pu être plus important si une opportunité d’aller inscrire 5 nouveaux points n’avaient pas été vendangée en bout de ligne, après une incroyable percée de Rodney Iona. 3-13 au repos. Rien à redire. Béziers a retenu la leçon du week-end dernier. « On s’était dit que si on faisait la même entame que contre Vannes, on allait en prendre 50 », expliquait Timothée Lafon après le coup de sifflet final. Mais le manque de réalisme est criant. Et sera préjudiciable.

« PEUT-ÊTRE QU’ON S’EST SENTI TROP FORTS »

Changement de physionomie après la pause. Un début de deuxième acte complètement manqué par l’ASBH. L’Aviron prend la possession du ballon et ne cesse d’investir le camp biterrois. Malgré ce, la défense ne cède pas. Les Basques parviennent à marquer par deux fois. Mais deux essais à zéro passe, comme le soulignait David Gérard à l’issue du match. Le scénario : une mêlée à 5m de l’en-but, une domination bayonnaise dans l’épreuve de force et un ballon ramassé derrière le pack pour finir dans l’en-but (43e, 55e). Implacable réalisme. Bayonne prend les commandes pour ne plus les abandonner. « Je pense qu’on a lâché pendant 10 minutes et ça nous a coûté le match », regrettait le pilier gauche. Une inversion totale des tendances que Timothée Lafon justifie par « le combat et la conquête où ils ont été très forts. Et c’est peut-être ce qui nous fait perdre le match. » Il poursuit : « Peut-être on s’est senti trop forts. » 

Béziers, qui a longtemps cru à la victoire, voit le bonus défensif lui échapper après la troisième réalisation des joueurs de Pierre Berbizier (70e). Un sacré coup sur la tête des coéquipiers de Jean-Baptiste Barrère. Mais dans un dernier effort, ce précieux point, tant comptablement que moralement, est obtenu après une charge dévastatrice du nouveau 3e ligne, Tyrone Viiga (76e, 27-23). L’ASBH peut nourrir beaucoup de regrets « parce que c’était faisable. On avait réussi à mettre notre jeu en place », mais repart avec des certitudes du Pays Basque : « Si on garde cet état d’esprit à l’extérieur, qu’on arrive à pas lâcher pendant 80 minutes, on pourra faire des coups à l’extérieur. » Une copie similaire rendue du côté de Biarritz vendredi prochain pourrait, avec un peu plus de maîtrise, sourire aux joueurs de David Aucagne et David Gérard. 

Maxime GIL