Chronique de Marie : Béziers face à son destin..

11/01/2019

Cette chronique est dédiée à ma grand-mère Marie, qui m’a tellement inspiré dans mes écrits, mes formules, mes tournures. C’était ma correctrice, mon auditrice et à travers les possibilités, elle savait sur le bout des doigts qui étaient François Ramoneda, Simon Chevtchenko, Sabri Gmir et bien d’autres sans jamais ne les avoir vus. Mes mots transpireront toujours ses pensées, son vocabulaire, son esprit.

Trêve des confiseurs terminée, chemin de l’entraînement repris, premiers contacts histoire de retrouver des sensations, après un exercice 2018 pertinent, l’ASBH démarre 2019 par le seul derby que lui offre le championnat face aux Carcassonnais. Un duel savoureux pour tenter de confirmer l’actuelle tendance et se projeter vers des joutes palpitantes..

AMORCER L’ÉLAN

Après trois semaines de coupure, justifiées pour certains, éternelles pour d’autres c’est selon, l’ASBH accueillera les Audois dans son antre, une entame qui revêt des enjeux déjà cruciaux dans l’optique d’une éventuelle qualification. Car le travail a été fait admirablement, notamment les semaines précédant la pause, cinq succès consécutifs ayant remis à l’endroit les Héraultais avec deux victoires à Biarritz et Montauban excusez du peu. Voilà pour la partie des satisfactions, les louanges méritées et incontestables de cette première partie de saison, où quelques balbutiements furent observés pour finalement constater un redressement spectaculaire.

Conquête directe à la hauteur, solidarité évidente, capacité de s’approprier le jeu selon les conditions et surtout la maturité d’employer un jeu plus restrictif et efficace au détriment d’une organisation offensive encore en berne. Principaux arguments de taille dans une compétition qui n’autorise aucun relâchement, où les séries sont aussi nombreuses que les incertitudes. Pas facile d’exister face à la concurrence, tant le ProD2 est devenu homogène, illisible ou presque d’une journée à l’autre. Béziers parvient à se frayer légitimement parmi la meute, comme un apprentissage enfin validé et cette relative confiance qui l’accompagne actuellement. Le danger étant d’omettre le passé parfois douloureux, en guise de rappel et d’éveiller au maximum les esprits de chacun. Pour le contexte, on aura connu des périodes plus sombres et moins romantiques vous nous l’accorderez..

SOUVIENS-TOI LE MATCH ALLER…

Les Audois qui se déplaceront dimanche à 14h15 à la Méditerranée sont rentrés dans le rang. Auteurs d’un début de saison exceptionnel, Christian Labit et ses hommes ont marqué des points importants en ayant battu Brive, Bayonne, Angoulême à Albert-Domec. Avec conviction, les Canaris ont même trusté l’espace d’une journée la place de leader, confirmation d’un groupe en net progrès et qui aura poursuivi son embellie entrevue la saison dernière après une situation désespérée et un maintien acquis avec courage. Impossible d’oublier également le match aller, la gifle reçue par les Biterrois (47-13) fut sans appel. La plus lourde sous l’ère Gerard-Aucagne, une punition sévère qui justifiait à l’époque les carences de l’ASBH loin de ses bases.

Sans parler d’appel à la rébellion inutile, sans évoquer une revanche naturelle pour les supporteurs, il n’est pas interdit de penser que les Biterrois auront gardé dans leur pensée ce sentiment d’être passés à côté ce jour-là. Tout en veillant à respecter scrupuleusement le cadre afin de s’éviter une sortie de route désagréable, dont les Audois déjà vainqueurs à Bourg-en-Bresse cette saison, seraient tout à fait capables de réaliser l’exploit. Rappelons à toute fin utile que Béziers est invaincu à domicile depuis Novembre 2017, et qu’outre la certaine fierté engendrée par de tels résultats, garder son antre inviolé une grande partie de la compétition enverrait très certainement les Rouge et Bleu dans les six premiers pour la seconde année de rang..

VERTUS COMME PRÉALABLE

Nul doute que les supporteurs Biterrois viendront garnir les tribunes pour le seul rendez-vous régional à domicile, après les pertes pour diverses raisons des voisins Narbonnais et Perpignanais. Une occasion à saisir pour semer les poursuivants toujours aussi actifs et menaçants quand vous subissez un coup de fringale. Jonathan Best et ses coéquipiers peuvent frapper un grand coup, sous conditions de négocier au mieux ces reprises parfois compliquées où le moteur cale sans explications notables. C’est sur cela que Béziers devra être vigilant, face à l’USC qui effectuera le déplacement sans pression particulière après avoir assuré ses arrières face à Aurillac avant les vacances. L’occasion de revoir Bakary Meïté, toujours apprécié du public Biterrois, adversaire d’un match mais complice pour la suite. Afin d’entamer 2019 idéalement pour mettre une forme de pression, d’insister un peu plus sur l’idée que Béziers revient parmi les hautes sphères définitivement depuis de nombreux mois. Et garder des objectifs en tête, sans le crier sous tous les toits, mais qui galvanisent vos troupes pour un destinée commune.

Rémy RUGIERO