Chronique de la Rambarde : l’ASBH doit passer la vitesse supérieure

08/09/2017

Le capitaine François Ramoneda de retour sur le pré ce soir face à Aurillac

 

Plus le temps de ressasser les occasions perdues et les points potentiellement laissés en route du côté du Pays Basque. Il faut déjà basculer pour l’ASBH vers cette rencontre située en milieu de bloc. La déception née des derniers déplacements doivent permettre au groupe d’affirmer certaines ambitions. Que ce soit dans le jeu, dans les intentions et la réalisation, les biterrois doivent franchir un palier. Le détail qui a parfois manqué hors de ses terres, serait mal perçu et contraignant face à des Cantalous venus avec la grosse artillerie. Cela tombe plutôt bien, Béziers va chercher la gagne et tenter de remonter vers des sphères plus joyeuses. Joli duel en perspective.  

LA CULTURE DU DÉTAIL

C’est bien de cet aspect qu’il s’agit. Clairement, les biterrois lors de leurs premières sorties ont démontré leur capacité à tenir le ballon, à multiplier les temps de jeu sans forcément réussir leur entreprise. Par manque de patience, de précipitations les opportunités n’ont pourtant pas manqué. Les statistiques toujours intéressantes selon la lecture sont des marqueurs de cette impression. Les joueurs du duo Aucagne/Gerard ont des arguments dans le franchissement et l’emballement du jeu. C’est incontestable. Mais il manque ce petit détail, ce grain de sable qui vient parfois enrayer une machine et qui vous change le destin d’une partie. La rencontre face à Bayonne fut remarquable en ce sens et terriblement révélatrice de l’actuel début de saison de l’ASBH. Inutile d’en tirer des conclusions hâtives et dénouées de sens après 240 minutes de jeu disputées. Mais c’est une bonne base de travail pour le staff biterrois qui cherchent on l’imagine à maximiser le potentiel évident d’une telle équipe. David Aucagne l’a expliqué durant la semaine :« On avait un peu la tête dans le seau après Biarritz. Mais il ne faut pas oublier ce que l’on a été capable de créer également. On a travaillé beaucoup sur la communication autour du porteur de ballon. La défense a été un secteur sur lequel nous avons travaillé car nous avons été défaillant dans ce secteur là. » Un travail qui se veut plus précis au fur et à mesure de la saison, le physique étant acté plus ou moins après la préparation estivale. Est-ce parfois une défaillance mentale ? « J’espère qu’on va se libérer ce soir après ces frustrations successives. Il faut retravailler nos démarrages de deuxième mi-temps et ne pas se mettre dans le rouge inutilement surtout. » rajoute t’il. L’adversaire du soir étant un grand expérimenté du championnat, la confrontation promet d’être séduisante.

Aurillac qui a connu un changement majeur au sein de son staff avec le départ de Jeremy Davidson ayant répondu favorablement à l’appel du Top14 et de l’UBB. Le début d’une nouvelle ère pour les Cantaliens, peu habitués aux perturbations de ce style sous l’égide d’un Thierry Peuchelstrade toujours fidèle au poste. L’arrivée du Sud-Africain Andre Bester pour poursuivre la relève en douceur sous les fortes recommandations de l’Irlandais a rassuré son monde. Défaits d’entrée à Jean-Alric face à Colomiers lors de l’ouverture du championnat (23/30), le SACA a depuis bien redressé son navire. Après un nul acquis du côte de Sapiac (12/12) en guise de rattrapage, un cinglant succès bonifié remporté face à Carcassonne (41/10) la semaine dernière a impulsé une nouvelle dynamique. Et qui donne une dangerosité crédible aux yeux de Béziers. « On connaît très bien cette équipe, avec une philosophie très joueuse malgré un changement en effet dans leur staff. Il va falloir être plus sereins dans les zones décisives. La concrétisation sera primordiale en sachant qu’en face Maxime Petitjean ne se fera pas prier pour enfiler les points. » indique François Ramoneda. Dans l’histoire récente d’ailleurs, fruit de nombreuses confrontations entre les deux équipes, Aurillac sur les 15 dernières saisons ne s’est imposé qu’une seule fois à la Méditerranée, c’était en 2014 (14/19). Pour David Aucagne, il faut cependant rester très prudent :« Ils sont plutôt complets, ils ne ferment pas le jeu. Avec beaucoup d’expérience, un groupe qui ne bouge pas trop dans le recrutement et qui se connaît parfaitement. De toute façon nous prenons les matchs les uns après les autres. On se focalise sur notre jeu et sur ce que l’on doit faire pour remporter la mise. J’ai dit aux joueurs que cela finirait par payer un jour. »

LA VICTOIRE COMME SEUL LEITMOTIV 

Une équipe Cantalienne qui vient avec de grosses ambitions avec un seul changement par rapport à la semaine dernière, fait assez rarissime. Des ambitions assumées pour une formation qui se déplacera sans pression ce soir dans l’Hérault. Pour Béziers, l’objectif sera clair. Prendre des points et engager une dynamique. « Cela ferait du bien aux têtes pour recoller aux classements. » observe Benjamin Desroche le seconde ligne biterrois. « La pression qui peut exister doit être positive. Il n’y a pas d’urgence non plus. Dans l’engagement il faut continuer sur cette voie avec ce jeu de mouvements et de passe auquel tout le monde adhèrent. Mais n’oublions pas les fondamentaux, sinon on ne pourra rien mettre en place ». Un championnat qu’il juge très compétitif et dans lequel il était déjà habitué à Albi. « J’ai été bien intégré, un bon groupe avec peu d’arrivées donc on s’est très vite fondu dans le moule. J’avais très peu joué en seconde partie de saison donc il a fallu me remettre dans le rythme. On sent que le club est structuré, le stade est magnifique, la ferveur me plaît beaucoup. C’est un très bon challenge. » Pour l’ancien albigeois le temps est à l’essentiel :« Au final depuis Vannes nous n’avons plus rien gagné. Donc on s’est dit qu’il fallait être plus efficaces sans tomber dans le catastrophisme. Sinon on risque de déjouer et nous perdrons le fil directeur. » Tout le monde ne conviendra, les esprits sont concentrés vers un même objectif victorieux. Car dans ce monde professionnel et compétitif, seul la victoire est belle.

 

Rémy RUGIERO