Jonathan Best (capitaine de l’ASBH) : « Mon rôle de capitaine, c’est protéger mes coéquipiers »

09/04/2019

Déplacement périlleux pour les Rouge et Bleu du côté de Nevers jeudi soir. Si derrière ce duel se cache un faux huitième de finale, les Héraultais, plus tout à fait maîtres de leur destin, débarqueront au Pré Fleuri pour tenter de conjurer le sort et revenir dans la course à la qualification. Le capitaine Jonathan Best se confie avant la rencontre, analyse, perspective et questionnement sur le sprint final de l’ASBH.

⇒ Comment abordez-vous le voyage à Nevers après le retour au succès face aux Aixois ?

On connaît tous l’importance de ce match, en sachant que les Nivernais viennent d’enchaîner les mauvaises performances et que nous serons attendus. Après on s’est mis tout seul dans cette situation, malheureusement on a pas assuré notre objectif de début de saison qui était de rester invaincus à domicile. Le premier étant raté, faudrait pas rater le second qui est de se qualifier. Après, si nous ne sommes pas motivés pour jouer la qualification à 3 journées de la fin, faut arrêter le rugby. C’est vrai qu’il y a quelques matchs qu’on manque de consistance, qu’on doit corriger le tir sinon on n’existera pas.

⇒ Souvent dans les déclarations après des déconvenues, les joueurs déclarent qu’ils n’avaient peut-être pas assez eu peur pour expliquer des contre-performances. Avez-vous peur de Nevers ?

Quand on dit peur, c’est celle de prendre une valise. Du côté d’Angoulême, on n’avait pas forcément peur et on connaît le résultat. Nevers est une formation que l’on peut craindre, malgré leur dernière défaite face à Brive au Pré Fleuri, qui a démontré un niveau de jeu assez impressionnant. Je vois aussi le côté positif, Nevers n’a pas encore battu Béziers depuis son accession, dont on est capables de bien faire. Essayons de rivaliser sur l’intensité, et de donner un sens à cette fin de saison.

« ON A BESOIN DE SOUTIEN »

⇒ Quels sont les mots du capitaine Jonathan Best auprès des lignes arrières en manque de confiance, dans les franchissements et l’utilisation du ballon notamment ?

C’est facile de tirer sur les trois-quarts, car si devant on fait pas le travail correctement, ils n’auront pas d’espaces pour s’exprimer. La confiance, elle vient, elle part c’est ainsi. On se la donne les uns les autres, regardez la prestation de Benjamin Lapeyre qui n’était plus dans les rotations, qui rentre au dernier moment face à Aix. En face, Nevers est équipé chez les arrières, mais on s’attend aussi à un gros combat devant pour gagner les ballons.

⇒ Des Nivernais qui vont retrouver l’incontournable Josaia Raisuqe, de retour de suspension, considéré comme certainement le meilleur joueur de la compétition ?

On a vu que depuis quelques rencontres effectivement que son absence est lourde dans leur effectif. On a également observé avec le staff qu’il avait quasiment marqué 25 % des essais de sa formation. C’est bien entendu un danger à lui tout seul. Vous connaissez ma philosophie du rugby, c’est pas un joueur qui est au-dessus de l’équipe. Le collectif prime il me semble. On le surveillera n’en doutez pas, mais ils ont d’autres éléments redoutables. On va se focaliser sur nous déjà, sur ce qu’on sait faire et qu’on doit améliorer. J’ose espérer que tout le monde comprendra que c’est certainement notre dernière chance d’aller chercher un truc.

⇒ Une réaction après les nombreuses critiques subies notamment après le revers face à Biarritz ?

Mon rôle en tant que capitaine c’est de protéger le groupe. On sait très bien que les gens qui nous critiquent cette saison, ce sont les mêmes qui nous tapaient derrière l’épaule à Colomiers, Carcassonne, Perpignan,.. On connaît aussi l’exigence du public biterrois, mais mettons aussi les choses dans leur contexte. Depuis la montée de Fédérale 1, le club jouait le maintien. Depuis deux saisons, on joue la qualification. Ils ont envie de retrouver le Grand Béziers ce que j’entends tout à fait. Mais je demande aussi de la compréhension. En termes de blessures, parfois des arbitrages en notre défaveur, des choses qu’on ne maîtrisait plus non plus. C’est trop facile de tirer sur l’ambulance. J’essaye de faire attention aux jeunes du groupe qui peuvent être sensibles à tout cela, présents sur les réseaux sociaux. La critique fait partie de la panoplie d’un rugbyman professionnel. Il doit l’accepter. La déception existe, contre Biarritz c’était le plus fort qui avait gagné. Au final, me concernant ça rentre dans une oreille et ça ressort de l’autre, c’est le nouveau rugby auquel il faut s’adapter.

Propos recueillis par Rémy RUGIERO.