Rugbiterre – Supporters ASBH

Nouvelle défaite pour Béziers à l’extérieur, du côté de Narbonne (30-21). Si une place en demi-finale est encore envisageable, la jouer à La Méditerranée relèvera de l’exploit.

De la ProD2 un dimanche, on n’osait presque plus en rêver. Un stade bien garni paré de rouge et de bleu, des conditions printanières… Ce derby s’annonçait sous les meilleurs auspices. Car oui, pour l’occasion, Béziers avait enfin le droit de jouer un derby en ce jour dominical. Et ce, pour la première fois de la saison. Pas au meilleur de leur forme ces dernières semaines, surtout à l’extérieur, cette rencontre en terre audoise était à double tranchant : d’un côté, une réaction était attendue pour encore espérer une demi-finale à domicile. De l’autre, l’angoisse de voir un score enfler comme ce fût le cas du côté d’Aimé-Giral à Perpignan ou encore en terre Landaise à Mont-de-Marsan. Si la victoire lui a longtemps tendu les bras, Béziers est finalement reparti sans rien (30-21).

Conrad Marais et la conquête en difficulté

Mais alors, que retenir de ce match ? Après une entame bien négociée (3-6, 19e), presque sans accroc (une pénalité ratée par Munro), les Biterrois vont à nouveau étaler leurs difficultés défensives. Une faible zone Munro-Vakacegu parfaitement ciblée par le RCNM qui amène le premier essai d’Edmonds (10-6, 21e) ; une communication défaillante, symbolisée à la demi heure de jeu. Marais n’est pas aligné avec Fualau et laisse seul son talonneur couvrir la moitié du terrain. Herjean, le troisième ligne, ne fait qu’accélérer et laisse sa carte de visite à la défense (20-9, 33e). L’ailier biterrois va encore faire parler de lui à un quart d’heure de la fin. Petit côté, Battye rate son plaquage sur Tuitavake. Marais lâche le marquage d’un Rattez qui n’a plus qu’à crocheter Munro après la transmission de son centre (27-21, 66e). La défense, ce fardeau traîné depuis de nombreuses semaines maintenant, est un véritable boulet en vue des phases finales. Par ailleurs, l’ancien Montpellierain a été mis sous pression par le RCNM. Tous les renvois d’Halangahu et Fournil lui étaient destinés. Sous pression, Marais ne paraissait pas confiant.
D’autant que le pragmatisme n’est pas le maitre mot chez les hommes de Manny Edmonds. Car Béziers a dominé dans la possession, Béziers a fait le jeu, mais a trop peu mis en difficulté le rideau audois. Si Munro a dû s’arracher pour faire recoller les siens au tableau de marque (20-16, 40e), Fualau a fait parler sa puissance après une percée de Vakacegu (20-21, 43e). L’un des trop rares franchissements biterrois.
Sinon, quoi d’autre ? Une conquête en perdition, notamment en mêlée : un seul ballon propre sorti sur les introductions de Valentine ! Heureusement, peu de mêlées ont été jouées dans ce derby (la première après un quart d’heure). Côté touche, ce fut guère mieux : deux ballons perdus ainsi qu’un coup-franc concédé à 5m de l’en-but du RCNM.
Le jeu au pied n’a pas non plus été l’arme fatale de l’ASBH durant ce derby. Lachie Munro a laissé filer huit points face aux perches. Et au-delà d’une utilisation peu efficace dans le jeu, le demi d’ouverture a surtout manqué une importante pénal-touche à sept minutes du terme.

Béziers troisième, l’impossible exploit ?

Cette nouvelle défaite (30-21) ne compromet pas les chances de l’ASBH de jouer une demi-finale. Mais alors qu’Aurillac avait perdu du côté d’Albi, les Biterrois avaient un coup à jouer. Une victoire et la troisième place revenait aux pensionnaires de La Méditerranée. Mais un manque de créativité offensive, ajouté aux largesses défensives et peut-être un manque de leader, n’ont pas permis à Béziers de tenir quatre points qui leur tendaient les bras. Le Stade Aurillacois est en bonne voie pour conserver sa place sur le podium.
Alors, comment aller chercher une demi-finale à domicile ? Avec trois points de retard et un match en moins à jouer à domicile par rapport à Aurillac, cela semble compliqué. Les Biterrois devront être intraitables à domicile sur les trois prochains matchs (en s’offrant à minima un bonus offensif). Par ailleurs, ramener un point minimum de chaque déplacement semble la condition sine qua non pour venir titiller le SACA. Et si Perpignan, seule équipe du Top 6 à aller à Jean-Alric, avait la bonne idée d’y empocher la victoire, les Biterrois pourraient à nouveau envisager de recevoir à La Méditerranée le 28 ou 29 mai prochain. Autant dire que l’équation semble très compromise. Mais avant toute chose, la prochaine étape se nomme Albi. Et un réel sursaut d’orgueil est attendu samedi (13h45) après les quelques espoirs de renouveau entrevus dans le jeu hier après-midi.