Chronique de la Rambarde : maintenant ou jamais !

08/04/2016

Le titre est évocateur. Il résume bien le sentiment général qui domine au sein du club de l’ASBH. Après la déception légitime suite à la défaite concédée face à Narbonne dans le derby la semaine dernière, les biterrois n’ont plus vraiment le choix. Derrière, la meute fait rage et le championnat peut rapidement tourner au vinaigre, surtout face à des albigeois qui effectueront le déplacement sans pression, dans l’optique d’une éventuelle participation aux phases qualificatives. Comme Béziers. Un duel qui pourrait s’apparenter à un véritable quart de finale et qui donnera un indice sur la suite du championnat.

LA MÊLÉE, QUELLE SOLUTION ?

Bien sûr, cela n’aura échappé à personne, ce secteur de jeu est en grande souffrance, depuis plusieurs semaines, aucune solution d’envergure n’a permis de rectifier le tir. Tout le contraire. Béziers est dans le collimateur, et n’arrive pas à inverser la tendance. Plus que les hommes, c’est une réponse globale qui doit être apportée. Sans cette maîtrise, les hommes de Manny Edmonds éprouvent les pires difficultés pour mettre en place leur jeu de mouvement. Et sans ballons propres, difficile d’envisager de l’avancée dans la construction. Pourtant l’ASBH ne souffre pas de déficit de gabarits eu égard aux autres formations de ProD2, ni d’expérience à proprement dire. Il faut peut-être toucher du doigt là où ça fait mal. Il manque certainement du vice et du caractère pour contrarier ces attitudes et tordre le cou à une certaine idée reçue. Après tout, Béziers n’a pas connu de problème majeur dans ses fondamentaux en première partie de saison. Par ses réglages, cette prise d’initiative, les biterrois pourraient retrouver des couleurs et par la même occasion envisager une demie-finale qui serait amplement méritée.

Quel plus bel exemple que la rencontre à l’aller, et le nul ramené du Stadium Municipal (16/16) face à des albigeois réputés pour leur mêlée fermée. Ce jour-là, les Rouge et Bleu avaient convaincus, fait le job en quelque sorte, et contenus admirablement les ardeurs tarnaises. La victoire tendait les bras aux biterrois, avec une nette domination sur les débats. Las, c’était la période où les hommes du Captain Battye étaient d’une sérénité redoutable conjuguée à une confiance de tous les instants. C’était au mois de Décembre 2015. Si près pourtant, et si loin d’après les derniers résultats. Également, la défense de manière générale est source d’inquiétude. Si performante durant de nombreuses semaines, elle caractérise elle aussi les carences actuelles du jeu biterrois. Le mois de Janvier fut particulièrement étonnant, plus de 3 rencontres sans le moindre essai encaissé, et depuis des certitudes qui ont volé en éclats. Tout comme pour la mêlée fermée, c’est encore et toujours une réponse collective qui sera attendue. Par manque de communication, dans les comportements individuels, Béziers ne répond plus présent et permet à l’adversaire d’enfoncer le clou. Albi se présente comme l’adversaire du jour. Un match couperet ?

DUEL DE CATHARES

Les visiteurs du jour auront connu également quelques péripéties durant leur parcours dans cet exercice. Vaincus à domicile à plusieurs reprises et notamment un cinglant revers face à Bourgoin (17/41), les tarnais connaissent des difficultés dans leur antre. Des atermoiements qui ont amené des perturbations au sein du staff technique pour la présente et future saison. Mais la formation, dirigée par l’argentin Mauricio Reggiardo, possède des capacités surprenantes. Et notamment loin de leurs bases, avec 4 victoires à leur actif et un nul ramenés de l’extérieur, les Jaune et Noir ont clairement des prédispositions pour faire des coups à l’extérieur. Les hommes du capitaine Julien Raynaud (absent pour cette rencontre), ont le profil-type d’une équipe redoutable, qui ne craint sensiblement pas la pression. Albi n’aura rien à perdre, et viendra jouer son dernier joker en vue d’une éventuelle qualification. C’est donc dans cet état d’esprit que les tarnais débarqueront, et nul sait qu’avec des intentions et les craintes portées sur des fondamentaux solides, les albigeois ne s’interdiront pas un succès qui serait vécu comme un véritable exploit.

Voilà les enjeux clairement identifiés pour ce duel entre deux formations qui souhaitent donner du piment à cette fin de championnat. Les hommes des présidents Valaize et Bistué n’ont plus de jokers à leur disposition. La défaite enregistrée face à Biarritz, courant Février, a perturbé le déroulé possiblement entrevu. Depuis, les performances sont moins saignantes, le secteur offensif étant encore, avec l’alignement plutôt efficient, l’un des secteurs de jeu sur lesquels le staff biterrois peut s’appuyer. Et travailler en conséquence. Albi n’a plus remporté la mise au Stade de la Méditerranée depuis presque une décennie. Avouons que le moment serait mal choisi pour vaincre ce signe indien. La réaction d’orgueil sera donc appréciable, Béziers tient encore son destin entre ses doigts, pour cette confrontation aux allures de quart-de-finale (même si 5 journées seront à disputer derrière). Certes ce n’est pas vraiment le cas, mais il y aura un parfum des phases qualificatives, avec la pression qu’il se doit et l’engouement qu’elles peuvent générer. Ces instants largement à la portée de Béziers, quand il sera décidé à remettre son jeu à l’endroit.