Laurent Labit, actuel entraîneur du Racing-Métro 92, a passé deux saisons sous le maillot de l’ASBH. Même si l’aventure s’est un peu mal terminée, il ne garde que de bons souvenirs de son passage à Béziers. Confessions pour Rugbiterre.oc
Rugbiterre.oc : Comment êtes vous arrivé dans le monde du rugby ?
Laurent Labit : Je suis arrivé dans le rugby tout simplement avec les copains de l’école en m’inscrivant à l’école de rugby de Revel (sa ville d’origine, NDLR) à l’âge de 6 ans.
Rugbiterre.oc : Quel a été votre parcours avant d’arriver à l’ASBH ?
L. L. : Avant d’arriver à l’ASBH, mon parcours est le suivant : 1974/1987 ; RC REVEL ; 1987/1997 : CASTRES OLYMPIQUE ; 1997/1999 : US COLOMIERS ; 1999 : ASBH
Rugbiterre.oc : Pourquoi être venu à Béziers ?
L. L. : Ma venue à Béziers s’est faite grâce au projet que m’a présenté Mr Louis Nicollin qui reprenait le club. Également, le fait qu’Alain Hyardet en soit l’entraîneur m’a aussi incité à rejoindre le club.
Rugbiterre.oc : Dès votre première saison, le club est champion de D2 et remonte dans l’Elite. Quels souvenirs avez-vous de cette saison là ?
L. L. : Je garde un très bon souvenir de cette saison et de l’ambiance pendant toute cette période. Nous avions de très bon joueurs expérimentés, internationaux, mais tous ont travaillé dur pour l’équipe et pour que le club retrouve sa place dans l’élite du rugby français. C’était un groupe qui vivait bien ensemble avec un mélange d’anciens, de jeunes, d’étrangers et de joueurs du coin. Je me souviens que régulièrement après les matchs, on allait boire un coup ou deux.. dans les villages autour de Béziers dont étaient issus les joueurs (Brice Miguel, Richard Castel, Fabrice Sans, Michel Mailhé, Christian Rouzé, …). C’était également un plaisir de croiser les anciens (Michel Palmié, Alain Estève, Richard Astre, Michel Fabre, Alain Paco…tous ceux qui ont fait l’ASBH).
Rugbiterre.oc : Un titre en D2 se fête t-il de la même manière qu’un titre de champion de France que vous aviez gagné 7 ans auparavant ?
L. L. : Bien sur qu’un titre reste un titre. Nous l’avons fêté mais le plus important était de ramener Béziers dans l’élite du rugby.
Rugbiterre.oc : Comment se sont déroulées vos deux autres années à Béziers ?
L. L. : La saison suivante a été différente et difficile pour moi car mes relations avec Alain Hyardet se sont compliquées pour des raisons extra-sportives et professionnelles. J’ai donc demandé à Mr Louis Nicollin d’être libéré de ma dernière année de contrat, ce qu’il a accepté et c’est comme ça que s’est fini mon aventure biterroise.
Rugbiterre.oc : Avez vous quelques anecdotes sur ces années là ?
L. L. : Des anecdotes ou des souvenirs j’en ai plein, je veux surtout garder le plaisir et la fierté que j’ai eu de porter le maillot d’une des plus grandes équipes françaises et d’avoir joué avec Philippe Gallard, Patrice Richaud, Richard Castel, Christian Rouzé, Christophe Villaplana…et les autres….
Rugbiterre.oc : Pourquoi avoir quitté Béziers?
L. L. : Pour les raisons évoquées précédemment. Mon contrat disait que je devais jouer les deux premières saisons et intégrer le staff la troisième. Mais mon contrat n’étant pas respecté, j’ai décidé de partir.
Rugbiterre.oc : Quand avez vous décidé de devenir entraîneur? Pourquoi avec Mr Laurent Travers ?
L. L. : J’ai toujours voulu entraîner. Tous mes entraîneurs m’ont marqué et j’ai pris des idées de tous. Ce qui me plaisait et ce que les joueurs n’aimaient pas. Tout au long de ma carrière de joueur, j’ai pris des notes, rempli des cahiers sur les méthodes et formes d’entraînements, sur les modes de managements… C’est moi qui ait recruté Laurent Travers à Montauban. J’y étais un an avant lui et le président m’a proposé de me prolonger pour trois saisons et dans les conditions, j’ai demandé à choisir l’entraîneur des avants. Je connaissais Laurent en tant que joueur puisque nous sommes de la même génération. Je savais qu’il cherchait un poste. Comme il habitait à Sarlat (village situé à 1h au sud de Brive, NDLR), j’ai demandé à Fabrice Sans, avec qui je jouais à Béziers et qui était sur Sarlat, de me trouver ses coordonnées. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois et l’aventure a démarré.
Rugbiterre.oc : Un titre de champion en tant qu’entraîneur est-il différent qu’en tant que joueur?
L. L. : J’ai eu la chance de connaître les deux côtés : champion de ProD2 en tant que joueur et entraîneur (avec Montauban en 2005-2006, NDLR) et champion Top 14 en tant que joueur et entraîneur (avec Castres en 1993 puis en 2013, NDLR). Le bonheur que procure un titre est le même. Par contre, ce qui change, c’est l’après : en tant qu’entraîneur, tu ne peux pas fêter un titre comme un joueur, tu dois rester à ta place et laisser les joueurs entre eux. Ensuite en tant qu’entraîneur, tu passes déjà à la saison suivante, tu n’as pas le temps d’apprécier .
Rugbiterre.oc : Suivez vous toujours Béziers ? Quel est votre avis sur son évolution?
L. L. : Bien sur que je regarde toujours l’ASBH. Je suis toujours en contact avec Brice Miguel qui est éducateur au club (qui est en plus le parrain de ma fille). Je crois que le club essaie de se stabiliser en Pro D2 pour pouvoir un jour peut être, essayer de participer aux phases finales.
Rugbiterre.oc : Enfin, quel souvenir général vous gardez de votre passage?
L. L. : Avec ma famille nous gardons un très bon souvenir de notre passage à Béziers, c’est un moment important de notre vie. Une région agréable à vivre, une terre de rugby. C’est toujours avec beaucoup de plaisir et de joie que nous y revenons. Nous avons gardé des contacts là-bas, ainsi que nos enfants qui y ont grandi et qui revoient leurs copains d’école à Portiragnes.
Maxime GIL
© Tous droits réservés – Novembre 2013