Chronique de la Rambarde : la déclaration d’amour..

20/04/2018

L’ASBH prendra la direction de Mont-de-Marsan pour écrire son destin

Nous y voilà, à la croisée des chemins d’une fin de saison palpitante et d’une phase finale méritée, fruit d’un parcours remarquable en 2018. L’ASBH retrouve la lumière après de trop longues années d’errances, de tumultes et d’imprécisions. Sevrés de bonheur, les supporters Héraultais viendront garnir massivement les tribunes de Guy-Boniface. Une bonne habitude depuis de nombreuses années, perceptible et décisive depuis un certain succès à Colomiers qui aura confirmé auprès de la concurrence, que Béziers se mêlerait à la lutte pour la qualification. Et les protagonistes ne semblent pas rassasiés..

BÉZIERS, LE TUBE MILLÉSIME 2018 ?

Après l’émotion, les accolades d’usage, les remerciements et les ventres noués pour certains, et ne le cachons pas une pointe de déception d’un déplacement en barrage à quelques minutes près, l’ASBH peut savourer les moments qui se profilent. L’objectif rempli face à Nevers, prolongement d’une série de 8 rencontres sans défaites, venu conclure une admirable fin d’exercice. Le Stade de la Méditerranée ne s’y est pas trompé, en hurlant sa joie auprès de ses protégés. Une déclaration d’amour, un peuple reconnaissant des efforts fournis durant ces nombreuses semaines. Un pari qui pouvait sembler utopique, fou voire dingue au creux de l’hiver. Pourtant, les Biterrois ont construit leur parcours au fil des prestations. Abouties, complètes, en remportant des victoires décisives. Les passages de témoins furent fréquemment réussis, de nombreux plafond de verre se sont brisés historiquement parlant. Pas de hasard dans l’évolution du club qui doit aborder définitivement sa mutation. Et construire sur des bases censées être enfin solides, à la condition de capitaliser cette synergie. Mais avant de se projeter sur le court et moyen terme, revenons à l’essentiel pour ce salivant barrage entre Landais et Héraultais.

Concrètement les dynamiques sont opposées, les résultats ne trompant personne, Béziers finit en trombe face aux Montois plus empruntés et concluant sans panache le championnat avec 4 défaites sur les 5 dernières rencontres. La méfiance reste de mise face à des Montois redoutables cette saison à domicile, même si la défaite face aux Grenoblois il y a peu est venu ternir un bilan de qualité à Guy-Boniface (9 bonus offensifs, score moyen de 31-13). Des gages de sécurité avant d’aborder ce quart de finale qui s’annonce indécis, face à la gourmandise assumée de l’ASBH. Clairement dans des dispositions à leur avantage, engrangeant une confiance certaine, rien ne semble perturber l’édifice Rouge et Bleu. Les 4 succès consécutifs à l’extérieur viennent appuyer ce constat. N’oublions cependant pas la rencontre lors de la phase aller, largement perdue au score (43-12) avec des Biterrois rapidement réduits à 14 après le carton rouge de Lua Lokotui. Pas d’enseignement particulier à tirer, d’une époque où rien ne fonctionnait à Béziers, mais toujours bon de rappeler comme signal, pour reconnaître que les Montois savent profiter de la moindre faille. Qu’importe pour les hommes de David Gerard et David Aucagne, l’état d’esprit insufflé aura permis à l’ASBH de figurer en tête de liste sur les 10 dernières rencontres disputées (devant l’USAP et Nevers).

À L’UNISSON POUR LA POSTÉRITÉ

Véritablement ce duel s’annonce intense, les forces en présence et l’équilibre peut basculer d’un côté comme de l’autre. Si les Landais possèdent de sacrés repères, un effectif de grande qualité et un duo d’entraîneurs rompus aux phases finales constamment disputées ou presque, ce qui constitue une véritable prouesse par les temps qui courent; aucune inquiétude outre mesure mais peut-être un curseur sur la vigilance placée au maximum face à un adversaire qui s’annonce imprévisible et forcément dangereux. La conquête sera primordiale, dans un match à sanction, scruté par l’arbitrage vidéo et contextualisé dans une enceinte bouillonnante. Maîtriser ses nerfs en maintenant une assise défensive de qualité face à la robustesse des lignes arrières Montoises, qui ont fait parler leur explosivité notamment à Aimé-Giral en cours de championnat. Des arguments de taille au pays des frères Boniface, d’une culture portée vers l’offensive, d’une philosophie qui aura traversé les générations et qui reste toujours d’actualité. Le Stade Montois peut-être considéré comme un légitime favori, de par la réception de la rencontre et de son expérience des matchs couperets. Mais soyez sûrs que les Rouge et Bleu, impertinents à souhait, n’ont que faire des chiffres et d’autres élucubrations. Certains joueurs confiaient en Janvier, que si Béziers parvenait à se qualifier, ils pourraient être redoutables. On ne demandait qu’à les croire et on sentait poindre l’émergence d’un groupe voulant écrire sa propre histoire.

Place au jeu, à la confrontation de style pourtant si proches, à deux bastions historiques qui aliment les passions, les conditions seront réunies pour assister à une belle fête de rugby. Supporters du plus petit au plus grand, en famille la plupart du temps, l’ovale va retrouver ses plus belles lettres de noblesse. L’impatience, le désir et l’envie de poursuivre l’aventure, la nuée de Biterrois qui convergeront vers Guy-Boniface sera impressionnante à n’en pas douter. Avec la délicate attention de proposer aux joueurs, un décor comme à la maison. Code Rouge (et Bleu), le bruit détonnant entrevu à plusieurs reprises, les sirènes hurlantes, les encouragements terribles, la force d’y croire tout simplement. Avec sa jeunesse, sa folie, ses certitudes et parfois ses démons, son jeu direct et de percussions, ses envolées vers les extérieurs salvatrices et bien exécutées. Voilà les atouts de Béziers pour ce formidable RDV, voulant croquer tout sur leur passage et qui ne fera qu’exacerber l’amour du public auprès des siens. Messieurs, prenez la plume avec confiance, le peuple Biterrois dirigera la mine vers votre destin. Et déchaînez tout l’amour que vous méritez..

Rémy RUGIERO