« Ce n’est pas une revanche »

07/12/2015

Il y a quatre ans, ils n’étaient pas considérés comme étant au niveau de la ProD2. Aujourd’hui, ils sont deux joueurs clés du système mis en place par Manny Edmonds. Pour autant, ce n’est pas une revanche pour François Ramoneda et Sabri Gmir.

Sabri Gmir fait parti des quatre joueurs de ProD2 qui ont joué l’intégralité des onze premiers matchs de la saison. François Ramoneda est, pour sa part, le cinquième joueur le plus utilisé par Manny Edmonds depuis la reprise du championnat. Ces deux là sont devenus deux joueurs cadres du système Edmonds. Et pourtant, rien ne leur prédisait une telle destinée en deuxième division, eux qui ont connu une période délicate lors de la remontée du club en ProD2

Critiques, remises en questions et travail
« La première saison en ProD2 a été très compliquée avec le changement d’entraîneur. » se souvient Sabri Gmir. Pourtant, l’ailier biterrois sortait d’une saison pleine en Fédérale 1. 29 matchs joués sur 29, dont 28 titularisations, 11 essais inscrits… Bref, tous les voyants étaient au vert. Mais la saison suivante, tout n’était pas au beau fixe, malgré une saison pleine et six essais inscrits. Les critiques émises par Philippe Benetton à l’époque n’avaient pas laissé insensible l’ailier Tunisien « C’est sur que ça fait mal parce que tu donnes de ton mieux sur le terrain… » . Même son de cloche du côté de François Ramoneda. Le retour en ProD2 a été délicat pour le capitaine de l’équipe championne de France « Ça était une période particulièrement difficile mais qui je pense m’a été bénéfique. Je me suis remis en question et j’ai recommencé à travailler. Ça a été long mais j’en retire les bienfaits depuis deux ans. » Selon lui, les difficultés biterroises à cette période là n’émanaient pas uniquement des joueurs. « En ce qui concerne les entraîneurs, ou du moins leurs discours, les joueurs sont à leur image. Cette année, nous avons deux entraîneurs qui prônent le jeu de mouvement et c’est ce que nous faisons. Alors oui, peut être qu’a l’époque, NOUS (sic) n’avions pas le niveau Pro D2. » Le message est clair.

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Pour Ramoneda et Gmir, « ce n’est pas une revanche »
Malgré un an et demi de difficultés, sportives et humaines, les deux joueurs ne s’estiment pas revanchards mais davantage reconnaissant d’avoir du temps de jeu et sont heureux de voir où ils en sont aujourd’hui. « Je ne pense pas que ce soit une revanche. Les nouveaux coachs m’ont appris beaucoup de choses au niveau du travail. Aussi, les matchs que je joue me permettent d’engranger de l’expérience. » explique Gmir. Pour Ramoneda, la fierté d’avoir traverser les tourmentes sans quitter le club et d’avoir pris part aux dix premiers de cette saison prédomine « Revanchard, je ne sais pas si c’est le mot mais c’est une satisfaction d’être encore la aujourd’hui malgré les nombreux changements et la concurrence. »
Il faut dire que l’ailier et le troisième ligne sont devenus deux pierres angulaires de l’équipe biterroise. Le premier a pris part à 25 des 25 derniers matchs de l’ASBH, tandis que le second a été promu vice-capitaine en début de saison. Leur réussite actuelle, ils la doivent à un perpétuel travail qui les a fait progresser dans leurs domaines spécifiques. Mais pas que… « J’ai beaucoup eu la confiance du coach. Après, je me suis amélioré au niveau de la vision du jeu et sur mon placement sur le terrain. » explique Sabri Gmir. De son côté, François Ramoneda estime « avoir progressé offensivement. La prise d’initiative dans le jeu de mouvement mis en place par les entraîneurs me correspond et je pense avoir réussi à progresser en partie grâce à cela. » . Un domaine dans lequel Gmir n’a presque jamais autant excellé. Un jeu tourné vers l’offensive et le Tunisien en est déjà à sept essais inscrits depuis le début de la saison, ce qui lui permet de se classer deuxième meilleur marqueur de ProD2 « On joue davantage l’attaque, on a des avants mobiles… C’est pour ça qu’on marque plus d’essais. Et puis, je suis en forme. Physiquement, je me sens mieux et je prend beaucoup de plaisir à jouer et à toucher le ballon. » Un plaisir qui devrait encore durer pour Gmir, encore sous contrat jusqu’en juin 2017. En revanche, le contrat de François Ramoneda touche à sa fin à l’issue de la saison. Pour le moment, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je suis dans l’attente d’une proposition du club pour choisir. » Mais une chose est sûre, il sera bien là dans quinze jours face à Perpignan… et face à Philippe Benetton !

Maxime GIL