Indiscipline, stratégie, composition… l’analyse de David Gérard après la défaite à Colomiers

13/10/2018

C’est un David Gérard frustré que nous avons trouvé à la sortie des vestiaires après la défaite à Colomiers (30-24). Un sentiment partagé à l’issue d’un match où l’ASBH est passée de fantomatique à un peu plus convaincante, avec même la victoire en ligne de mire en fin de match. Mais en étant absent pendant près d’une heure avec certains joueurs qui ont déçu le staff, la tâche était trop ardue…

Qu’est-ce qu’on retient de ce match entre 50 minutes très compliquées et une dernière demi-heure plus enthousiasmante ?

Je crois qu’il faut rester sur la fin. Mais ce qui est frustrant, c’est que pendant 50 minutes on est absent. Et puis, en première mi-temps, ils (Colomiers, ndlr) ne font rien. Il y a 8 ou 9 pénalités à 1 à la mi-temps, il n’y a pas de jeu, leur soigneur a passé sa vie sur le terrain…  C’est les fautes qui nous tuent en première mi-temps. Ce sont les pénalités qui font que chaque fois, ils s’approchent de chez nous. Sinon, dans le jeu, ils ne nous ont pas breakés…

Une nouvelle fois, cette indiscipline qui coûte cher…

Oui… Après, il y a quelques trucs que je n’arrive pas à comprendre. Quand on prend deux pénalités pour des mauls écroulés, pourquoi en face, ça ne prend pas la même chose ? Pourquoi l’essai qu’on marque (par Meafua, ndlr), il a vraiment fallu aller dans l’en-but pour que l’arbitre le valide alors qu’on prend un essai de pénalité juste avant ? On génère tout ça, c’est notre faute à nous. Mais c’est frustrant.

On parlait de coup de chance avant le match dans les paramètres à prendre en compte. Ce soir encore, il n’est pas arrivé…

On a jamais un coup de cul (sic) du destin qui fait qu’on arrive à reprendre le dessus. Chaque fois qu’on aurait pu avoir un coup du destin, on ne l’a pas eu. A la fin de la première mi-temps, on est à 20-3. On peut prendre une pénalité pour revenir à 20-6 qui est assez facile : on envoie une saucisse à côté. Ça aurait pu nous redonner un peu de baume au coeur, mais non. A la mi-temps, t’es au fond de la gamelle…

Après, il y a les erreurs en fin de match. A 30-24, il te suffit de tenir le ballon. Pour moi, avec 6 points de retard, on jouait la gagne. Si le dernier ballon de Charly Trussardi sort dans le fermé, il y a une opportunité de continuer à avancer. Et comme on était en train de reprendre le dessus devant…

Les joueurs n’ont pas exploité au maximum leur puissance dans l’axe ? 

Je trouve qu’on transforme trop vite. Parfois, on a des avancées de 20/25 mètres dans l’axe. Et puis d’un coup, on transforme et on se met des ballons par terre et on recule de 30 mètres. C’est incompréhensible. Je pense que parfois on veut trop jouer pour être beaux. Je pense qu’il faut qu’on comprenne qu’on peut être laid toute la saison et gagner. 

Sortir Jérôme Porical après une demi-heure de jeu, choix stratégique ?

Il est catastrophique. A un moment donné, tu ne peux pas accepter d’avoir un joueur aussi catastrophique. Moi, je sors les cinq avants parce qu’ils se font prendre : je ne les vois pas dans le match. J’avais des mecs méritants sur le banc, je voulais les faire rentrer pour qu’ils donnent un coup de sang. J’en ai fait rentrer cinq et ça a eu un effet puisqu’on a repris le dessus. Mais trop tard…

A chaud, quel est le bilan de ces huit premières journées ?  

4 victoires, 4 défaites. Donc moyen. Après, c’est peut-être notre niveau aussi. Je pense qu’il ne faut pas s’emballer. Peut-être qu’on nous voit trop beaux. Je pense qu’aujourd’hui, on n’a pas les qualités pour faire plus. C’est ça qui est malheureux. Mais on va se remettre au boulot pour prouver qu’on vaut mieux que ça. 

Propos recueillis par Maxime GIL