ASBH – Montauban : Terrain instable

21/09/2018

Ce vendredi soir (20h30), Béziers accueille Montauban dans une rencontre avec déjà beaucoup d’enjeu alors que ce n’est que le début du deuxième bloc.

Il y a des matches comme ça qui sentent déjà la poudre, alors même que l’automne ne pointe pas encore le bout de son nez. Les chaleurs estivales qui sévissent sur le stade de la Méditerranée ces derniers jours pourraient laisser croire à une ambiance de pré-saison où le seul objectif est de réaliser les meilleures performances d’endurance du côté de La Présidente. Mais il ne faut pas s’y tromper : l’heure n’est plus au Beach rugby ou aux journées commando pour souder le groupe. Non, il y a déjà presque obligation de résultat ce vendredi soir, à l’aube d’un deuxième bloc de matches qui pourrait d’ors-et-déjà s’annoncer décisif pour la suite de la saison. 

MONTAUBAN, BÊTE BLÉSSÉE 

Béziers, 11e et bien englué dans le ventre mou, est pourtant dans les standards de son début du précédent exercice. On fera l’impasse sur les 10 points marqués en moins et les 10 encaissés en plus par rapport à la même période en 2017. Mais les Biterrois vont devoir (se) rassurer. Les deux dernières prestations à Mont-de-Marsan (35-14) et Brive (27-6) ont laissé dubitatif bon nombre de supporteurs, entre un manque de maîtrise et d’ambition criants dans le jeu, orchestré – si l’on puit dire ainsi – par des charnières désemparées et dans l’incapacité d’animer le secteur offensif. Ajoutez-y une indiscipline chronique, point noir de ce début de saison (14 fautes en moyennes), et vous trouverez une ASBH à la recherche des repères qui l’ont menée en barrages la saison dernière. 

Montauban ne s’apparente pourtant pas à l’adversaire idéal pour retrouver un peu de sérénité. Une équipe accrocheuse aux ambitions affichées, venue jouer les troubles-fêtes sous la pluie en mars dernier (12-12) grâce à un jeu de contre-attaque, et repartie victorieuse de l’Hérault un an plus tôt (9-24), douchant les espoirs d’une fin de saison palpitante pour la bande à David Aucagne et David Gérard. C’est en bête blessée et moins sûre de sa force que par le passé que l’Union Sportive Montalbanaise va se présenter ce soir à La Méditerranée. Battus lors de leurs deux dernières sorties, dont une à Sapiac il y a quinze jours contre Mont-de-Marsan (20-25), les Vert et Noir connaissent un début de saison délicat : seules deux courtes victoires en ouverture du championnat contre Carcassonne (16-12) et Biarritz (16-15) leur permettent d’être accrochés aujourd’hui à la 10e place. 

PELOUSE ILLUSOIRE

Pour ne pas voir les hommes de Pierre-Philippe Lafond et Jean-Frédéric Dubois venir jouer un mauvais tour à ses joueurs, le staff biterrois a misé sur les fondamentaux en densifiant le paquet d’avants : confiance renouvelée à juste titre au jeune droitier Quentin Samaran ainsi qu’à Karl Wilkins en 3e ligne, ce dernier ayant de plus en plus d’importance au sein de l’alignement en touche. Au-delà de la jeunesse, David Gérard tente un pari avec la titularisation de Tyrone Viiga, sa première en championnat après une blessure au genou contractée en amical contre Agen. Le rôle d’impact player du Cookien pourra être suppléé par Kelly Meafua ou Thomas Hoarau, tous deux présents sur le banc de touche. Avec six avants pour deux trois-quarts comme remplaçants, c’est un signe fort envoyé par les coachs. Preuve que l’ASBH va d’abord miser sur ses atouts du début de saison (jeu devant, mêlées, mauls) et espérer un pragmatisme anglo-saxon pour construire son succès.

David Aucagne a également tapé du poing sur la table, lançant d’entrée la charnière Pic – Suchier, moins décevante – pour ne pas dire un peu plus performante – que l’association Trussardi – Katz à Brive. Deux joueurs qui auront la lourde tâche d’animer le jeu sur une pelouse qui n’a reverdi qu’en apparence. Le terrain de La Méditerranée est toujours sujet à rénovation, au point de chambouler le quotidien du club qui n’a notamment pas pu effectuer la mise en place sur le terrain d’honneur, après avoir déjà été contraint de s’entraîner du côté de La Gayonne lundi en raison du match de l’ASB contre Metz. Une situation de travail instable qui commence à agacer à tous les niveaux en interne, mais derrière laquelle on ne se réfugiera pas en cas de contre-performance. Et c’est bien sur ce terrain instable que Béziers doit enfin poser de solides fondations pour lancer sa saison.

Maxime GIL