A l’occasion de l’Assemblée générale de l’association qui s’est tenue vendredi dernier, les supporteurs présents ont eu la possibilité de poser leurs questions à Pierre-Olivier Valaize, co-président, Christophe Hamacek, Manny Edmonds et aux joueurs présents (Rémy Martin, François Ramoneda, Romain Brison et Vitolio Manukula).
LE CAS SHAWN PITTMAN :
Christophe Hamacek :
Shawn Pittman c’est un pilier gauche américain qui est venu faire des essais il y a quelques mois chez nous, qui est très mobile, bon joueur ballon en main. Au moment de venir, il nous a tout simplement dit qu’il n’avait plus l’autorisation de jouer au rugby parce qu’il avait subi une commotion cérébrale lors d’un match contre le Canada.
Ensuite, la réflexion elle est budgétaire. On a fait le choix de garder les premières lignes que nous avons. On a six piliers. Sur ces six piliers, on pense qu’il y a beaucoup moins de différences entre les titulaires et ceux qui sont en devenir. On pense que la concurrence sera rude. On sait que la première ligne est performante lorsque l’on a des deuxièmes lignes solides. Donc la réflexion a été globale. On pense avoir trouvé de bons piliers et on pense avoir mis derrière des deuxièmes lignes suffisamment solides pour pouvoir faire en sorte qu’on ait une mêlée plus performante que la saison dernière.
LE RECRUTEMENT DES ARRIERES :
Manny Edmonds :
Quand je calcule mon recrutement pour les Arrières, je calcule toujours que j’ai toujours au moins trois joueurs pour chaque poste. Avec les joueurs que l’on a dans l’effectif actuel, j’ai suffisamment de joueurs qui peuvent couvrir chaque poste. J’ai trois 9, j’ai trois joueurs qui peuvent jouer 10, j’ai cinq joueurs qui peuvent jouer en 12, j’en ai quatre qui peuvent jouer 13, beaucoup beaucoup qui peuvent jouer aux ailes, des deux côtés, et j’ai 3-4 personnes qui peuvent jouer en 15. Donc avec l’effectif que l’on a, on a assez de joueurs. L’année dernière, on a tourné sur un effectif derrière qui était plus que nombreux. Après, on a choisi pas mal de matchs où on a mis que deux trois-quarts sur le banc, donc ça veut dire que beaucoup de joueurs, notamment des trois-quarts, n’ont pas joué au rugby. Le but quand on s’entraine tous les jours, quatre fois par semaine, est d’avoir un peu de temps de jeu, soit avec les Pros, soit avec les Espoirs. Après malheureusement, ce n’est pas toujours le cas que je puisse faire jouer tout le monde. Je préfère avoir un effectif plus « rugby » pour pouvoir donner le maximum de temps de jeu au plus de joueurs possible.
LE CENTRE DE FORMATION :
Pierre-Olivier Valaize :
Ca fait aussi parti de la politique que nous menons, que de vouloir intégrer les jeunes du centre de formation parce que sinon ça ne sert à rien d’avoir un centre de formation. Dans les recrues que l’on ne voit pas, il y a souvent les jeunes qui montent avec l’équipe Première. Derrière notamment avec Alary, avec Touizni,… Je crois que c’est la première année que les jeunes du centre de formation se sont entraînés jusqu’à ce soir [Vendredi soir, NDLR] avec les Pros , pour toute la préparation. Parce que c’est aussi ce que l’on prône. Il y aura aussi quelques joueurs qui ne seront plus avec les Pros tous les jours à partir d’après-Camarès. Mais jusqu’à présent, ils ont fait toute la préparation ensemble et il y a beaucoup de joueurs qui, cette année, rentrent dans le groupe pro, notamment derrière.
RECRUTEMENT AVORTE DE L’AUSTRALIEN :
Manny Edmonds :
Ça fait plus d’un mois que je suis en contact avec un ancien joueur de Treize qui depuis un an joue avec un club à Sydney. Le joueur vient plus parce qu’il voit son avenir plus en Australie qu’en France, pour l’instant. Il va tenter de jouer dans un nouveau championnat créé cette année en Australie. Il a envie de faire ce championnat pour pouvoir postuler dans une équipe de Super 15 l’année prochaine. C’est un bon joueur. Cette année, il joue beaucoup à l’aile avec son club parce que c’est sa première année et son entraîneur pense que c’est le meilleur poste pour lui pour l’instant. C’est un bon buteur mais malheureusement il ne vient pas. On a regardé l’effectif avec Christophe la semaine dernière. Au lieu de faire venir un Arrière de plus, on va essayer de faire venir… Ça va parler là (sourires)… un avant de plus !
P-O Valaize :
On a eu une grosse réunion ce matin sur ce sujet. On a quelques inquiétudes sur des blessés en seconde ligne et donc par rapport à ça, on ne veut pas vivre la même mésaventure que l’année dernière. Donc on réfléchi. Notamment par rapport à Clément Poux qui s’est blessé pour une durée assez longue et on ne sait pas quand il reviendra. On a eu une réflexion assez longue sur le sujet. Après, il faut savoir que ce n’est pas simple, on ne peut pas se tromper. On a droit à deux jokers médicaux et à deux joueurs supplémentaires dans la saison. Quand on prend déjà un joker médical en remplacement de Conrad [Marais, blessé pour environ six mois, NDLR] , ça veut dire que c’est quasiment deux cartouches parce que c’est un joker médical pour l’instant mais si on veut le conserver dans six mois, au moment où Conrad va revenir, on espère le plus tôt possible, ça deviendra un joueur supplémentaire. Donc ça veut dire qu’il ne reste pas beaucoup de place. Plus on va prendre de risque, si on s’était trompé à certains postes, sur des joueurs supplémentaires, plus on va être vite bloqué si on a besoin de recruter quelqu’un en cours de saison. Donc il ne faut pas griller toutes les cartouches en été. S’il y a eu une erreur quelque part, il faut qu’on ait des jokers pour pouvoir recruter d’autres joueurs. Voilà la réflexion de ce matin [Vendredi matin, NDLR].
LA BLESSURE DE REMY MARTIN :
Rémy Martin
Pour ma part, physiquement tout va bien. J’ai fait la préparation physique avec le groupe en essayant d’enlever les contacts parce que je n’y ai toujours pas droit. Je me sens bien physiquement, j’ai encore envie de jouer donc il me tarde vraiment de revenir. J’ai revu mon chirurgien vendredi dernier qui m’a donné le feu vert pour les contacts à partir du 10 Août sur bouclier et plaquer réellement à partir du 25 Août. Donc je serais opérationnel certainement mi-septembre. Je gagne 15 jours sur le protocole du chirurgien, donc c’est plutôt agréable. En sachant que je n’ai pas attendu qu’il me dise « Feu » pour les sacs donc j’ai déjà tapé dedans. Je me sens bien. J’ai envie cette année de faire une saison complète avec eux parce que laisser ses collègues à partir du mois de Novembre, c’est très dur. J’avais du mal à venir au stade parce que je ne me sentais pas bien comme je ne pouvais rien faire, ne pas les aider. C’était un peu compliqué. J’espère en tout cas faire une saison complète et faire une bonne saison et certainement en troisième ligne.
LE PROJET DE JEU :
Manny Edmonds :
On va essayer de faire évoluer notre jeu. On va essayer de jouer un peu plus, avec un peu plus de vitesse. Les consignes qu’ont données les arbitres nous aident dans ce secteur là aussi. L’année dernière, on était beaucoup dans les zones de rucks, beaucoup sur la technique. Cette année, on va essayer d’être plus dynamique dans cette zone là, d’avoir plus d’alternance entre les avants et les trois-quarts. On espère mettre en place un jeu où les trois-quarts ont des opportunités de pouvoir jouer un peu plus.
COHESION DES ENTRAINEURS ET CONSULTANTS:
Christophe Hamacek
En fait c’était un souhait de notre part : du staff, de Manny et moi. On a profité de la retraite prématurée de Romain [Carmignani, NDLR], celle de Pétrisor [Toderasc, NDLR] qui était notre recrue phare l’année dernière et qui n’a pas pu jouer à cause de sa blessure. En fait, ce sont des gars qui s’occupent de secteurs précis. On parlait de la mêlée tout à l’heure : on a eu beaucoup de faiblesses. On est parti du constat que certains joueurs ont besoin de faire ce que l’on appelle des « extras ». Avec ces entraineurs, ils vont travailler de manière spécifique. Pétrisor Toderasc fait travailler les piliers, vous le voyez peu. Il fait travailler en un-contre-un, il fait travailler surtout sur des vices, sur des réactions collectives à avoir avec la première ligne selon ce que fait la première ligne adverse et d’avoir des réponses instantanées par rapport à ce qu’il se passe. Romain est plus centré sur la touche. Pas sur la stratégie en touche mais sur la qualité du saut, sur les lifts, c’est plus un travail de précision. En fait, on ne copie pas une mode, ce n’est pas ça l’objectif. Moi j’ai parlé avec l’ancien entraineur des Warathas cet hiver et je crois que dans le squad, Manny connait mieux que moi, ils sont une quinzaine. Chacun a un travail spécifique et précis à faire. Ce n’est pas vouloir les copier mais c’est vouloir être performant parce que l’objectif est de rendre l’équipe la plus performante possible. Je vais rebondir à ce sujet. Depuis trois ans, les joueurs travaillent sérieusement, sont appliqués. Olivier parlait du changement, comme quoi on a nos joueurs. Peut être ce qui a le plus changé, c’est leur comportement. On a des joueurs professionnels qui comprennent que leur corps, c’est leur outil de travail. Ils font gaffe (sic) à ce qu’ils font, à leur hygiène de vie et à ce titre là, on est vraiment très satisfait de leur comportement.
Manny Edmonds :
Le fait aussi d’avoir plus d’entraineur parce que Christophe et moi on ne connait pas tout du rugby. L’avantage derrière ça, c’est le partage. On a des mecs qui, comme Pepe, comme Romain et comme Alex [Ruiz, arbitre intervenant auprès du club, NDLR] vont travailler dans des secteurs spécifiques, donc ils vont aller rechercher plus loin dans ces secteurs là. Après, le fait que les équipes du Sud avancent de plus, c’est parce qu’après chaque saison de Super 15, tous les arbitres, tous les coachs se réunissent pour parler de la saison qui vient de passer. Ils parlent des problématiques, de comment ils peuvent avancer. Ça nous aide aussi. Donc le partage entre nous, les entraineurs, nous fait développer notre propre rugby, notre propre connaissance du rugby. Le fait d’avoir quelqu’un comme Alex qui connait toutes les règles et le travail qu’il amène dans les zones de rucks, ça m’apporte beaucoup de choses donc c’est ça aussi.
VICTOIRE A L’EXTERIEUR :
P-O Valaize :
Je parlais tout à l’heure des objectifs que nous avons fixé aux entraîneurs, ça en fait parti !
LES NOUVELLES REGLES :
Romain Carmignani :
Cette année il va y a voir un changement pour les buteurs. Il va y avoir un décompte. Ils vont avoir entre 60 et 90sec pour buter. Si ça ne se fait pas, il y aura un bras cassé contre lui. Le ballon sera rendu à l’adverse. Manny vous a parlé de jeu tout à l’heure, ça aussi ça va être à l’appréciation de l’arbitre et ça va vous faire parler et nous faire crier. C’est par rapport aux zones de rucks. On va favoriser l’attaque. Ils veulent plus de spectacle dans notre championnat. Les défenses vont être moins récompensées, l’équipe qui portera le ballon sera plus favorisée. Ensuite, il y aura toujours un gros focus sur la mêlée. Ils ont fait un constat il y a deux qu’il y avait 47% de mêlées jouées, cette année 40%. Les arbitres feront un gros focus sur ça, sur les liaisons, les attitudes des piliers. Voilà les trois gros changements principaux pour la saison à venir.
Tout ce qui est contestation, ce sera des sanctions un peu plus radicales. Même sur les pénalités, tous les joueurs qui rouspétaient après les arbitres… Les arbitres seront plus intransigeants par rapport à tout cela.
LA COMPOSITION DE L’EQUIPE :
Christophe Hamacek
Pour porter le maillot de Béziers, il faut mériter sa place et on va voir pendant les matchs amicaux qui arrivent, quels sont les joueurs qui sont en forme, que valent les recrues et à partir de là, même si on a déjà une petite idée, on verra. Mais d’abord, c’est mouiller le maillot pour pouvoir prétendre à postuler.
LE MAILLOT :
P-O Valaize :
Il est très beau, il est arrivé hier [Jeudi, NDLR]. Il est rouge, puis pour l’extérieur il est bleu. Il a un col blanc. On va le présenter la semaine prochaine donc je pense qu’il va vous rappeler, pour les plus anciens, il va ressembler à des anciens maillots. Nous on le trouve très beau. C’est le même équipementier, on a conservé Macron parce qu’on veut avoir de la stabilité. Simplement se rajoute un col blanc et une forme différente.