François Ramonéda : coeur rouge et bleu

23/02/2013

Blessé depuis le 14 avril dernier, François Ramonéda a effectué son retour sur le terrain à Aurillac, le 15 décembre dernier. L’occasion pour nous de découvrir ce troisième ligne. Il revient sur son parcours, ses sentiments sur sa jeune carrière, ses meilleurs souvenirs et l’avenir. Portrait.

60e minute de jeu, samedi 15 décembre 2012, en terre aurillacoise. Romain Carmignani laisse place à François Ramonéda. Un retour sur le terrain pour celui qui n’avait plus foulé une pelouse de ProD2 depuis le 14 Avril dernier, contre Bourgoin à cause d’une double entorse du genou et rupture des croisés antérieurs. Un nouveau coup dur pour le Biterrois qui n’avait repris que depuis 4 mois. Le troisième ligne de l’ASBH n’a pas été épargné « Ce sont des moments difficiles, j’ai cependant essayé de les mettre à profit en réfléchissant à mon jeu, à mon rôle et en faisant le point sur ce que j’avais fais et ce que je veux faire. Maintenant je ne sais pas à quoi cela est dû, peut-être un état de fatigue général ? ».

Cela peut se comprendre pour le natif d’Orsan (près de Bagnols sur Cèze), au regard de son implication le terrain ces dernières années. Le rugby, c’est dans les gènes de la famille Ramonéda « J’ai découvert le rugby tout naturellement, mon père est entraîneur. J’ai toujours été bercé par l’ovalie, ce n’est que la continuité de jouer à mon tour. ». Mais avant d’arriver au haut niveau, François a franchi plusieurs étapes. D’abord, le rugby de clocher : « J’ai commencé en 1999 au RCBM (rugby club Bagnols Marcoule), le club local, en cadet Teulière. Bagnols et 2 autres villes ont ensuite formé une entente appelée Gard Nord. Cela m’a permis de jouer 2 ans en cadet A. » Par la suite, son arrivée à Béziers était une évidence « Je suis ensuite venu à Béziers en 2003, après avoir passé des sélections. Ce club m’a toujours attiré peut-être parce que mon père est Biterrois ! ». Et que ce soit dans le Gard ou dans l’Hérault, ses souvenirs sont les mêmes « Mes années Crabos, Reichel, Espoir ont été de très belles années, pleines de rencontres et de bons souvenirs. ».

1er Novembre 2008 : Lyon – Béziers. François Ramonéda est titulaire en n°7. Après plusieurs années de travail, le troisième ligne est récompensé de ses efforts « J’étais très fier de porter le maillot de la Première. Après plusieurs années de travail, j’étais récompensé, heureux. ». Et pensez-vous qu’il s’en souvient de sa première titularisation ! « Mon premier match c’était à Lyon, je revenais de 2 mois et demi de blessure et j’étais titulaire. Une grosse pression évidemment, un match compliqué chez le leader de l’époque dans des conditions climatiques difficiles. Mais satisfait de mon match et heureux encore une fois de l’aboutissement. ». Ses premières minutes dans le monde professionnel aboutiront à une défaite 12-10 en terre lyonnaise. Le début pour lui, et Béziers, d’une année cauchemardesque. Pas facile quand on vient d’intégrer l’équipe pro « Il est évident qu’une descente n’est jamais un bon moment. Je ne sais pas si cela endurci mais je sais apprécier maintenant les bonnes saisons. ».

Rapidement, le Gardois d’origine devient cadre de l’effectif rouge et bleu et est promu capitaine « Le capitanat est une responsabilité supplémentaire, cela ajoute de la pression. Mais le rôle sur le terrain est important, l’exemplarité doit être au rendez vous à tous les matchs, les choix stratégiques passent par le capitaine. C’est une évolution qui me plaît et que j’espère conserver. ». Bref, à 23 ans, François Ramonéda devient le capitaine d’une équipe qui doit se reconstruire dans l’enfer de la Fédérale 1. Il avait tout à y gagner. Et ce fut le cas « Ça a été 2 années compliquées et magnifiques en même temps. Évidemment l’année du titre est ma plus belle année. Un titre c’est géant en plus quand c’est associé à la remonté d’un grand club dans l’élite. Je crois que j’ai le sentiment que les deux saisons ne font qu’une, avec un seul résultat à la fin. ». Un final grandiose, qui en a fait vibrer plus d’un et qui a fait remonter de lointains souvenirs de finales. Mais là, plus près que le Parc des Princes, c’était à Tyrosse et Montauban. Mais s’il devait choisir… « Le choix est compliqué, j’aurais tendance à répondre Tyrosse parce que la victoire était impérative. Les aléas du match, le suspense sont les raisons mais la finale gagnée avec la présentation du bouclier au théâtre c’était tout autant grandiose. ».

Mais à partir de là, le calvaire de François Ramonéda commence. Après n’avoir joué que quatre matches, le flanker Biterrois sort prématurément contre Auch (27e min; 9e journée : défaite 21-13). Verdict : rupture partielle du ligament intérieur du genou et six semaines de repos forcé. Il marquera son retour contre Grenoble,avec le premier passage devant la tribune de face de la saison. L’effet Captain Ramo ? Il n’est pas du genre à être prétentieux : « Je sais que le passage de l’équipe devant la tribune est importante pour les supporteurs. La volonté commune à permis de remettre en place ce rituel, voila tout. ». A la suite d’efforts considérables, l’Orsannais revient à son meilleur niveau et forme avec ses compères de la troisième ligne (Gérondeau et Méïté), un des éléments clé de l’équipe.

Sa rechute contre Bourgoin va le tenir éloigné des terrains, de la vie quotidienne du groupe et du club. Il a donc vécu tous les évènements de cet été et des derniers mois de l’extérieur « Le maintien est la seule chose à retenir. Je crois simplement qu’il faut être conscient que l’on a eu de la chance et que l’on ne pourra pas compter dessus chaque saison. Les changements d’entraîneurs ne m’ont pas beaucoup affecté, j’étais à « l’écart » du groupe. J’ai passé énormément de temps avec le préparateur physique. J’ai simplement essayé de reprendre le train en même temps que les autres avec ce trio d’entraîneurs [Merthens, Hamacek, Edmonds, NDLR]. ». Un nouveau staff qui n’a pas hésité à la remettre dans le bain du ProD2 à Aurillac et à Brive. Mais même s’il était « à l’écart », qu’il n’a pas pu mettre ses qualités au service de l’équipe et malgré que le club soit mal embarqué, il donne un regard optimiste pour la suite «  Je crois que l’équipe va en s’améliorant, les résultats ne plaident pas en notre faveur pour le moment mais je suis persuadé qu’on va se maintenir et qu’on fera de belles choses à l’avenir avec la stabilité qui est la notre maintenant. ». Un futur que l’on espère meilleur pour ce club avec le joueur emblématique de la remontée « Je suis fier d’être dans un club avec d’aussi fervents supporteurs. Je suis fier d’être Biterois et j’espère être à la hauteur de leurs attentes et je leur dis de continuer à croire en nous. Aller l’ASB !!!!!!!!! ».