Chronique de la Rambarde : opération maintien pour les Rouge et Bleu

25/01/2020

Titre provocateur, exagération d’une situation ou simple constat factuel d’une compilation de résultats négatifs ? Après s’être incliné sans démériter face aux solides Grenoblois (16-25), Béziers s’enfonce malgré tout dans le doute. Le mot crise fut lancé, si facile après tout, pour qualifier les déboires actuels. Mais l’urgence est comptable, le calendrier peu favorable et un contenu qui doit singulièrement s’améliorer afin d’éviter un glissement dangereux vers les profondeurs du tableau.

INVESTISSEMENT DU COLLECTIF

La réception de Grenoble était redoutée, entre un mélange d’appréhension et de crispation de circonstances après un début d’année 2020 qui n’aura pas donné satisfaction. Croiser la route de cette formation pour inverser la donne n’était pas l’idéal, mais un défi qui va si bien généralement aux Rouge et Bleu, lorsqu’ils sont blessés et touchés par les prestations. Enzo Selponi viendra doucher un peu plus l’ambiance sur les premières minutes, fruit d’une confiance inébranlable, traduisant l’écart dans les esprits à ce moment de la partie. Une somme de détails défavorables, mais aussi une incapacité chronique à fructifier les quelques possessions sur les 22 mètres Isérois. Trop maigre pour chatouiller un système défensif des visiteurs étant reconnu comme le plus abouti de la compétition. Béziers rendait trop de ballons en fond de terrain, ceux qui auraient été relancés il y a quelques semaines, et s’exposait au jeu de ligne cohérent du FCG. Pas de quoi rougir face à l’adversité mais l’indiscipline trop marquée permettra à Gaëtan Germain de faire admirer une fois de plus son admirable précision dans l’exercice du tir aux buts. Grenoble gère son avance à la pause (6-16) sans fioritures, Béziers s’évertuant à persister dans l’axe sans succès.

Un deuxième acte qui fut long à se dessiner, tant les Isérois furent moins décisifs, souvent relancés par des fautes évitables voire maladroites sur l’alignement et le jeu au sol. La marque d’une équipe sûre de son fait, très propre dans ses lancements et punissant le moindre manquement face aux perches. La réaction des Héraultais aura bien eu lieu, les avants prirent leurs responsabilités, aidés par quelques copains des trois-quarts, pour aller en terre promise relancer le suspens sur les dernières minutes par Vitolio Manukula. L’apport du banc fut par ailleurs significatif, dans la vitesse et les duels, ce qui tend à prouver que chacun était bien concerné. Mais cela reste insuffisant, de nouveaux errements dans la gestion, l’absence de franchissements, une continuité brouillonne, et vous aurez les ingrédients d’une fébrilité et d’un final inéluctable. L’ASBH baisse pavillon encore à Raoul-Barrière, avec pourtant l’investissement proposé et le courage qui cette fois-ci étaient au RDV, mais sur l’aspect comptable problématique, à bien des égards, symbolisé à nouveau par une défaite à zéro point. Rageant, mais Béziers n’avance plus et voit revenir avec crainte, une concurrence que personne ne s’était imaginée voilà encore quelques semaines.

13 ÈME AU CLASSEMENT BRITANNIQUE

Les faits, rien que les faits Monsieur le Procureur. En voilà des arguments quantifiables quand vous prenez le temps de la hauteur et des perspectives annoncées. Pour faire clair, Béziers est la seule équipe du championnat à avoir reçu à dix reprises, une donnée à retenir. Aurillac, Mont-de-Marsan, Perpignan, Biarritz et Vannes viendront rendre visite aux Rouge et Bleu. Pas une mince affaire. Sept déplacements périlleux se présenteront dont deux chez les promus. S’il ne sert à rien de noircir le tableau, une évidence saute aux yeux. L’ASBH jouera son maintien dans le sprint final qu’on se le dise. Le classement britannique le confirme, les troupes de David Aucagne n’ont plus droit à un joker. C’est donc un nouveau costume que devra endosser l’ensemble du club. Rouen et Aurillac en sui donnera quelques indices plus forts sur la suite. Sur cette capacité à réagir dans les moments difficiles, se muer en combattants pour un défi peut-être moins séduisant mais autrement plus symbolique. Se dire les vérités n’a rien d’offusquant, sportivement l’échec est une résultante invariable, une notion insaisissable qui peut meurtrir les plus intimes convictions. Voilà le challenge qu’il reste à accomplir, viendra sans trop tarder des explications déjà connues, énumérées, fondées, pouvant faire hurler certains inconditionnels. Qu’importe, les faits Monsieur le Procureur, rien que les faits, qu’on se le dise..

Rémy RUGIERO