Après des passages à Perpignan, La Rochelle, Rodez et Auch, Romain Brison a posé ses valises cet été à Béziers. Portrait.
On ne peut pas dire qu’il soit la recrue phare de l’intersaison Biterroise. Inconnu au bataillon du côté de la Méditerranée, Romain Brison revient pourtant sur les terres qui lui ont permis de devenir joueur de rugby professionnel, après avoir débuté dans le nord de Narbonne « J’ai commencé dans mon village [Névian], à 12 ans, dans une entente qui s’appelait Corbières XV. J’ai fait des sélections départementales et j’ai intégré l’équipe de Narbonne en Minimes. Parallèlement, je suis entré au Sport Etudes à Béziers. » explique l’ancien Auscitain.
L’USAP, un « rêve éveillé »
Chez les Brison, le rugby n’est pas dans les gênes. Mais étant originaire de l’Aude, jouer au ballon ovale était alors une évidence pour le futur pilier droit « Je suis arrivé à l’âge de 12 ans à Névian avec ma famille. Je suis le premier de celle-ci à avoir mis un pied dans le rugby. Dans la région, tous les jeunes baignent dans le rugby depuis petit. J’ai suivi les copains et au vu de mon gabarit, on m’a tout de suite trouvé une utilité dans l’équipe. détaille le nouveau Biterrois. Et de poursuivre sur ce que lui a apporté ce sport « Ça m’a donné confiance en moi. J’ai pris goût à l’effort et connu l’envie d’aller toujours plus loin. » .
Et cette volonté lui a ouvert de nouvelles portes. D’abord des sélections… « A partir de là, j’ai fait quelques sélections départementales et régionales. J’ai également été sélectionné en équipe de France. » … Puis un nouveau club, fer de lance de sa carrière professionnelle « Ensuite, Perpignan est venu me chercher. Là bas, j’ai pu terminer mon cursus scolaire jusqu’à l’obtention de mon BTS, ce qui m’a permis d’intégrer l’équipe de France Universitaire. Je suis devenu professionnel à l’USAP, en passant par le contrat espoir, puis espoir pro. » raconte t-il.
Avec ce passage en douceur entre monde amateur et monde pro, Romain Brison estime qu’il [n’a] pas brûlé les étapes. J’ai gravit les marches les unes après les autres. » . Et quoi de mieux que d’avoir Nicolas Mas à ses côtés pour progresser « Concernant l’expérience en Top 14, j’ai disputé quelques bouts de matches [4 matchs en deux saisons pour 38 minutes]. J’ai joué dans l’ombre de Nicolas Mas et ça a été un grand honneur. » . Ces quatre saisons en Catalogne, il n’est pas prêt de les oublier. Il en retient « beaucoup de choses, beaucoup d’émotions et de fierté de m’entraîner avec de très grands joueurs. Mon premier match avec les Grands à Aimé Giral, c’est un moment inoubliable, porté par le public, avec une fierté impensable de porter le maillot sang et or. J’ai vécu un rêve éveillé. » Mais obtenir d’avantage de temps de jeu étant sa priorité, un départ de Perpignan était inéluctable. Eté 2012 : Exit Aimé-Giral, direction Marcel-Deflandre et La Rochelle. Il justifie son choix « L’USAP a connu cette année là une restructuration. Le nouveau staff est arrivé avec des piliers beaucoup plus confirmés que moi. Je ne pouvais pas espérer plus de temps de jeu, c’est ce qui m’a poussé à partir. La Rochelle était le club qui affichait le plus d’ambition. C’est ce qui m’a guidé là-bas. »
« Reprendre plaisir à jouer »
Oui mais voilà, il ne joue guère plus qu’à Perpignan : 8 matchs (1 titularisation) joués avec La Rochelle pour 128 minutes. Pas bien faramineux. « C’est le moins qu’on puisse dire…un temps de jeu très restreint. Il est vrai que je n’avais rien prouvé jusque là et on ne m’a pas fait confiance. Même si on ne m’a pas totalement écarté du groupe, j’ai passé la quasi totalité de la saison en tant que 24ème joueur. » Une période compliquée pour le joueur dure à encaisser « Une frustration totale. Une année très difficile mentalement avec beaucoup de remises en question. J’ai eu la chance d’avoir un entourage solide qui a fait bloc pour me soutenir et m’encourager à m’accrocher. Je n’ai pas baissé les bras. » . Une saison à oublier.
Dès lors, son avenir ne s’écrit plus en Charente. Mais on ne se bouscule pas à sa porte… « Suite à cette saison presque blanche, et comme il fallait s’y attendre, je n’ai pas trouvé de club en ProD2. » . S’offre alors la possibilité de se relancer en Fédérale 1. Direction l’Aveyron et Rodez « J’avais par contre un choix confortable pour la catégorie inférieure. Ce qui m’a mené à Rodez, c’est le besoin de reprendre plaisir à jouer au rugby. » . Et quoi de mieux que de retrouver alors une bande de copains » Là-bas, j’ai rejoint des amis avec qui j’avais joué à Perpignan chez les jeunes. J’ai retrouvé mes valeurs et l’envie de me faire plaisir. J’ai vécu ce passage à Rodez comme un véritable retour aux sources avec des hommes exceptionnels. Un club avec une vraie dimension humaine. » . Romain Brison semblait enfin avoir trouvé son équilibre. Mais celui-ci va être chamboulé après n’avoir joué que quatre matchs avec le club Ruthénois… pour son plus grand bonheur. Un appel du pied du FC Auch Gers en ProD2 ! « A Auch, il y a eu beaucoup de casse en première ligne, dont Gregory Menkarska qui a dû arrêter sa carrière. Kevin Le Guen et Gaëtan Guyon, avec qui j’ai partagé l’expérience Rochelaise, ont prêché pour ma paroisse auprès des coachs. Ils m’ont contacté dans la foulée. » . Seulement, il y a eu une réflexion vis-à-vis de ce nouveau défi « La décision n’a pas été facile à prendre. Je ne voulais pas léser Rodez ou les mettre dans une situation difficile. Mais je dois dire que tout le monde là-bas m’a encouragé à saisir l’opportunité, Patrick Furet en tête [L’entraineur de Rodez, NDLR], me précisant que si l’aventure tournait mal, je serai toujours bienvenu au club Ruthénois. » . Aucune rancune du côté du SRA, Brison s’en va donc pour le Gers.
Béziers : « Participer à l’ascension du club »
Arrivé dans la première semaine d’Octobre 2013 à Auch, il a du vite prendre ses marques au sein du groupe, prenant part au match contre Agen la 12 octobre. Joker de l’emblématique Gregory Menkarska contraint d’arrêter sa carrière suite à une énième blessure à l’épaule contractée face à Béziers , il n’a pas eu la tâche facile « Je suis arrivé dans un groupe déjà formé, en remplaçant un joueur emblématique du club. J’avais un grand challenge à relever. » . Mais ces efforts n’auront pas suffi à éviter la descente du club Gersois en Fédérale 1. « J’ai travaillé dur et enchaîné les matches avec malheureusement plus de défaites que de victoires. Mais j’ai tenu mon poste sans rien lâcher. Ça n’a pas suffit. L’engrenage était lancé et on n’a pas réussi à inverser la tendance. C’est triste de participer à cette descente. On pense au club, à ceux qui le font vivre, aux supporters, mais on ne peut rien faire. » . Tout n’est pas noir sur le plan personnel car cette aventure en ProD2 lui a ouvert les portes de Béziers.
Lui, le Narbonnais d’origine, ancien joueur de l’USAP, va donc désormais porter les couleurs de l’éternel rival, l’ASBH. Mais pourquoi donc ? « Le projet de jeu m’a séduit dans un premier temps. Ensuite Béziers est une ville rugby par son histoire où la culture de la mêlée est importante. Pour la dimension personnelle qui m’importe beaucoup, je retrouve Thomas Fournil avec qui une vraie amitié s’est liée, et je me rapproche de ma famille.
C’est aussi un retour aux sources… là où tout a commencé. » .
Arrivé fin Mai au Stade de la Méditerranée, l’intégration s’est faite naturellement « L’intégration s’est faite à merveille. Dès la première semaine, les anciens ont su intégrer les nouveaux et maintenant, nous formons un groupe. Plus d’anciens, plus de nouveaux…On est tous ensemble avec les mêmes objectifs, on regarde dans la même direction. C’est déjà un bon départ. On peut dire que je suis heureux et épanoui au sein de cette équipe. » .
Connaissant la culture de la mêlée, il souhaite « apporter le meilleur de moi-même au collectif, dans le but de participer à l’ascension du club au sein de cette compétition. » .
Et ça commence ce soir !
Maxime GIL
© Tous droits réservés / Aout 2014
bravo pour ton parcourt ,porté le maillot rouge et bleu a été un honneur pour moi et je regarde évoluer cette équipe avec un pincement au coeur, encore et toujours ,j’espere que ça te fera pareil ,que tu prendra autant de plaisir que moi ,car cette ville mérite de revivre ces moments de folie , de convivialités ,d’amitiés, etc , bonne continuation ….