Chronique de la Rambarde : l’ASBH s’invite au festin…

17/02/2018

Le pack Biterrois et notamment sa jeune première ligne ont répondu aux attentes face à Massy

Même si les esprits pouvaient être focalisés sur le choc attendu à Michel-Bendichou dimanche prochain face à Colomiers, la réalité du terrain a repris le dessus avec la réception de Massy, qui lutte courageusement pour son maintien. Face à un effectif privés de quelques cadres, les Massicois ont régalé par leurs initiatives et pourront regretter de quitter les bords de l’Orb à vide de ce lointain déplacement. Il aura fallu une cinquantaine de minutes aux Héraultais pour enclencher la confiance et retrouver une assise offensive à défaut d’être perméable en défense. En guise d’avertissement, quoi de mieux qu’un succès disputé, âpre et besogneux (44-31), dans un duel débridé et très ouvert, pour préparer un véritable match de phase finale qui se profile dimanche prochain. Épilogue d’un rugby champagne à la Méditerranée.

RETOUR D’ANGOISSES

Dernière ligne droite dans cette compétition exigeante et ce nouveau bloc qui s’ouvre pour les Biterrois. Débuter face à Massy, formation réputée pour sa qualité de formation et sa culture tournée vers l’offensive, ne pouvait être une simple formalité. Dans un championnat aux multiples surprises dans son déroulement, être catégorique n’existe plus dans le champ lexical de la ProD2. Les termes d’usure, de profondeur d’effectif, de rotations et de notions de groupe y trouvent un écho particulier pour tenir la cadence et trouver sa place parmi les prétendants aux phases finales. Dans cette rencontre, le premier acte fut brouillon, copie conforme de mauvais souvenirs vécus dans l’antre Rouge et Bleu. Plutôt dans la réaction, l’ASBH manquait relativement de rythme, d’impact ainsi que de maîtrise notamment sur les moments faibles. Les visiteurs prenaient un malin plaisir à varier les séquences, combinant à merveille le jeu d’attaque. Si Julien Blanc scorait pour les Biterrois, suite à un coup parfaitement exécuté sur le côté fermé (7-3), les hommes de Didier Faugeron ne tardaient pas à répliquer. Iese Leota le centre Massicois et un travail d’école sur un ballon porté du RCME dont Mr Lausasa accordera un essai de pénalité, viendra instiller le doute dans les esprits des locaux (13-17). Sans crier au scandale, Béziers plutôt attentiste, subissait plus que de mesure les assauts des Essonniens, qui à la pause viraient en tête (16-17) avec le mérite de croire en leur destin.

Béziers dans l’obligation de reprendre la main et d’affirmer son autorité, les joueurs ayant quitté rapidement le vestiaire, nous étions en droit d’attendre un verdict tout autre en seconde période. Le scénario espéré n’était pas encore au RDV, la faute à des visiteurs bigrement efficaces, enchaînant les temps de jeu et gagnant bon nombre de duels. Setareki Bituniyata concrétisera en force, le travail collectif des siens, plongeant les supporters dans une relative torpeur (16-24). Le syndrome Angoulême et Narbonne était de retour. Pas pour longtemps, et il faut féliciter les garçons du capitaine Jonathan Best qui n’ont pas sombré. Morad Touizni, étincelant sur son aile, parvient à s’arracher dans l’axe et relancera la machine (23-24). En d’autres temps, les Rouge et Bleu auraient pu s’effondrer mentalement, mais l’apport du banc de touche Héraultais conjugué à une baisse de régime physique des Massicois vont modifier la donne. Patiemment, l’ASBH construit sa victoire. Thibauld Suchier (19 points hier soir) meublera le score au pied afin de maintenir un écart pour éloigner la menace (32-24). Par deux fois, Jean-Baptiste Barrère et Morad Touizni viendront parachever ce rugby pétillant, sans oublier un nouvel essai du RCME pour un final de haute volée (44-31). Un huitième succès pour Béziers en onze matchs, série en cours.

TOUS À COLOMIERS !

Coup double pour l’ASBH, qui au-delà de ce résultat, intègre le peloton des qualifiables au meilleur des moments. Colomiers ayant mordu la poussière chez le voisin Carcassonnais (35-29), les hommes de David Aucagne et David Gerard retrouvent le haut du tableau (déjà 5 ème au soir de la huitième journée), dans un timing parfait avant d’en découdre à Colomiers. Face à Massy, les Héraultais ont mis du temps à prendre la mesure, être dans le tempo pour s’assurer une avance confortable. C’était sans compter sur l’abnégation et le courage des Massicois, qui n’auront jamais démérité mais qui finiront par craquer sur les coups de butoirs des locaux. L’impression que Béziers a joué parfois par intermittence, en réagissant au score dès qu’il le fallait. Une certaine maturité qui autrefois faisait défaut dans de pareilles circonstances, pour s’extirper du piège désigné et glaner cette 6 ème place. Mention spéciale à la jeunesse, notamment à l’endroit de la première ligne qui représente l’avenir. « Les petits » comme l’a affectueusement évoqué Jonathan Best en conférence de presse, ont répondu présents, Reda Wardi, Dorian Marco-Pena et Zak El-Fakir ayant prouvé que le staff avait effectué le bon choix. Encourageant pour la suite, Béziers faisant preuve de volonté auprès de sa formation en se positionnant parmi les premiers en terme de JIFF (joueurs issus de la filière française) dans le championnat.

Place à Colomiers, une fois digéré la venue de Massy, pour continuer à se donner le droit de rêver. Même si le groupe est affecté par des blessures de longue durée (Jamie Hagan, Karim Kouider, Mathias Marie), certains retours vont amener une concurrence et apporter de la fraîcheur. La saison ne se jouera pas à Michel-Bendichou, d’autant plus que les Héraultais recevront Bayonne derrière. Un match à trois pour un sésame convoité et se procurer de belles émotions. Pour justement en vivre, la mobilisation sera de mise pour les supporters Biterrois. Plutôt sevrés depuis quelques années, l’attente est immense et se confond très souvent avec de la frustration. L’engouement est déjà perceptible, une très forte cohorte ira effectuer le déplacement en banlieue Toulousaine. Un dimanche après-midi, durant les vacances scolaires, une situation au classement flatteuse, tous les ingrédients seront réunis pour soutenir les Rouge et Bleu. Le rappel d’une rencontre à l’aller gagnée aux forceps sur une ultime mêlée fermée remportée par l’ASBH, et une pénalité convertie par Jérôme Porical dans les dernières secondes. Un duel serré, entre deux formations aux qualités similaires, le décor est planté. Et la douce sensation de participer à un match de phases finales..

Rémy RUGIERO