Jordan Puletua et ses coéquipiers à la relance du côte de la Charente
Voilà un déplacement qui était dans le collimateur des biterrois lors de l’intersaison. De par le trajet, près de 7 heures de bus, et par le fait qu’une visite chez un promu n’est jamais une partie de plaisir, surtout après l’étonnant succès acquis du côté de Biarritz la semaine dernière. Du côté biterrois, rangés la déception et les soubresauts d’un derby au final mal négocié, les Rouge et Bleu se déplacent avec l’envie de relever le challenge proposé. Lucidité tel est le mot d’ordre général avant cette rencontre..
RESPECTER LE CADRE DÉFINI
Ce sont les mots et l’impression qui ressortent après l’échec subit du côté de l’Aude la semaine dernière. Inutile de ressasser des choses qui fâchent, Carcassonne aura encore une fois réussi à déjouer les plans du staff biterrois, à croire que se déplacer en terre cathare ressemble à une malédiction chronique. Le travail à la vidéo aura parlé et aura permis à l’ASBH d’embrayer sur la suite, et mettre l’accent sur certaines faiblesses : « Nous n’avons pas manqué d’agressivité à Carcassonne dans l’ensemble », estime Manny Edmonds. « Nous sommes arrivés à nous créer des opportunités mais la lucidité nous aura fait défaut à des moments-clés. » Il est vrai que l’on se souvient d’un certain nombre d’occasions assez conséquentes, mais faute de réalisme ce fut un voyage à vide. « J’ai dit aux joueurs cette semaine que nous étions très approximatifs dans notre jeu, à la vue du match nos leaders ont subi beaucoup de pression et il faut inverser cette tendance. » Dans la justesse technique et les bonnes attitudes, gageons que Manny Edmonds et Romain Carmignani auront apporté les retouches nécessaires.
Du côté des joueurs, même fil directeur, avec un mal identifié par tous : le combat. Si Béziers a défendu correctement sa ligne, l’ASBH aura parfois souffert de la comparaison dans ce domaine. Pourtant avertis face à des audois rugueux et toujours à la limite, Captain Battye et les siens ont perdu cette bataille. De quoi axer le travail sur les fondamentaux. Encore et toujours pour répéter à l’envie ses gammes. « Il faut qu’on se réveille, on a effectué un gros travail avec les gros car tout risque de se passer devant vendredi soir. » assure Yassine Maamry, titulaire pour le coup. « Le dernier match on est passés à côté dans le combat, et on nous proposera la même chose ce soir. On sera attendu là-bas, c’est compliqué sur tous les terrains en ProD2. Nous devons mettre tous les ingrédients pour y arriver, être patients et respecter cette équipe de Soyaux-Angoulême. » Il est clair que les promus auront une motivation poussée à l’extrême, celle qui vous fait déplacer les plus hautes montagnes quand vous êtes au pied du mur. Mais le contexte est détonnant pour les anciens pensionnaires de fédérale 1, puisqu’ils viennent de s’imposer à Aguiléra en terre basque excusez du peu !
MIEUX APPRÉHENDER LE CONTEXTE
Euphoriques mais les pieds sur terre malgré tout. La performance des charentais est à souligner en ce début de saison, elle ne souffre d’aucune contestation et apporte une réponse viable à ses plus fervents détracteurs. De quoi s’y rendre avec beaucoup d’humilité également dans un stade chauffé à blanc qui sera rempli par 6000 supporters déchaînes. Les arrivées de Clément Briscadieu à la mêlée et d’Ilikena Bolakoro à la pointe de l’attaque ayant apporté l’expérience et le savoir-faire. Ajouté les qualités de buteur de Jean Ric-Lombard et Sebastian Poet et vous aurez une formation qui pourrait être amené à tenir la dragée haute durant la compétition. Que faut-il pour bousculer cette embellie et faire redescendre les charentais de leur nuage : « Nous devons appliquer notre système de jeu qui est très mobile. Mais il faudra travailler devant. Dans l’agressivité et les fondamentaux, sinon nous n’existerons pas. » Constat lucide de Yassine Maarmy. Un élément qui connaîtra les joies d’une première titularisation au sein de l’ASBH cette saison : « Bien sûr que ça fait plaisir, c’est un peu le retour au pays et j’en suis très heureux. Je connais presque tout le monde. Les leaders ont facilité mon arrivée comme quand j’étais au club auparavant. »
Béziers qui après deux brillantes victoires aura connu sa première défaite de la saison. Pas de péril en la demeure, ce n’est pas dans les habitudes de la maison. Mais la semaine fut studieuse, intense avec encore un groupe remanié par les blessures et quelques nouvelles têtes dont les entrées de Rodney Iona et Ruan Du Preez. Deux joueurs venant s’incorporer dans une rotation de mise sur un bloc déjà intense. En guise de conclusion, c’est Morad Touizni qui donne quelques clés pour la rencontre de son poste d’ailier aux appuis déroutants : « Il faut soigner notre entame. Un carton jaune d’entrée ce n’était pas l’idéal à Carcassonne. Soyons exigeants avec notre système de jeu et une concentration optimale du début à la fin du match. Nous avons travaillé beaucoup la vidéo à leur sujet sur leur jeu ainsi que la défense. » L’ailier biterrois qui s’éclate au sein du système offensif mis en place : « Nous prenons beaucoup de plaisir, surtout avec mon profil. On a un très bon groupe avec des joueurs talentueux, et cela nous aide à grandir et évoluer au sein du club. » L’ASBH en reconquête sur le terrain de Chanzy, ce soir à partir de 20 heures..
Rémy Rugiero