Jean-Baptiste Barrère et ses partenaires prêts pour défier Sapiac
« Se séparer sans peine ni regret, et à la dernière minute aimer », voilà une jolie citation de la poétesse Leah Goldberg qui pourrait résumer parfaitement le contexte et les enjeux de la rencontre. Nous sommes arrivés au bout du suspens, avec un dénouement particulièrement palpitant, une saison tumultueuse remplie de souvenirs agréables à l’évocation et parfois d’échecs marquants. La finalité de ce déroulement appartiendra aux joueurs. Toujours. Et on se laisserait bien emporter dans un scénario fou tel un coureur de 100 mètres se déployant de toutes ses forces pour arracher la mise sur la ligne d’arrivée.
LE DROIT DE RÊVER
En effet, Béziers s’est donné les moyens d’entretenir l’espoir, là où d’autres auraient pu lâcher prise sans esprit de rébellion ni révolte. Les biterrois se sont retrouvés dans le doute pour au final mieux rebondir. Utile certainement pour d’éventuelles escarmouches l’année prochaine. Mais il faut conclure cette saison. Du mieux possible, pour perpétuer cette dynamique, s’offrir une belle sortie à Sapiac qui représente un monument dans la mémoire collective et s’autoriser à cueillir sur le fil du rasoir, cette place qualificative tant désirée. Pas une mince affaire en soi, puisque l’avenir des hommes de Manny Edmonds dépendra également de la concurrence. Un final haletant pour ne pas dire dingue dans l’histoire de ce championnat avec pas moins de 5 équipes concernées. Longtemps Béziers était un observateur confortablement installé, qui pouvait contempler à sa guise la meute des prétendants. Ce temps est révolu, et l’apothéose ne pourrait qu’être encore plus belle si la qualification était acquise.
Les victoires conjuguées face à Bourgoin et Bayonne ont apporté de la sérénité pour déclencher une prise de conscience. La progression globale de l’effectif et la mise en place d’un jeu résolument offensif sont les principaux faits d’une saison pleine. Parfois se remettre en question aussi, l’essence même de tout compétiteur qui se respecte. De discussions diverses et variées, d’échanges sur le fil conducteur à adopter, Béziers s’est retrouvé occasionnellement dans l’impasse. Sans réponses. Et c’est peut-être ces moments de doutes évacués depuis, qui permettront aux Rouge et Bleu d’envisager une issue favorable, et quoi qu’il arrive de poser déjà des bases solides et pérennes pour la saison prochaine. L’enjeu est clair. Gagner à Montauban pour ne rien regretter. Pour les sourires (ou les larmes) que cela pourrait procurait afin de remercier les nombreux supporters qui feront le déplacement ce dimanche à Sapiac. Pas de pression particulière, ni excessive, juste pour avoir le sentiment du devoir accompli.
SAPIAC, LE DÉCOR PARFAIT
Forcément il était obligatoire d’y faire référence, la cuvette de Sapiac reste un bon souvenir pour l’ASBH et le titre de champion de France en Fédérale 1 obtenu en 2011. Certains joueurs présents ce jour là garnissent encore les rangs biterrois, puis comment ne pas se remémorer l’essai d’Hamza Zouhair et la victoire finale d’un long périple pour l’histoire du club. Ce n’est pas un détail tout de même, faut-il rappeler d’où Béziers vient pour dimanche, par un génial raccourci dont on vous épargnera les précisions, disputer une place en demi-finale du ProD2. C’était la minute culturelle de la chronique, mais revenons à l’actualité et l’adversaire du jour Montauban. Un club qui vient de séparer de Xavier Péméja qui représente tellement dans l’histoire de Sapiac, qui s’est incliné dans le derby face à Colomiers dernièrement et qui n’aura que d’autres motivations que de se faire plaisir. Pas une partie de plaisir pour les héraultais, qui doivent s’attendre à être reçus dans les règles de l’art. Tout à l’honneur des hommes de Sapiac qui de facto, ne fausseront pas le championnat comme on peut le constater par ailleurs, nous y reviendrons plus tard.
Le dernier mot aux principaux acteurs, Jean-Baptiste Barrère, le 3 éme ligne biterrois : « Nous sommes prêts, ça sera difficile à Sapiac. J’espère qu’on se réveille pas trop tard mais on aura fait une belle saison quoi qu’il arrive. » L’optique d’une qualification en point de mire : « On veut cette demi-finale plus que tout. C’est vrai que nous avons connu des moments compliqués, mais on va se battre jusqu’au bout en espérant que ça tourne en notre faveur. » Et surtout un clin d’œil aux supporters et à tout un club qui viendra soutenir son équipe : « Il faut qu’ils viennent nombreux ! On va tout donner sur le terrain, donc on aura besoin de tout le monde pour que la fête soit encore plus belle si les choses se passaient bien. » Sentiment partagé par Sébastien Max, le centre de l’attaque Rouge et Bleu : « Certaines personnes disent que nous n’avons pas notre destin entre nos mains, peut-être mais je pense qu’il faut le provoquer et aller le chercher. » Des paroles remplies d’ambitions et qui devront porter les hommes des présidents Valaize et Bistué vers cette dernière opposition cruciale pour la suite des opérations. Messieurs les joueurs, faites vous plaisir. Le reste vous appartient.