Chronique de la Rambarde : Béziers s’affranchit des éléments contraires

31/01/2020

Soulagement. C’est le terme approprié à la situation vécue par les Rouge et Bleu vendredi soir au Stade Robert-Diochon. Victorieux dans les ultimes secondes de Rouen (18-19), les Biterrois s’offrent un répit de circonstance. L’investissement collectif et le caractère affiché étant les fondements d’un succès primordial pour la suite..

CHÈRE INDISCIPLINE

2020 et son lot de promesses, vœux, espérances n’échappaient pas aux destinées des Héraultais. Acculés dans leurs certitudes, balayés notamment face à Nevers et n’ayant pu inverser la tendance face à Colomiers et Grenoble, c’était dans un contexte délicat que Béziers voyageait dans le pays normand. Les joueurs n’ont jamais rechigné à la tâche, s’évertuant à poursuivre leur quotidien avec l’implication nécessaire, sans déroger à leurs principes tout en aspirant à des lendemains meilleurs. Ce duel représentait un tournant. La défaite interdite était présente dans les esprits, celle qui vous paralyse dans vos lancements, fait trembler la main lors d’une passe, absout la lucidité providentielle lors de vos moments de domination. La manière importait peu face à une adversité disputant ses dernières cartouches dans le sprint final. Le premier acte confirma toutes ces énumérations, les locaux s’appuyant comme prévu sur des robustes îliens puissants sur l’homme et capable d’apporter la continuité. Mosese Ratuvou croyait bien s’y prendre, lui qui aura échoué de peu à capitaliser un franchissement dans l’axe. Pourtant, aussi souvent que possible, un Rouge et Bleu se trouvait sur la route des hommes de Richard Hill. Face à un jeu stéréotypé, abusant du défi physique très british en quelque sorte, Béziers retrouvait ses vertus. Les comportements ne trahissaient aucun doute, l’ASBH était parée pour le combat.

Menés 9-6 à la pause, après une première période sans éclats, les Biterrois prirent rapidement leurs responsabilités. Malgré une chronique indiscipline aux relents de déjà vu, Maxime Veau fera son retour après une biscotte venant sanctionner des fautes répétées à foison. Moment choisi par les visiteurs pour s’installer dans les 22 mètres du RNR. Action limpide, avancée générée dans l’axe, défense monopolisée côté adverse. Opportunité validée par Savenaca Rawaca lancé dans le bon tempo et concrétisant le joli travail collectif (9-13, 46 ème). Matthew James viendra conforter au tableau d’affichage pour ne pas dire punir les quelques errements laissés à disposition des Biterrois. Des manquements sur la concentration, la communication et le placement globalement. Des détails qui peuvent vous faire pencher une balance de votre côté. Ce jeu de course-poursuite improvisée, Jérôme Porical ne le connaît que trop bien. Auteur d’un 100 % hier soir, il s’est transformé en justicier de ses troupes. Pourtant, la misère de la 78 ème n’incitait guère à l’optimisme. Départ après sa mêlée de Tyrone Viiga, esseulé et fautif d’une erreur de main. Mêlée sanctionnée et scénario catastrophique en prévision. Qu’importe, les éléments avaient changé de camp. Rouen déjouait en tuant le chronomètre et perdait en précision. Les avants Biterrois, Kelly Meafua en tête arrachait la pénalité sur un contest au sol. Jérôme Porical ne tremblait pas et ajustait la mire (18-19, 80 ème). La séance est terminée, vous pouvez disposer. L’ASBH glane son premier succès en 2020 et s’évite une crise sportive qui lui tendait les bras.

CHASSER LES DOUTES

Voilà de quoi rassurer, apaiser, relancer un groupe meurtri par ces dernières semaines. Conscient de l’enjeu, la prestation suffit à elle-même. Le public appréciera l’énergie déployée et les efforts fournis pour un résultat enfin positif. Construire dorénavant, régénérer les esprits avec la pause qui n’aura jamais été aussi salvatrice. Nerveusement, dans les paroles et les faits, difficile d’expliquer les incohérences malgré la volonté. En prenant les points à Rouen, Béziers s’est fait du bien au moral et bien plus. En écartant la menace quasi définitivement de la 15 ème place, même si le travail devra être poursuivi face à Aurillac à Raoul-Barrière pour la reprise. On souhaiterait tellement des membres libérés, sûrs de leur fait, capable d’enchaîner et d’assumer la transformation d’un jeu qui ne demande qu’à être croqué. Le staff appréciera lui aussi à sa pleine mesure, mathématiquement déjà, dans leur imbrication avec leurs protégés plus loin dans l’analyse. Une étape fut consolidée hier, pas la plus mince, mais l’essentiel est là. Il s’agit dorénavant d’enclencher une forme de dynamique et d’édulcorer une seconde partie de saison qui ne demande qu’à être romantique. Messieurs, lâchez-vous, personne ne vous en tiendra rigueur..

Rémy RUGIERO