Joe Vakacegu et ses coéquipiers, déterminés avant la réception de Dax / © Rugbiterre
Plus trop le temps de calculer dorénavant. Telle est la devise que devront s’appliquer les biterrois en cette fin de saison. Il sera toujours l’heure de tirer les bilans en temps voulu, mais la question ne pose pas pour l’instant. La rencontre de ce vendredi soir revêt une importance capitale pour la suite des événements. Sans pression particulière, Béziers n’aura d’autres choix que de remporter la mise, pour rester en haut de l’affiche et croire en une qualification. Cela pourrait ressembler à un parcours du combattant, où chaque rencontre équivaudrait à une finale. La première dès ce soir.
L’EFFICACITÉ EN POINT DE MIRE
Tout d’abord, il convient de revenir sur la dernière prestation des Rouge et Bleu, en terre lyonnaise la semaine dernière. Sans revenir sur le contexte et son déroulé, il existe un rapport fondamental entre cette rencontre et celle qui va suivre ce soir. On a retrouvé un état d’esprit, déjà entraperçu contre Albi dernièrement, sur lequel les hommes de Manny Edmonds pourront s’appuyer pour conclure ce championnat. Béziers a été dans le dur, sur une période de quelques semaines où les doutes et la perte de confiance avaient envahi les esprits. Pas facile de remettre en cause un jeu flamboyant durant la première partie de saison. Et pourtant, le staff biterrois n’a pas tergiversé. L’ASBH est encore dans les clous. La donne a relativement changé, les poursuivants étant notamment au diapason. Qu’importe, le salut passera par l’abnégation et le respect des consignes, celles qui rendaient Béziers irrésistible il y a encore peu.
Toutefois, les multiples adversaires rencontrés tout au long de la saison, ont trouvé quelques parades pour enrayer la machine. Les difficultés en mêlée fermée et une défense plus perméable ont contrarié les plans et semé un doute légitime. Il semble que la victoire acquise face à Albi peut être perçue comme un symbole. On s’explique. Les temps de jeu à répétitions, les sorties de balles ultra-rapides et les rucks propres sont les conditions nécessaires pour imposer son jeu. Le retour des conditions climatiques plus clémentes influent aussi, qu’on le veuille ou non, sur cette capacité à tenir le ballon et user de manière abusive son adversaire. Les hommes du Captain Battye sont toujours positionnés en seconde position en terme d’attaque (points inscrits, essais). Détail relatif pour certains, mais pas anodin pour d’autres. Manny Edmonds l’avait d’ailleurs exprimé en début de saison : « Ce sont les équipes qui inscrivent le plus d’essais, qui finissent parmi les 5 premiers du championnat. » Donc acte.
ENCLENCHER UNE DYNAMIQUE
Les visiteurs du jour pourraient être désignés comme la victime parfaite. Et pourtant, il serait bien présomptueux d’imaginer un scénario aisé, face à des dacquois remis en selle après un succès bonifié à Maurice-Boyau, s’il vous plaît, face à Aurillac l’un des cadors du ProD2. Un signal fort, d’une équipe landaise paré à lutter pour sa survie, et son duel à distance avec Provence Rugby, mais qui dénote un caractère prêt à en découdre sur tous les terrains. Il suffit de se remémorer aussi le match aller, sans lequel un échec d’Ignacio Mieres, l’ouvreur landais, dans les ultimes secondes, auraient contraint les biterrois à repartir quasiment bredouilles. D’ailleurs, pour le clin d’œil, c’est depuis cette opposition que l’ASBH éprouve des difficultés. Signe du destin ou pas, l’occasion sera belle d’inverser définitivement la tendance, de basculer pleinement dans ce sprint final haletant, et d’offrir au public un succès bienvenu.
Avant toute chose, le staff biterrois semble s’appuyer sur un groupe de plus en plus restreint dans ce dernier virage (le même XV titulaire que face à Albi), pour peaufiner quelques automatismes et aller à l’essentiel. C’est Morad Touizni, l’ailier biterrois qui exprime le mieux le décor du match : « On doit obligatoirement gagner, nous allons tout donner jusqu’au bout. Je suis au club depuis longtemps, nous avons connu des moments difficiles avec le maintien comme seul objectif. Le fait de jouer la qualification fait du bien au moral. Dax aura aussi un objectif, ils auront la rage, à nous de faire le nécessaire. » Des mots bien pesés qui, n’en doutons pas, trouverons écho au sein du groupe biterrois. Place au jeu !