Chronique de la Rambarde : l’ASBH en quête d’équilibre

30/11/2017

L’ASBH, à l’image d’un collectif qui doit reprendre son destin en main pour sortir de l’ornière

Au cœur d’un automne particulièrement douloureux, où les images et les désillusions restent encore figées dans les esprits, Béziers a fini par enrayer la spirale négative en s’octroyant un succès face à Dax la semaine dernière. Si tout n’était pas idyllique, le mérite d’une réaction fut manifeste, et aura permis de s’extirper de la zone rouge qui s’approchait insidieusement. Après les leviers habituels activés pour sonner la riposte, l’ASBH demeure convalescente. Le déplacement à Massy, un promu séduisant en ce début de saison, pourrait permettre aux biterrois de valider une forme de rédemption. Avec les ingrédients nécessaires comme lors du succès ramené du Pré Fleuri à Nevers.

LE COLLECTIF SINON RIEN !

Les actes, l’expression la plus employée actuellement aux abords du Stade de la Méditerranée en guise de prise de conscience collective. La chute au classement et certaines attitudes sur les terrains ont relativement impacté le quotidien biterrois. En l’espace de quelques semaines, les héraultais avaient perdu leur rugby ainsi que les promesses engendrées; les 4 défaites consécutives ont sapé le moral de l’environnement Rouge et Bleu, en passant par les supporters, le staff, les dirigeants et même l’intendant, fermez le ban ! Mais l’histoire, qui parfois se répète et procure l’incompréhension, est généralement cyclique. Par là, entendez que tôt ou tard la tendance s’inversera. Le plus vite si possible, à l’aune d’un projet 2021 qui tarde dans sa présentation. Passons ces explications qui peuvent clarifier la situation, concrètement Béziers n’aura bientôt plus le choix. Si la victoire contre Dax était un moindre mal pour certains, on pourra mesurer ses bienfaits dès vendredi soir sur le plan mental et retrouver une ASBH plutôt cohérente lorsqu’elle se déplaçait. Jamais loin et franchement pas récompensée au début de l’exercice, les hommes de David Gerard et David Aucagne seraient inspirés de retrouver les vertus d’une formation pénible à souhait comme à Bayonne, Grenoble, Montauban et lors du voyage à … Nevers.

Le parallèle est aisé car ce déplacement à Massy, qui n’est autre que l’heureux élu d’une montée précoce la saison dernière en ProD2, est une nouvelle fois un test. Si la victoire à Nevers faisait suite au joli succès face à l’USAP et que le contexte n’était sensiblement pas le même, comment ne pas s’interroger sur les capacités de l’effectif biterrois à se sublimer à de multiples reprises ? Les qualités intrinsèques sont réelles voire indéniables. La réussite en terre nivernaise était le fruit d’une exemplarité sans faille, et les maux de l’ASBH résident certainement dans ce secteur. En l’espace de quelques semaines, le groupe s’est réfugié dans l’incompréhension, et la solution individuelle était privilégiée. Sauf qu’au rugby c’est l’impasse assurée et si les mots et les discours d’usage ont résonné dans les milieux autorisés, le salut sera tangible collectivement. Pour preuve, les dernières minutes face aux landais dans lesquelles l’ASBH démontra une vaillance et une générosité qui devrait permettre le retour à des sentiers moins sinueux. Calée en milieu de tableau, malgré ces défaites successives qui ont altéré sa progression, le programme avant la trêve est plutôt copieux. Afin de s’éviter l’indigestion et de ramener plus de sérénité au bord de l’Orb, Béziers a pris la direction de la région parisienne pour tenter de poursuivre le redressement.

MASSY, L’HEURE DE LA MATURITÉ

Un promu qui affiche chaque semaine des résultats probants et qui semble avoir relevé le défi de la régularité. Qu’il est loin le temps, où les massicois jouaient à l’ascenseur entre la fédérale 1 et le ProD2. Certes, rien n’autorise à dire que Massy s’est déjà sorti d’affaire et que l’avenir s’annonce radieux en toutes circonstances. Mais ne serait-ce que la victoire inaugurale lors de la première journée à Carcassonne, retentissante même avec un 49/10 passé aux audois, pouvait être considérée comme un argument de poids dans la viabilité du projet essonnien. Et certains chiffres ne trompent pas, si seul Montauban est venu s’imposer à Jules-Ladoumègue pour la première réception de la saison, Massy a confirmé son potentiel depuis en s’offrant Aurillac, Mont-de-Marsan et Colomiers. Si vous rajoutez à ces statistiques que le RCME possède la meilleure défense à domicile et la meilleure attaque à l’extérieur en terme d’essais inscrits, vous aurez suffisamment d’arguments pour confirmer que Massy sous la direction de Didier Faugeron a changé de dimension. L’inévitable retour à son fameux centre de formation, plutôt flatteur pour l’époque, et ses nombreux joueurs formés au sein du club ayant brillé sous d’autres cieux est perceptible, et pouvait être un frein à son expansion. Mais cette noble image et cette réputation séduisante accolées à ses crampons n’empêche pas Massy d’envisager sa mutation et la réception de Béziers vendredi soir, s’inscrit dans leur objectif principal : le maintien.

Pour cette rencontre, le RCME a vaincu les coriaces aurillacois la semaine dernière à domicile (26/16) et s’est offert une marge de sécurité sur ses poursuivants. Ce travail ne sera valable qu’à la condition de s’imposer face aux héraultais; le prix payé aura eu néanmoins des répercussions avec la perte de joueurs tels que Prier, Naikadawa et Etien notamment. Béziers devra être discipliné car Thomas Girard fait partie des meilleurs artilleurs du championnat (3ème réalisateur avec 119 points). Pour l’ASBH, historiquement c’est deux défaites en autant de rencontres dans l’Essonne. Rien de révélateur, mais nul doute que cette confrontation sera compliquée à plus d’un titre. En retrouvant une meilleure circulation dans le jeu courant, en ayant à sa disposition ses munitions en particulier sur la touche et en jouant les coups à 200%, rien n’interdit aux biterrois de ramener quelque chose de Massy. Pour engendrer la confiance évaporée ces derniers temps et basculer sur deux réceptions consécutives (Colomiers et Grenoble) aussi passionnantes que redoutables à la Méditerranée.

Rémy RUGIERO