Chronique de la Rambarde : Béziers timoré face à la Colombe..

16/02/2019

La journée avait plutôt bien démarrée avec la décision en faveur des Héraultais concernant le retrait des 3 points par la DNACG. Un juste retour des choses pour une situation gagnée avant tout sur le pré. Passez le soulagement de circonstance, l’ASBH après s’être perdue à Aurillac dimanche dernier, les Rouge et Bleu devaient réagir face à des Columérins relancés depuis quelques semaines. Après un premier acte insignifiant, les Biterrois ont assuré l’essentiel permettant de prolonger l’invincibilité à domicile et maintenir un écart avec une concurrence plus que jamais menaçante..

MALADRESSES EN SÉRIE

On se doutait que Colomiers viendrait perturber les débats, déjà en préparant la réception de Bourg-en-Bresse vendredi prochain, mais surtout grâce à sa qualité défensive, la 4 ème à l’extérieur du championnat. Autant d’éléments annoncés dans la semaine, venant confirmer que les Hauts-Garonnais se déplacaient pour chercher des points et poursuivre leur redressement. Béziers n’est jamais rentré dans son match, l’esprit encore à Aurillac, une semaine courte de préparation et des choix déroutants auront émaillé une première période d’une rare indigence dans l’animation. Face à ses atermoiement répétés, les Columérins ont procédé méthodiquement sur chaque point de rencontre, là où les Héraultais brillaient parfois de leur absence. Sans avancée notable, multipliant les fautes de main, difficile de mettre en place une stratégie de déplacement idoine face à des visiteurs courageux sur leur ligne défensive et pertinents sur leurs sorties de camp. De quoi donner des frissons à la tribune de Face, vexée de voir ses protégés balbutier leur rugby avec quelques sifflets venant accompagner les échecs successifs. 6-0 à la pause pour les joueurs de la Colombe, sans trop à redire tant le contenu était pauvre et les duels trop peu gagnants pour faire vaciller l’édifice Columérin. N’oublions pas la brillante idée de Jordan Puletua, hors-sujet hier soir, qui par une action aussi stupide qu’inutile, sera renvoyé dans les tribunes pour un plaquage à retardement qui ne s’imposait pas.

Réduits à 14, confrontés aux mêmes problèmes rencontrés à Aurillac, les Rouge et Bleu ayant pris un sermon en règle dans les vestiaires reprirent le cours des choses lors de la reprise avec des attitudes correspondant un peu plus à un prétendant à la qualification. Le paquet d’avant Héraultais dominait son sujet, à coup de pick and go et de séquences au près, Colomiers mois dense, subissait les événements. Marco Pinto-Ferrer illustrait ces propos avec un essai plein de conviction pour permettre à l’ASBH d’être devant au tableau d’affichage pour la première fois de la rencontre. Très vite, on sentait un retour aux affaires des cadres locaux, une responsabilisation collective qui finira par engendrer la confiance. L’essai de Roméo Ballu, auteur d’un essai superbe de plus de 50 mètres, viendra appuyer cette tendance, avec un jeu de passes et de courses gagnantes. La Méditerranée peut s’embrasser et par la même occasion pousser un ouf de soulagement. Avec un apport du banc de touche clairement performant, Béziers poursuivait son œuvre. Arnaud Pic profitera d’un espace libre sur le petit périmètre pour se faufiler dans la défense Columérine, inscrire le 3 ème essai synonyme à ce moment de la rencontre d’un succès bonifié. Mais une suite de fautes et d’erreurs permettront à Colomiers de sauver l’honneur sur un classique touche-côté fermé d’école conclut par Hugo Pirlet. 25-13 au final et quelques questions qui découlent de cette prestation à géométrie variable.

JEAN-DAUGER DANS LE VISEUR

Béziers est parvenu à préserver son antre, sans être séduisant, mais en démontrant sa capacité d’orgueil. Le bonus offensif ôté dans les derniers instants n’est que le rappel d’une première période insipide et d’une perte de temps considérable pour construire son succès. L’enseignement à tirer est peut-être dans ce registre, avec des entames de rencontres généralement poussives à domicile, énergivore mentalement et physiquement, qui peuvent entraîner une perte de lucidité sur la durée d’un match. Pourtant, on peut y trouver des motifs d’encouragement, jamais l’ASBH n’aura donné l’impression d’être en infériorité numérique, et même mieux s’est recentré comme d’usage sur l’essentiel. La peur a envahi les rangs Biterrois, et si elle fut tardive hier soir, cela aura eu le mérite d’éveiller les joueurs sur l’immense gâchis qui se profilait. Le carton rouge de Jordan Puletua est problématique. Au-delà de cette action surréaliste, le centre a mis en danger ses partenaires. Nul doute que des conséquences seront tirées de tels comportements qui frisent l’exemplarité professionnelle. Dans ce sprint final, les Rouge et Bleu auront besoin de toutes les bonnes volontés pour accéder à leurs rêves. On pourrait presque exprimer le « qui m’aime me suive » de rigueur pour offrir pour la deuxième fois d’affilée, des phases finales colorées au Printemps. C’est aussi le temps des rumeurs, des bruits de couloirs et des spécialistes en tout genre qui vous diront qu’ils savaient. Mais une chose est sûre, avant de spéculer sur quoi que ce soit, l’ASBH devra relever un sacré défi à Jean-Dauger la semaine prochaine, face au leader Bayonnais. Et si l’on peut se permettre, un duel de ce calibre ne peut qu’inciter à la délectation d’une fin de championnat captivante à souhait..

Rémy RUGIERO