Chronique de la Rambarde : Béziers désire poursuivre l’embellie

23/02/2017

Lors du match aller, Phoenix Battye et les siens s’étaient inclinés face aux biarrots (23-34)

Les semaines se suivent et se ressemblent pour les biterrois. Les succès empilés les uns aux autres donnent une assise supplémentaire au classement même si tout n’est pas encore joué dans un championnat intense et qui n’en finit plus de surprendre. Parmi les surprises, on se remémore nécessairement la victoire des Rouge et Bleu du côté d’Agen dernièrement. Si le terme d’exploit n’est pas usurpé, il est force de reconnaître que ce groupe n’a peur de rien et tentera de remporter la mise quelque soit l’adversaire proposé. Cela tombe bien, puisque ce déplacement à Biarritz est un véritable test en grandeur nature pour l’ASBH. Entre les deux équipes en formes du moment, il existe un écart au classement. De quoi démontrer que cette différence n’existe que sur le plan comptable et de s’offrir ainsi une fin de saison vraiment palpitante.

 

UN GOÛT DE REVANCHE

Le succès lors du derby face à Carcassonne aura démontré, une fois de plus, que chaque rencontre sera disputée, tendue et qu’il faudra se donner les moyens de l’emporter. Une lapalissade volontaire mais qui démontre que cette compétition reste serrée plus que jamais et déjoue très souvent les pronostics d’usage. Entre une bataille pour la première place qui ne donne pas son verdict, des places à la qualification dans un mouchoir de poche, des promus qui sortent régulièrement des prestations étonnantes et une lutte pour le maintien acharné, le ProD2 vit dans le flou artistique le plus complet. Et Béziers dans tout cela ? Comme nous l’avions évoqué, les hommes de David Aucagne et David Gerard peuvent jouer un véritable rôle d’arbitre. Calés plus confortablement en milieu de tableau, ni trop à l’abri de la zone rouge ni trop distancés parmi les places d’honneur, l’ASBH aura forcément son mot à dire. Rémi Bourdeau se montre tout de même prudent :« On se déplace à Biarritz pour prendre des points. On n’est pas encore sortis d’affaire avec cette histoire de maintien. » L’occasion aussi d’évoquer la rencontre à l’aller et le fait que les biarrots sont invaincus face aux biterrois depuis deux saisons :« Il y aura un petit sentiment de revanche par rapport à ce match aller où pour le coup il nous avait roulé dessus » Le souvenir en effet d’une démonstration de force basque sur le jeu au sol et dans les duels qui avaient permis aux visiteurs de s’imposer sans coup férir. Mais depuis, l’environnement a été bouleversé et surtout les dynamiques sont largement différentes à ce passé qui peut paraître si éloigné.

D’une part, les deux formations ont acquis le nombre de points le plus important sur la saison 2017 parmi leurs concurrents. Un indice de taille pour les basques qui luttent pour une éventuelle qualification et des biterrois qui veulent se mettre rapidement à l’abri de la zone de relégation. Le BOPB a pourtant connu lui aussi quelques tourments dans son évolution, comme une marque de fabrique dans ce championnat où rien ne semble acquis. Pour mémoire, les joueurs du président Brusque se sont inclinés à Aguiléra à deux reprises. C’était, tiens donc, face aux promus angoumoisins et vannetais. Quand on vous dit que cette compétition est plus que jamais surprenante. Depuis le BOPB s’est réveillé et plutôt avec de la réussite puisque les biarrots se sont imposés à 8 reprises sur les 11 dernières rencontres. Un bilan flatteur qui laisse augurer une suite prometteuse. Justement ces basques sur quoi s’appuient-ils et quelles sont leurs qualités ? « Toutes les équipes sont à craindre. Biarritz a un pack très massif, très dense. On avait beaucoup subi à l’impact la dernière fois que ce soit dans le jeu courant, les sorties de mêlée » rajoute le 3 ème ligne. Les solutions envisagées ? « Notre défense devra être impeccable, les faire tomber de suite pour empêcher de développer leur jeu. Il faudra mettre de la vitesse dans notre jeu offensif pour les faire bouger, pour créer des espaces et tenter des coups. » selon Rémi Bourdeau. Il est vrai que les arguments ne manquent pas. En conquête, les biarrots peuvent compter sur le puissant fidjien Nemia Soqeta qui derrière sa mêlée commet des ravages. Rajoutez des garçons tels que Lucu comme buteur hors-pair ainsi que les finisseurs Tim Giresse et Adriu Delai vous aurez alors un danger permanent au sein du groupe basque.

 

L’EXIGENCE AU QUOTIDIEN

Un joli duel en perspective qui s’annonce pour deux formations qui veulent tracer leur sillon aussi loin que possible pour répondre à leurs objectifs. Cela passe par un travail de tous les jours, à l’entraînement où les détails du jour feront la différence dans les moments opportuns du match. D’ailleurs comment ne pas souligner la performance de l’alignement biterrois face à Carcassonne auteur d’un 100 % dans ses prises (16/16). Une rampe de lancement idéale pour mettre en place un jeu offensif, selon les dires de David Gerardpour exister dans cette compétition. La défense comme une évidence, travail minutieux d’analyse, de placement, de communication entre les joueurs, faut-il le rappeler dans ces lignes que Béziers possède justement la meilleure défense à l’extérieur en terme de points encaissés (240). Un sacré défi pour les Rouge et Bleu à relever : « Une des clés à l’extérieur est d’être solides défensivement du début à la fin, si on prend l’eau d’entrée c’est toujours plus difficile de revenir. Contre Biarritz il va falloir défendre très bas pour éviter au minimum de reculer sur leurs offensives. Il faut justement s’appuyer sur notre organisation défensive pour essayer de remporter la rencontre » conclu toujours Rémi Bourdeau. Une ambition légitime pour une formation biterroise avide de confirmer ses bonnes dispositions actuelles. Le défi sera de taille, la composition alignée comportera quelques ajustements, fruit d’un turn-over instauré et qui trouve un écho favorable auprès des joueurs. Pour mieux concerner l’ensemble de l’effectif, pendant cette période de mutations et de prolongations en tout genre où chacun trouvera une fenêtre pour exprimer au mieux ses qualités.

Qu’il est lointain le temps des doutes, des peurs, de la fameuse boule au ventre avant chaque début de rencontre. Qu’il est loin le temps des incertitudes, des comportements passifs et dominés des joueurs et de cette satané série de défaites fin 2016. Le déclic psychologique s’est produit, plus une appellation qu’une véritable explication. La solidarité affichée à l’heure actuelle fait plaisir. Elle interpelle aussi sur le degré d’implication parfois hasardeux durant de nombreuses semaines. C’est la loi du sport dirons-nous, avec son lot de choses parfois agréables, parfois déroutantes. David Aucagne et David Gerard tirent au maximum le potentiel de leur formation. Difficile d’arriver dans un tel contexte aussi désastreux soit-il que la situation sportive fin Décembre 2016. Mais voilà, le matos comme on l’entendait dans les couloirs était présent. Comment une équipe aussi fringante offensivement pouvait-elle balbutier son rugby en si peu de temps ? Discours, concurrence et alternative venaient à nos oreilles. Et on y trouve des réponses aux soubresauts biterrois particulièrement vertigineux cette saison des Rouge et Bleu. Tantôt séduisants et tellement plaisants (Agen à deux reprises, Oyonnax, Narbonne à deux reprises) parfois décevants (Perpignan et Biarritz à domicile, Dax à l’extérieur). Ce paradoxe si étrange d’une équipe capable de si beaux éclats, et qui aujourd’hui retrouve une stabilité. Une régularité lui permettant d’envisager l’avenir plus sereinement et qui lui donne le droit de faire plaisir à ses plus fidèles suiveurs. Et qui l’autorise surtout à poursuivre cet élan du côté d’Aguiléra vendredi soir pour tenter de revivre pareille émotion qu’au coup de sifflet final à Armandie il n’y a pas si longtemps..

Rémy RUGIERO