[Chronique] Vannes / ASBH : destination en terre inconnue…

02/12/2016

L’ASBH en ordre de marche avant le périlleux déplacement en terre bretonne 

La victoire bonifiée face aux berjaliens est une véritable bouffée d’oxygène. Pour tout un club et ses supporters, les défaites successives ayant plombé l’atmosphère. Depuis cette amère défaite enregistrée lors du derby face à Narbonne, les biterrois n’y arrivaient plus. Face à la lanterne rouge, aucune alternative autre que la victoire était considéré comme le minimum syndical. Contrat rempli, 4 essais, un bonus offensif récompensant la conquête des Rouge et Bleu. Des circonstances idéales pour préparer un déplacement risqué mais à la portée des hommes de Manny Edmonds et Romain Carmignani. Le piège annoncé du côté de la Rabine sera implacable : Béziers doit rééditer ce type de prestation moins ambitieuse pour remporter la mise en Bretagne. Le collectif et la confiance retrouvés suffiront-ils ?

PHILOSOPHIE INCHANGÉE, AJUSTEMENTS RASSURANTS

L’évocation de la rencontre, ayant opposé les biterrois aux berjaliens, aura permis de mettre en lumière les progrès affichés sur les fondamentaux. Un recentrage collectif, peut-être plus restrictif aux yeux de certains mais bigrement plus efficace. Pourrait-on parler d’un changement d’angle viral au sein du groupe et posons la question, d’un reniement d’une certaine philosophe de jeu déployée jusqu’à présent ? « On s’est recentrés sur le combat d’avants comme tout le monde a pu le constater vendredi dernier. Mais nous avons aussi fait des passes et pris beaucoup de plaisir avec le joli essai marqué par Sébastien Max. Il faut juste remettre les choses à l’endroit, retrouver cette confiance pour enclencher une dynamique. » indique Bakary Meïté. Attitude classique, surtout après la prestation encourageante aperçue du côté de Colomiers, le leader faut-il le rappeler, la semaine auparavant. Retrouver de l’avancée, être précis sur l’alignement et stable en mêlée, le reste suivra en quelque sorte. Des comportements positifs aussi, parfois quand les éléments ne sont pas favorables : « Nous jouons les matchs à 23, la semaine nous sommes 30. Nous savons pertinemment que personne ne sauvera l’équipe de façon individuelle. On joue ensemble, il faut encourager les jeunes et rester positif afin de garder cet état d’esprit qui nous fera avancer. » conclut le troisième ligne biterrois.

Quoi de mieux qu’un lointain déplacement, le plus éloigné de la saison après de longues heures de bus comme trajet pour souder un groupe et resserrer davantage les liens. Vannes, l’irréductible breton auteur d’un début de saison très correct, se présentera face aux biterrois dans son fétiche stade de la Rabine. Longtemps invaincus à la maison depuis plus de deux saisons, les vannetais ont baissé pavillon face à de coriaces narbonnais venus faire l’exploit courant Octobre. Depuis le charme semble rompu puisque les carcassonnais ont eu la bonne idée d’imiter leurs voisins en s’imposant dans les derniers instants en Bretagne. Après un turn-over en règle du côté d’Oyonnax dimanche dernier, le RC Vannes attend les biterrois de pied ferme. Pas le meilleur moment pour s’y déplacer face à une équipe en quête de rachat. « Nos avants vont encore avoir beaucoup de travail ! » tranche Simon Chevtchenko « C’est une équipe qui organise bien les ballons portés, occupent beaucoup le terrain avec un jeu au pied judicieux. Si nous reproduisons notre défense comme lors de nos deux dernières rencontres, on ne sera pas loin de la victoire. » ajoute le vendrois. Un combat féroce au menu une nouvelle fois, avec des locaux chauffés à blanc et sûrement portés par des milliers de supporters qui, verront en ce duel contre les héraultais, une occasion idéale de relancer la machine. Cela tombe bien, puisque c’est un objectif similaire qu’iront défendre les hommes de Captain Battye en Bretagne.

 

TOURNANT DE LA SAISON ?

Après rapide lecture des résultats biterrois en ce début de saison, ce déplacement semble être une éventualité idéale pour amorcer un nouveau virage et grappiller quelques places au classement. « Je ne sais pas si c’est un possible tournant de notre saison. Mais si l’on venait à s’imposer, en recevant Biarritz derrière, on pourrait enchaîner une série. On mise beaucoup sur ce bloc pour engranger un maximum de points. Comptablement, après six points pris en deux rencontres, prendre des points à Vannes serait idéal pour la suite. » estime Simon Chevtchenko. En effet, depuis la saison dernière, Béziers n’aura réussi à enchaîner que deux victoires consécutives lors .. des deux premières journées face à Agen et Oyonnax. L’occasion de taper un grand coup et de retrouver le droit chemin. Mais inutile d’indiquer qu’en face, les bretons n’en démordront pas. Si les voisins audois ont trouvé la faille dans le système vannetais, Agen, Perpignan et Albi s’y sont cassés les dents douloureusement ou presque. Plus d’un tiers de championnat disputé, et les hommes de Jean-Noël Spitzer l’entraîneur en chef n’ont jamais figuré en position de relégable. Une prestation remarquable pour des novices à ce niveau professionnel qui force le respect. Le premier club breton de l’histoire à franchir ce palier en s’adjugeant Massy en fédérale 1 lors des demies-finales d’accession. Le choix des hommes prêts à contribuer à cette aventure ayant été primordial.

Parmi ces ardents défenseurs de la Rabine, on retrouve Étienne Delangle passé deux saisons par Béziers et bien sûr lors de la fameuse saison amenant le titre de champion de France en Fédérale 1. L’occasion de retrouver d’anciens coéquipiers et de se raconter malgré tout quelques savoureux souvenirs trépidants. Mais le contexte sera tout autre. Le seconde ligne vannetais, devenu incontournable au sein du RCV, n’aura que faire des envies biterroises et c’est bien logique. Poussé par leur fidèle public, les bretons devraient démarrer la rencontre pied au plancher en exerçant une pression de tous les instants. « C’est des ambiances que j’affectionne » raconte Bakary Meïté pour mieux appréhender la suite « Quand on joue à l’extérieur dans un contexte complètement hostile dans lequel tout est contre toi, on ne peut compter que sur soi et ses partenaires. Nous allons nous concentrer sur notre jeu et faire le travail le mieux possible. » De quoi sublimer l’ASBH dans son intégralité. Près de 10.000 supporters bretons plus 23 joueurs y seront pourtant farouchement opposés à toutes velléités de ce style. Mais Béziers aura une belle opportunité à saisir, pour basculer vers autre chose, rattraper les points perdus et se convaincre définitivement qu’elle vaut bien mieux que cette 14 ème place en ProD2..

Rémy RUGIERO