Béziers – Tarbes : Le rouleau compresseur

31/08/2014
Béziers voulait rééditer la même performance que contre Agen, c’est chose faite. Et avec encore plus la manière ! Seul regret, le bonus offensif laissé en route, pourtant à la portée des Biterrois.
Le match : 41-17

Et dire qu’à la mi-temps, le tableau de marque n’affichait qu’un maigre 15-10 en faveur de l’ASBH… Cinq pénalités de Gerber (dont une de 52m !)  récompensaient la domination Biterroise, notamment en mêlée. Les Tarbais, peu inquiétants même à 15 contre 14 (carton jaune contre Gmir, 21e) parvenaient à rester dans le match grâce à un essai de Domolailai au pied des poteaux (33e, 15-10). Le match d’Agen semblait déjà loin… Mais au retour des vestiaires, c’est une équipe de Béziers encore plus entreprenante qui est revenue sur le pré. Suite à une inspiration de Bisman, jouant par dessus le ruck, Suchier s’empara du ballon le long de ligne pour inscrire le premier essai des siens (22-10, 43e), mais Lilo répliqua (22-17, 48e). Les changements s’effectuent alors un à un. De quoi donner un second souffle à l’équipe. Emmenés par un Chevtchenko tout feu tout flamme, Manukula (58e), Chevtchenko (68e) et Gmir (74e) aggraveront la marque. Un enthousiasme un peu trop débordant car une erreur de lucidité n’a pas permis aux joueurs d’aller prendre le bonus offensif. Mais Béziers a confirmé ! Attention tout de même à ne pas trop s’emballer…

La stat: 3 ans et 5 mois

C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour voir plus de 40 points marqués par les biterrois au Stade de la Méditerranée ! Le 26 mars 2011, l’ASBH dominait Grasse (57/13) après une prestation houleuse à Aubenas et une défaite 30 à 16. En PROD2, il faut remonter au 8 juin 2008, pour voir franchir les 40 unités au tableau de marque, lors de la dernière journée face au Stade Aurillacois (48-10). Autrement dit, une éternité rattrapée ce samedi soir grâce à une prestation majuscule.

Le tournant : la 79ème minute

Comme face à Agen, mais aux effets inverses, les Biterrois se sont perdus dans des choix, certes pas critiquables vu l’ampleur du score, mais qui auraient pu couronner ce succès avec le bonus offensif en guise de cerise sur le gâteau. Après un deuxième carton jaune tarbais, les pyrénéens abordent cette ultime minute à 13 contre 15. Mélée défensive à 5m, et pénalité biterroise. Sabri Gmir joue rapidement, Fournil écarte sur l’aile gauche pour voir son ballon mourir en touche. L’arbitre, sur la sirène, renverra les acteurs aux vestiaires. Les avis communs au sortir du Stade de la Méditerranée étaient unanimes: pourquoi, en supériorité numérique, ne pas avoir insisté au ras, de surcroît au pied des perches pour un bonus qui pouvait nous tendre les bras ? Péché de gourmandise qui n’a aucune incidence sur un résultat et surtout un plaisir partagé par tout un peuple rempli d’ivresse ce samedi soir. D’autant que la saison dernière, Béziers avait poussé un OUF de soulagement à la 80ème minute et un essai de Baget offrant une victoire sur le gong. Un an plus tard, l’ASBH espérait glaner un Bonus offensif. Les temps changent !

Les hommes : Christophe Hamacek et Manny Edmonds

Une chose est sure, ce n’était pas eux qui étaient sur le terrain hier soir. Mais plusieurs choix, discutables sur le papier, se sont avérés gagnants. Car confier pour la deuxième fois de suite les clés du jeu à deux jeunes de 23 ans (Bisman et Suchier), et laisser deux joueurs d’expérience sur le banc (Valentine et Fournil), il fallait oser. Replacer Joe Vakacegu sur l’aile après trois saisons presque intégrales au centre, c’était un peu risqué. Finalement, le Fidjien semble s’être adapté : rapide en attaque et solide en défense, il a vite pris ses marques. Un choix audacieux, et (presque) payant: il ne lui reste plus qu’à franchir l’en-but. Autres choix: la gestion du banc. Après le deuxième essai Tarbais (48e, 22-17) et au moment où l’équipe pouvait douter, Christophe Hamacek et Manny Edmonds décidèrent de débuter les changements, à commencer par le remplacement intégral de la première ligne. Malgré ce, toujours autant de domination en mêlée et Manukula vint récompenser les efforts des siens par un essai. L’entrée de Ramonéda, puissant et habile balle en main, amena une dimension athlétique supplémentaire à l’équipe. Il a tout autant apporté qu’un Valentine ou Fournil, rentrés à l’heure de jeu pour dynamiser l’attaque Biterroise, avec succès. Tout comme Chevtchenko qui a offert à sa charnière un profil de centre différent de Gerber, étant beaucoup plus fougueux. Résultat, un essai également pour lui. En bref, les entraîneurs semble posséder une profondeur de banc suffisante pour ne pas perdre en qualité lors des remplacements.

Maxime GIL © Tous droits réservés / Aout 2014