Chronique de la Rambarde : sprint final dans la quête du maintien

25/03/2017

Sabri Gmir à la relance comme l’ensemble de l’équipe face à Colomiers

Mettons les pieds dans le plat. Et corrigeons par la même occasion certaines espérances hautement utopiques. L’objectif de l’ASBH pour cette fin de saison reste le maintien. Rien d’autre. Les résultats du vendredi sont venus rappeler l’implacable réalité du moment. Ce championnat est homogène comme jamais dans son histoire. L’habituel seuil comptable pour trouver la sérénité est balayé d’un revers de main. Alors pour éviter l’amnésie et l’enflammade comme d’autres l’ont souligné, il est de bon ton d’être lucides et de bien préparer la réception cruciale des columérins qui viendront jouer le coup à 200 %. Plus que jamais les Rouge et Bleu auront besoin d’un soutien inconditionnel. Explications..

LE MAINTIEN DANS LES ESPRITS

La défaite rageante subie à Mont-de-Marsan venait de conclure un bloc de toute beauté. Mais aussi dans le rétroviseur une infirmerie qui commençait par sérieusement se remplir. Les organismes ont été mis à rude épreuve, et Béziers n’échappe pas à la règle. Et ces petits points perdus, ces détails laissés en route, ce manque de justesse et de lucidité aussi donnent une situation claire. L’ASBH est sortie de l’ornière, ne reste plus qu’à transformer l’essai en quelque sorte. Et ce dernier coup de rein à donner, les ultimes efforts pour consolider une embellie, notamment à domicile, doit trouver un écho au sein de la formation Rouge et Bleu. Finir le travail, pour apporter une quiétude absente depuis longtemps pour se projeter vers d’autres objectifs. La réception de Colomiers est dans ce sens capitale à plus d’un titre. D’une part, l’avantage de connaître les résultats des autres concurrents qui confirment, s’il fallait s’en persuader, que la menace est plus présente que jamais. Ensuite, le début d’un bloc assez court mais ô combien décisif pour définitivement assurer ses arrières. Historiquement, Colomiers réussit plutôt bien aux héraultais à domicile. Pas de quoi donner une quelconque garantie mais enfin, cela démontrera que la statistique plaide en faveur du duo Aucagne/Gerard. L’année 2017 est un argument de poids également, avec des prestations abouties et un état d’esprit irréprochable. 

Captain Battye et les siens en ont bien conscience, surtout quand on revient de l’enfer et d’une zone rouge très gênante aux entournures qui ne reflétait pas le réel niveau du club. Mais le championnat est d’une densité exceptionnelle; autrefois une dizaine de victoires suffisait à vous mettre à l’abri de toute déconvenue. Et d’envisager la fin de championnat en incorporant les jeunes pousses avides de temps de jeu et d’apprentissage. Ce temps est définitivement révolu. Rangé dans la boîte à souvenir pour quelques lustres. D’où l’importance de capitaliser les points et d’engranger des forces dans une lutte inégalée jusqu’à présent. Pas facile d’aller toujours chercher la même motivation mais le jeu en vaut la chandelle. Délestés de ses récurrents problèmes dans les fondamentaux, les biterrois possèdent une base de travail saine. L’alignement ultra-performant depuis quelques temps donne de précieuses munitions, la mêlée a gagné en stabilité avec des avants impliqués. La possession de balle est meilleure et par conséquence l’utilisation s’en trouve bonifiée avec un meilleur rendement. L’adaptation est permanente, visible, selon l’adversaire pour mieux brouiller les cartes et amener le désordre. Cette panoplie identifiable porte ses fruits. Le discours plus simpliste n’y est pas étranger et Béziers n’est plus considéré comme un simple faire-valoir. Tout le paradoxe d’une saison à géométrie variable. Qui permet de tutoyer les sommets comme d’avoir subi les profondeurs de la classe.

 

COLOMIERS, LA CULTURE DU JEU

L’adversaire du jour jouit d’une réputation flatteuse. D’une élégance sans pareille, marque de fabrique d’un jeu offensif assumé en permanence, d’initiatives et de créativité qui colle à l’ADN de la Colombe. Un parti pris jusqu’à l’école de rugby, qui malgré un contexte mondialisé et diluant l’exclusivité locale, trouve un écho largement favorable puisque les columérins offrent à près de 80 % un temps de jeu effectif à ses JIFF (jeunes issus des filières de formation). Par les temps qui courent et selon l’orientation que prennent les instances dirigeantes, ce chiffre semble presque surréaliste mais sonne comme un vent de fraîcheur. Les hommes de Bernard Goutta en tirent largement bénéfice, régulièrement qualifiés ou en position avantageuse, les banlieusards toulousains pointent très souvent dans le podium et veulent s’offrir une fin de saison palpitante. Forts de trois succès à l’extérieur (Oyonnax, USAP et Narbonne), les columérins possèdent la meilleure défense à l’extérieur. Des arguments de poids dans la besace des Hauts-Garonnais qui viendront sans complexe à la Méditerranée demain après-midi. Le souvenir d’une rencontre à l’aller tendue et crispante, un score serré (15/12) et des biterrois déçus d’être repartis sans la victoire. Deux cartons rouges distribués à chacun également pour une fin de match houleuse et qui devrait évoquer la motivation supplémentaire pour les acteurs de dimanche.

Cette dernière ligne droite doit être prise à bras le corps. Les progrès devront permettre d’asseoir sa légitimité. Dans son parcours, Béziers s’est toujours bien comporté face à des formations plus huppées au niveau du classement. Les columérins font partie des grosses cylindrées, mais le pari ne semble pas insurmontable loin de là. Le fait d’évoluer le dimanche impacte aussi la suite avec 48 heures de moins de récupération pour la prochaine journée à Bourgoin. Mais le turn-over instauré allège cette théorie et ne doit pas donner l’occasion d’émettre des excuses. Le potentiel et les progrès entrevus sont clairs, factuels et doivent être poursuivis. En face, l’absence du meilleur artilleur du championnat Thomas Ramos ne doit pas occulter l’objectif et n’en demeure pas moins un avantage. La discipline sera encore au centre des débats, parfois le pêché mignon d’une grande générosité dans le jeu au sol. Vous nous direz, vaut mieux freiner que stimuler mais ce genre de détail aura son importance pour mieux appréhender la situation, gérer les moments faibles et se sublimer pour remporter la mise. Il est temps pour le public biterrois de porter les siens, de garnir les tribunes par ce dimanche et de jouer son rôle de 16 ème homme. Et s’offrir une fin de saison avec des sourires, sans une chape de plomb au-dessus des têtes pour apprécier comme il se doit la passion qui guide chacun d’entre nous. RDV 14H15 pour le coup d’envoi et n’oubliez pas d’ajuster vos cadrans !

Rémy RUGIERO