Chronique de la Rambarde : Béziers doit repartir de l’avant…

18/11/2016

Reda Wardi et Wesley Douglas (au centre) dans le groupe face à Colomiers

Fin de la pause. Encore le souvenir et les stigmates d’une défaite face aux montois. Dans les têtes et les esprits, la douche froide a plongé tout un club dans le doute, inutile de fuir les responsabilités. Depuis, les traditionnels leviers ont été activés pour relancer la machine et éviter de tomber dans la sinistrose. L’ASBH flirte plus que jamais avec la zone rouge, à des antipodes d’ambitions proclamées aujourd’hui envolées, et doit surtout retrouver une dynamique. Par les résultats et le collectif.

LA COLOMBE TRANSFORMÉE

Ne revenons plus sur le dernier bloc. Tout a été dit et les chiffres ont parlé, un seul point en cinq rencontres vaut bien n’importe quel commentaire ou appréciation. La chute est vertigineuse voire inquiétante, les comportements parfois aussi. Personne ne peut nier la crise de confiance que traverse la formation de Manny Edmonds. Au delà des statistiques parfois rébarbatives, la conquête n’est plus au RDV. No Scrum, No Win pourrait-on évoquer, raccourci facile mais tellement d’actualité à l’endroit des Rouge et Bleu. L’alignement biterrois sombre également, la copie est à revoir pour une rampe de lancement encore bien huilée quelques mois auparavant. Les joueurs ont discuté et planché sur les difficultés rencontrées, un moindre mal pour trouver l’antidote aux maux biterrois. L’arrivée de Diego Minarro pour apporter un soutien et éventuellement un autre discours auprès des joueurs, participe à une esquisse de mouvement attendu. Qui mieux que lui connaît les qualités des espoirs au sein du club ? Cette jeune garde sollicitée plus que jamais et qui aura besoin d’être accompagnée durant la saison. Le constat est clair, l’action doit primer sur la réaction et chacun devra répondre de ses actes. Pour redresser le navire qui tangue franchement et inverser une tendance désastreuse sur le plan comptable.

Débuter le bloc par un déplacement chez le leader columérin n’a rien d’une partie de plaisir. C’est vrai et les circonstances voudraient que l’ASBH ne soit pas favorite sur le papier. Mais voilà, l’heure n’est pas au fatalisme non plus, rappelons si besoin que nous ne sommes qu’au tiers du championnat. Julien Blanc, le demi de mêlée biterrois le souligne : « On sort d’un très mauvais bloc. On ne pourra pas faire pire. C’est décevant d’être passé à côté de certaines rencontres, ça nous touche, à nous de renverser la tendance. Il nous manque de l’avancée sur les premiers et seconds temps de jeu. Nous n’avons plus cette assise. Tout est possible malgré tout dans ce championnat, si on règle notre indiscipline et notre efficacité. » Des propos qui corroborent un sentiment général d’une équipe en manque cruel d’éclat. Une caractéristique présente en permanence la saison dernière. « Il n’y aura pas de pression particulière à Colomiers mais il faut être sérieux. Nous n’y allons pas pour seulement bien figurer mais pour faire un résultat » : rajoute l’ancien oyonnaxien qui conclut : « Colomiers est l’équipe la mieux en place du championnat. Très belle ossature, avec un profil d’une formation joueuse qui n’est pas leader par hasard. »

PROFILS SIMILAIRES, DYNAMIQUES OPPOSÉES 

Il s’agit donc de trouver la bonne formule, entre les discours entendus et la mise en place des consignes. Phoenix Battye, le capitaine biterrois assume les difficultés : « Deux défaites à la maison c’est dur. Je reste persuadé qu’on a pas tout perdu, sur notre système de jeu. Les blessures ont contrarié le groupe mais ce n’est pas une excuse. Sans vitesse nous n’y arrivons pas. L’apport des jeunes est bénéfique et il faut les remercier de leur investissement. Il faut les encadrer encore plus et nous nous déplaçons à Colomiers avec beaucoup d’envie. » Les hommes de Bernard Goutta qui surfent sur les succès avec notamment une victoire de prestige retentissante à Aimé-Giral avant la pause, après un scénario complètement dingue. Propre aux équipes en pleine confiance, sûres de leur fait. Récompensés d’une place de leader, les banlieusards toulousains ont marqué les esprits depuis la saison dernière et poursuivent leur irrésistible ascension. Historiquement de tradition offesive avec un jeu d’arrière poussé à l’extrême, la Colombe récolte les fruits d’un travail de formation et de cohérence.

Le groupe qui fera le déplacement et qui sera aligné aura une mission bien particulière. Retrouver l’avancée et la confiance égarée depuis plusieurs semaines, à l’image d’une première mi-temps à Aurillac porteuse d’espoirs. « Un challenge encore une fois. On a travaillé surtout physiquement les fondamentaux. Les joueurs ont pris conscience du danger qui nous guette. On doit retrouver notre collectif, nous n’avons plus vraiment droit à l’erreur. » : explique Manny Edmonds. Le focus sur la conquête était inévitable. La stérilité offensive (180 minutes sans essais) doit s’inverser. Pourtant les chiffres se veulent optimistes pour les Rouge et Bleu. Béziers est invaincu face aux columérins depuis plus de trois saisons. Et cerise sur le gâteau, les hommes de Bernard Goutta sont invaincus à domicile depuis le 5 Novembre 2015 …. c’était face à Béziers et une défaire (10/14). Contexte différent, dynamiques inverses, le rugby réserve parfois de belles surprises et les hommes des présidents Bistué et Valaize n’auront rien à perdre à Michel-Bendichou ce soir à partir de 20h30. 

Rémy Rugiero