Remis dans le droit chemin après leur victoire contre Bourg-en-Bresse samedi dernier, les Biterrois se déplaçaient en terre Berjalienne samedi soir. Face à une équipe de Bourgoin en pleine forme, l’ASBH a tout de même pris le bonus défensif (19-13).
Bourgoin-Béziers, c’était les retrouvailles ! Un an et demi après avoir profité des problèmes financiers du CS Bourgoin-Jallieu, l’ASBH affrontait une équipe berjalienne en pleine bourre depuis le début de la saison. Qui aurait pu prévoir, en juin dernier, que Bourgoin se retrouverait cinquième au classement de ProD2 alors qu’ils évoluaient en Fédérale 1 ? Pas grand monde. La clé de la réussite Berjalienne n’est pourtant pas très compliquée « C’est parce qu’on est un groupe qui vit bien, on prend plaisir à jouer ensemble. On travaille et essaye chaque semaine de reproduire, lors des matchs, les consignes des coachs. Et puis on a un peu de réussite ! » explique Michel Denêtre.
Un bonus à l’arrachée
Du côté de Béziers, on cherche toujours la première victoire à l’extérieur. « Qu’importe si on joue à domicile ou à l’extérieur, on a toujours le même état d’esprit. Si on arrive à passer au-delà de ce blocage mental, cela ne devrait pas être un problème parce qu’il ne s’agit que de ça. » explique Conrad Marais. Alors, pour tenter de ne pas rentrer les valises pleines, la semaine avait « été particulièrement focalisée sur les basiques, tel que surmonter l’abattement moral et sur l’attitude lorsqu’il s’agit de défendre. » Ce travail spécifique devait permettre aux Rouge et Bleu de faire une bonne prestation à l’extérieur, sur la lignée de Mont-de-Marsan. Le Namibien était même ambitieux, espérant « repartir avec un minimum de 4 points. » Mais l’ASBH n’était pas donnée favorite dans cette rencontre. Cependant, elle va tout de même faire bonne figure durant la partie. Tout d’abord grâce une pénalité de Charly Malié (4e), puis avec quelques franches occasions de marquer. En vain, à cause de maladresses ballon en main. Le CSBJ, de son côté, est très pragmatique et concrétise ses temps de domination avec la botte d’Eric Tomamichel (9e, 12e, 18e, 40e). 12-3 au moment de rentrer aux vestiaires. Les locaux profitèrent d’une supériorité certaine en mêlée, facteur clé de leur victoire « On a pu s’appuyer sur notre mêlée pour reprendre le match à des moments difficiles, pour obtenir des pénalités et elle nous a servit de bonne rampe de lancement pour nos ¾.» analyse Fabio Da Silva. Même en ayant été réduits à 14 avant la pause (carton jaune contre Puyo, 33e), les Rouge et Bleu n’encaissèrent pas d’essai…avant que la paquet d’avants Biterrois ne craque et offre un essai de pénalité aux Ciel et Grenat (19-3, 72e). Les carottes semblaient alors cuites pour espérer un bonus défensif. C’était sans compter sur une révolte des coéquipiers de Grégory Puyo. Ce dernier était à la conclusion d’une action initiée par une percée de Tuilevuka, relayé par ses partenaires avant que Bisman ne joue rapidement une pénalité devant la ligne pour envoyer son capitaine en terre promise (19-10, 79e). Malgré un faible temps restant et une grande partie du terrain à remonter pour ne pas rentrer les valises vides, Béziers va jeter ses dernières forces dans la bataille et avancer sur 50m pour offrir à Danre Gerber la pénalité du bonus défensif. Qu’importe le terrain déplorable et l’hostile ambiance de Pierre-Rajon, le sud-africain concrétisa les derniers efforts de son équipe. 19-13, l’ASBH est revenue de loin. « Je ne pense pas qu’il y ait eu un relâchement. C’est surtout qu’on a laissé beaucoup de plumes sur nos temps forts et mal géré nos temps faibles. On a donc finit le match avec les batteries vides. A ce moment, l’équipe de Béziers a trouvé les ressources nécessaires pour aller chercher le point de bonus.» explique le demi de mêlée Berjallien. Et de poursuivre « C’était un match assez compliqué pour nous. On a eu du mal à mettre notre jeu en place. On a que rarement réussi à mettre de la vitesse dans notre jeu et surtout à concrétiser dans nos temps forts. Les Biterrois ont mis beaucoup de combat, de valeurs et nous ont posés des problèmes dans les rucks. »
Béziers, deuxième équipe à prendre le bonus à Bourgoin
Cette victoire consolide les Isérois à leur 5eme place au classement. Toutefois, ils ont la tête sur les épaules et ne s’emballent pas. « Mais bon cela toutes proportions gardées car nous ne sommes pas encore à mi parcours et notre objectif du maintien n’est pas encore acquis. ». De plus, pas question de brûler les étapes chez les Ciel et Grenat « Nous sommes une équipe promue en Pro D2, il y a de ça 6 mois, et surtout nous savons que tous les dimanches, sur tous les terrain, c’est la guerre. C’est pourquoi notre objectif, malgré le classement, reste le maintien le plus rapidement possible, pour pouvoir continuer à prendre plaisir et permettre au club de poursuivre sa construction. La ProD2, c’est l’école de l’humilité et du travail.» déclare Denêtre.
La performance de Béziers est honorable car seulement une équipe avait ramené le bonus défensif de Bourgoin, meilleure équipe à domicile et toujours invaincue. Preuve que l’équipe s’améliore petit à petit à l’extérieur, point qui faisait défaut jusque là. Les Berjalliens n’avaient quand même pas sous-estimé cette réception « Béziers était déjà un bonne équipe de ProD2 et qui s’est encore bien renforcée à l’intersaison. C’est une équipe solide, joueuse et guerrière. Nous restons sur nos gardes car nous savons bien qu’ils viendront avec des ambitions pour faire un coup à Rajon. » commente le centre du CSBJ. Force est de constater qu’il n’a pas eu tord, en partie. Mais il n’était pas question pour les Berjalliens que Béziers s’impose « Rester invaincu chez soi est toujours le souhait de toute équipe. Et puis pour notre public toujours présent, on se doit de se donner a 100% et encore plus à la maison. » continu t-il. Cette rencontre a été marquée par un turn-over assez conséquent par rapport au dernier match contre l’USBPA, avec pas moins de huit changements dans le quinze de départ. Christophe Hamacek et Manny Edmonds avaientt-ils déjà en vue le derby contre Narbonne de samedi prochain ? Il en est fort probable. Les joueurs, eux, un peu moins. « Pour être honnête, nous ne pensons pas aux matchs des semaines suivantes. Oui, c’est un derby et cela signifie beaucoup pour nous et les gens de Béziers mais nous nous sommes concentrés sur Bourgoin. » Il est vrai qu’il ne fallait pas brûler les étapes car cela aurait pu être préjudiciable. Après la victoire sur Bourg-en-Bresse et ce bonus défensif décroché à Bourgoin, l’ASBH peut maintenant se pencher sereinement sur la réception de Narbonne, en pensant tout de même à laver l’affront du match de l’année dernière.
Maxime GIL
© Tous droits réservés / Décembre 2013