Chronique de la Rambarde : l’ASBH s’affranchit de toutes les contraintes.

22/12/2018

Après un succès arraché face au leader Nivernais la semaine dernière, l’énergie et l’investissement procurés pouvaient altérer toute ambition pour le dernier voyage de l’année 2018 dans l’antre de Sapiac. Face à des Montalbanais soucieux de s’extirper de la zone rouge, en ayant changé l’intégralité ou presque de son XV titulaire après la correction subie à Oyonnax la semaine d’avant, les données n’étaient peut-être pas favorables. En n’oubliant pas la sanction de la DNACG qui venait d’occulter 3 points au classement de l’ASBH, autant vous dire que le contexte était pesant, usant voire révoltant. Et bien c’est dans ces derniers propos que les Rouge et Bleu ont forgé une nouvelle victoire à l’extérieur, malmenés durant un long moment, mais surtout courageux et fiers d’avoir retourné en leur faveur une situation désespérée.

RESSOURCES INSOUPÇONNÉES

L’entame était ciblée pour ce déplacement, les Sapiacains vexés par leur dernier résultat et en recherche de sérénité pour éviter de regarder vers le bas, Béziers était prévenu du contexte. Clairement, sur la première demi-heure de jeu, l’USM a démontré toute la palette d’un rugby efficace, dans l’alternance et le contenu malgré des conditions climatiques encore une fois compliquées. Passé l’orage et ce 15-0 sans appel en faveur des locaux, l’ASBH s’est remise à l’endroit. Patiemment en étant plus précis au sol, en retrouvant des lancements percutants et quelques passes bien senties, les Rouge et Bleu reprenaient le cours de la rencontre. S’appuyant sur une mêlée fermée conquérante, comment ne pas louer l’admirable rentrée d’un Karim Kouider épatant et d’un coaching gagnant notamment, l’ASBH réduisait la marque après un essai d’Arnaud Pic profitant de l’avancée de ses avants et d’une dernière séquence orchestrée autour des 22 mètres Montalbanais, concrétisée par une pénalité de Victor Dreuille. 15-10 à la pause, des proportions plus justes malgré une statistique tout simplement renversante, puisque les Biterrois avaient commis pas moins de 8 fautes après 28 minutes de jeu contre 0 du côté de l’USM. Autant dire que les garçons de Jonathan Best ont parfaitement géré ces temps faibles. Mais restez bien assis.

Malgré un retour des vestiaires encore un peu confus, à croire que Béziers laisse toujours un peu d’influx nerveux au vestiaire, Jérôme Bosviel convertira une pénalité supplémentaire après une faute largement évitable de Marco Pinto-Ferrer (18-10). S’en suivra un deuxième acte totalement maîtrisé ou presque, les visiteurs ayant la bonne idée d’appuyer sur certaines carences des Tarn-et-Garonnais. Un ballon porté classique et parfaitement exécuté enverra Jean-Baptiste derrière la ligne, le frisson parcourait la cuvette de Sapiac qui sentait que le destin du match pouvait lui glisser entre les mains (18-17). Une conquête directe parée, ne manquait plus que les opportunités pour inverser la pression et mettre à la faute les locaux, un brin désemparés. Des scénarios vus et revus sous l’ère David Gerard/David Aucagne, et cette sympathique capacité à retourner des situations presque désespérées. Avec l’apport de la jeunesse d’un banc dynamique et concerné, Béziers s’est crée les conditions d’un succès loin de ses terres. Défensivement courageux, entreprenants à la moindre récupération, Béziers trouva des ressources pour faire vaciller le tableau d’affichage en sa faveur. Après une première pénalité infructueuse de Sam Katz, l’ouvreur Anglais passera celle de la gagne à 5 petites minutes de la fin après une énième offensive sur les 22 mètres Montalbanais. Jérôme Bosviel aura pourtant la victoire au bout des pieds, mais le cuir fuira le cadre avec les derniers espoirs des locaux. L’ASBH s’impose 20-18, une 5 ème victoire consécutive et un bloc comptablement idéal.

DAVID GERARD : « ON VA SE BATTRE POUR EXISTER »

Un résultat plaisant à savourer, démontrant cette envie collective bienfaitrice qui permet d’aller chercher le bonheur. Béziers sur l’année civile 2018 est la deuxième équipe après Nevers en terme de points auprès de la concurrence. Un signal fort et mérité malgré un budget finalement restreint sportivement. Une performance à souligner dans un contexte morose, l’ASBH s’inscrit un peu plus dans les hauteurs. Les 3 points de pénalité infligés par la DNACG ont fait mal aux têtes, assénant un mauvais message dans la préparation de ce duel face aux Montalbanais. Pourtant le groupe n’a rien lâché, capable de redresser les situations les plus inconfortables qu’elles soient. La jeunesse triomphante symbolisée par tant de joueurs, prouve que le message passe, et qu’il y a une envie commune d’être considérés. Prouver qui l’on est, les joueurs et le staff l’ont démontré à maintes reprises. David Gerard à la fin du match dira :« La sanction fait mal, mais on doit vivre avec çà. On sait que nos dirigeants vont se battre, nous le sportif, on essaye d’exister sur le terrain et ce soir le groupe a été étonnant à plus d’un titre. » Première partie de saison sportive réussie, Messieurs les Dirigeants, à vous de jouer votre partition dans les couloirs pour valider le constat que l’ASBH mérite plus que jamais son statut d’outsider dans ce championnat..

Rémy RUGIERO