Le titre est forcément évocateur. À l’approche d’un tel derby et à la vue du contexte actuel, il y a des rendez-vous qui ne se galvaudent pas. Le plus court déplacement de la saison revêt une importance majeure pour la suite des opérations. Faisant suite à une nouvelle déception, après le revers concédé dans les Landes face à Mont-de-Marsan, Béziers sera dans l’obligation de réagir. Plus que le résultat, c’est bien le comportement global qui sera primordial pour aborder cette échéance si particulière aux yeux des supporters biterrois.
DERRIÈRE, LA MEUTE..
La saison comporte des moments charnières, ceux qui vous autorisent à être invités ou non à la fête. Le parcours des biterrois, on l’a déjà dit, fut remarquable en début d’exercice. À tout point de vue, et si Béziers s’est installé durablement dans les hauteurs du ProD2, c’est la conséquence d’un excellent rapport résultats/manière. Depuis, la mécanique s’est détériorée, l’hiver ayant eu raison d’un jeu ambitieux et d’une philosophie offensive à toute épreuve. Pourtant, malgré deux derniers mois poussifs, les Rouge et Bleu restent en vie. Faute à une concurrence, elle aussi aux abois dans un champion tumultueux aux allures de marathon et qui excepté le LOU, flingue les équipes les unes après les autres, notamment parmi les qualifiables. Le soucis réside chez les poursuivants. Avides d’une fin de saison passionnante, l’étau se resserre et les regards sont forcément dirigés vers les rétroviseurs.
Dans les Landes, les hommes de Manny Edmonds ont sombré collectivement. Sur les entames, une vielle habitude devenue indigeste, les montois ont tapé fort. D’entrée de jeu, ils ont su mettre les biterrois sous l’éteignoir. Un mal récurrent, qui vous met une équipe dans le doute et oblige à multiplier les efforts. Quelques arguments sont venus remplir la besace biterroise, avec un très bon alignement et trois essais inscrits, mais tout cela reste largement insuffisant face à des montois qui réalisent une remontée épique. Cet après-midi, l’environnement sera forcément hostile, la motivation sera toute trouvée pour repartir de l’avant et démontrer que ce groupe n’a pas tout perdu. Le coach biterrois, à la sortie des vestiaires la semaîné dernière, avait eu un discours catégorique, issue d’une colère froide : « On s’est vus peut-être trop beaux ». Le constat mérite la réflexion, et quelle plus belle occasion qu’un derby face aux voisins narbonnais, pour basculer sur une spirale positive et faire taire les détracteurs.
ALERTE ORANGE
Avouons qu’elle était facile, mais cette expression résume bien le sentiment général. Béziers a tout de même son destin entre les mains, pour valider un ticket pour les phases finales, qui viendrait récompenser un joli parcours après tant d’années de disette. Cela débute par la confrontation avec les audois, qui connaissent une crise extra-sportive majeure, une ingérence qui aboutit sur quelques incertitudes et dont l’entraîneur Justin Harrison fut la principale victime. Malgré tout, les Orange et Noir ont plutôt bien traversé cette période de doute, ayant quasiment validé un maintien qui restait l’objectif majeur pour le président Rocky Elsom. Les derniers résultats sont toutefois décevants, trois défaites consécutives dont une face à Biarritz à domicile, la bête noire décidément du Languedoc cette saison, et une forte envie de saisir l’opportunité face à Béziers, pour s’acheter une fin de saison sereine et avoir le sentiment du devoir accompli.
Captain Battye et les siens n’auront plus le choix. Des ajustements sont venus modifier la composition qui sera alignée cet après-midi au coup d’envoi. Un mal peut-être nécessaire pour concerner l’ensemble du groupe. Et ne plus se mentir. Le degré d’agressivité, dans le bon sens du terme, devra être revu à la hausse. En défense et sur les fondamentaux, le match trouvera son vainqueur parmi l’équipe qui sera la plus précise, la plus hargneuse et qui voudra imposer sa loi. Le match aller avait permis aux biterrois de montrer les premices d’attitudes offensives d’éclats. On connaît la suite. Narbonne est une solide formation qui n’aura aucune pression, ce qui l’a rendra d’autant plus dangereuse. Avec le retour officiel du printemps et de belles idées qui peut laisser augurer, Béziers va t’il enfin retrouver son identité et réaliser un grand coup ? Tout un peuple effectuera le trajet avec la ferme intention d’y croire.