Hamza Zouhair : fin de service pour l’exemplaire guerrier…

05/07/2016

Hamza Zouhair aura porté la tunique Rouge et Bleu durant 6 saisons 

La nouvelle est tombée. Jamais agréable à son évocation surtout quand il s’agit d’une blessure chronique, Hamza Zouhair est passé par une décision difficile. Celle qui vous oblige à accepter l’irrévocable et la conséquence d’une peine immense qui doit vous envahir au moment de prendre une telle résolution. Verdict lourd de sens pour un guerrier hors pair sur les terrains, qui aura presque tout connu sous les couleurs de l’ASBH. Récits et hommage à propos d’un garçon qui aura défendu si bien le maillot Rouge et Bleu.

Hamza Zouhair débarque à Béziers en 2010. Années difficiles, souvenirs contrastés entre la pénombre de la Fédérale 1 et le titre de champion acquis de haute lutte face à Périgueux à Sapiac en Juin 2011. Un homme est à l’origine de sa venue : Jean Anturville. Ils se sont croisés lors de leur expérience bressane et auparavant du côté de Pau c’est ainsi qu’Anturville invite Zouhair à rejoindre l’ASBH dans son aventure. Le début d’une belle histoire, même si à cette époque, Hamza arrive sur la pointe des pieds après un dernier passage du côté d’Oloron. On pouvait déjà faire confiance à l’ancien coach biterrois, sur les qualités de jeu du troisième ligne malgré un physique loin des standards actuels mais largement compensé par une activité de tous les instants. Comment ne pas se remémorer une date qui rentrera à jamais dans la longue et passionnante histoire de Béziers : 25 Juin 2011. Et l’essai en contre d’Hamza Zouhair qui donnera pour l’essentiel, le bouclier de champion de France de Fédérale 1. Une belle entrée en matière pour le Béarnais, de quoi faire chavirer les cœurs et l’amour des supporters à son encontre. Déjà.

Après ce titre, les saisons suivantes seront difficiles, avec des maintiens acquis de justesse, des moments de doutes après des revers cinglants. Mais Zouhair faisait toujours le maximum. Sans sourciller, à l’image du caractère du joueur, discret mais efficace. C’est l’image d’ailleurs qu’on retiendra de son long passage à Béziers. Besogneux, très actif sur les zones de rucks, il était aussi capable d’être au soutien pour ses coéquipiers. Le rugby et son rythme infernal apporte aussi son lot d’incertitudes. En l’occurrence les blessures et parfois les plus vilaines. Chez les avants, le poste de troisième ligne est forcément exposé. Hamza Zouhair connu des périodes de blessures après de vifs et âpres combats. La dernière, longue, insistante et douloureuse aura eu raison de lui. Le guerrier doit déposer pour la première fois les armes. Il ne pourra plus fouler une pelouse de rugby. Situation délicate pour tout le monde et pour le premier concerné. Après une saison quasi blanche, ses dernières minutes auront eu lieu face à Narbonne en Septembre dernier. Une éternité pour certains, un calvaire pour l’intéressé sûrement.

CHASSEUR PLAQUEUR GRATTEUR : LE TRIO GAGNANT

Hamza faisait partie des cadres c’est incontestable. Sur les 6 saisons qu’il aura disputé dans l’Hérault, 105 feuilles de matchs, 84 titularisations pour 6640 minutes de jeu. Bilan éloquent et flatteur d’un joueur régulier, connu et reconnu pour son placement défensif, son rôle de chasseur du 10 façon Serge Betsen, son courage et sa fierté de porter la tunique Rouge et Bleu. Il avait toujours ce sens du sacrifice à l’image d’anciens coéquipiers qu’étaient Soane Toevalu et Pierre Caillet. Malgré les changements de staff, la confiance était de mise, et Zouhair passait les embûches sans coup férir. La marque des joueurs irréprochables sur et en dehors du terrain. Toujours affûté de son casque, prêt à aller à la mine en quelque sorte, Hamza était apprécié par l’entourage du club et bien plus par les supporters. On comptait avec lui quelques résistants du titre de champion de Fédérale 1, avec Simon Chevtchenko, François Ramoneda et Sabri Gmir. Il quitte Béziers presque dans l’anonymat dans ce contexte et on ose espérer qu’un hommage mérité soit rendu à ce joueur lors des prochaines échéances. Par respect et tout simplement afin de remercier une dernière fois, un garçon qui n’a jamais triché.

Hamza Zouhair est la gentillesse incarnée. Toujours souriant malgré parfois une détresse bien légitime cette saison aux détours des vestiaires, de voir les copains s’éclater cette saison alors que le protocole vous oblige d’aller aux soins dans la salle du kiné. Disponible, jamais aigri de cette situation du moins en apparence, il a longtemps attendu son heure, serrer les dents et croyait à son retour. Un genou et des complications en auront décidé autrement. Triste fin de carrière, pour un sportif de haut-niveau, qui doit écouter son corps et baisser pavillon. Dans ces dernières lignes, nous tenons à remercier chaleureusement Hamza pour tout ce qu’il a entrepris. Durant ces saisons, dans les bons comme dans les mauvais moments, dans des stades champêtres comme dans des soirées de fêtes partagées. Dans la communion d’un peuple, comme dans l’espoir de raviver une flamme qui ne demande qu’à se rallumer, Hamza Zouhair y aura largement contribué. Personne n’oubliera ses actions défensives, sa hargne et son sens du collectif. Un exemple à suivre comme dirait son ami Bakary Meïté. On ne peut que lui souhaiter une belle reconversion, et lui dire haut et fort qu’il sera toujours chez lui à Béziers. Salut l’artiste.