ASBH / ALBI : Béziers retrouve le goût de la victoire

24/09/2016

Lachie Munro véritable chef d’orchestre de l’ASBH face aux albigeois

Scénario assez loufoque hier soir à la Méditerranée. Malmenés durant près d’une heure par de coriaces tarnais venus faire la guerre sur chaque centimètre carré du pré, l’ASBH s’impose assez largement 36/15 et s’offre un bonus offensif dans les ultimes secondes. Récit d’une rencontre qui par moment aura donné quelques sueurs froides pour finalement se conclure par un joli sourire de circonstance.

ALBI EN PERTURBATEUR DE SOIRÉE

Le premier acte confirme le contexte ambiant et les difficultés actuelles entrevues dernièrement. Béziers n’arrive que trop peu à mettre en place son jeu et se retrouve face à des tarnais accrocheurs et rugueux par dessus le marché. À l’image des 4 anciens biterrois particulièrement motivés (Thibaut Bisman, Beka Sheklashvili, Fred Quercy et Conrad Marais), les hommes de Serge Milhas ont dominé les débats, confisquant le ballon aux héraultais et imposaient de leur présence sur les débats. Pas de bon augure dans ces instants, pour une formation en manque de confiance. Le duel des artilleurs Lachie Munro / Ilian Perraux s’en donnait à cœur joie pour meubler le score et fructifier les initiatives de part et d’autre. Plutôt maladroits et désordonnés, la première mi-temps ne départageait aucune des deux équipes, avec l’impression que les albigeois tenaient davantage le ballon sans forcément l’utiliser à bon escient. Rajouté quelques coups de sifflet malheureux de l’homme en vert et vous aurez 40 premières minutes qui ne resteront pas dans les annales. Quand on vous sert du caviar à l’envie, certains en redemandent et les habitudes sont intégrées pour certains comprenne qui pourra.

Symptomatique du mal récurrent des Rouge et Bleu actuellement, les difficultés dans les transmissions parfois hasardeuses, donnant aux visiteurs des munitions gratuites. En face de gros relanceurs du style Benoît Sicart et Nasoni Naqiri qui ont tenté d’en profiter. En vain. Car le premier indice qui allait donner le tempo pour les hommes de Manny Edmonds et Romain Carmignani c’était la base défensive. Certes, les statistiques parleront, des plaquages sur des duels ont été signalés. Mais plus que les chiffres bruts, c’est l’état d’esprit affiché, qui remettra plus tard les biterrois dans le coup, à force d’abnégation et de vaillance. À plusieurs reprises, Albi s’est montré dangereux à quelques encablures pour ne pas dire à un crampon d’aller en terre promise. Mais ce score de parité au final à la pause, donnera les prémices d’une solidarité retrouvée. Malgré deux infériorités numériques, Béziers plie mais ne rompt pas. Il y avait des signes qui ne trompaient pas, même s’il était permis de croire que la suite des débats serait coriace. Avec un léger doute dans les esprits eu égard aux prestations récentes. Mais il était écrit qu’Émilie devait retrouver son sourire.

36 15 CODE ÉMILIE

La reprise fût longue et pénible. Les tarnais monopolisaient la gonfle. À tel point qu’on attendait l’essai albigeois à la moindre incartade. C’est dans ces moments faibles que les hommes de Captain Battye n’ont rien lâché. Bousculés, remués sur les impacts, mis sur le reculoir à chaque initiative adverse, Béziers trouve le moyen de s’en sortir. Ces instants qui forgent le moral et construisent le destin d’une rencontre. Seulement récompensés de 3 unités (12/15) pour cette domination outrageuse, Albi sans le savoir a laissé filé le bon wagon. Et ses certitudes d’un éventuel succès en terre occitane (souvenir d’une victoire à Narbonne dernièrement) aussi par la même occasion. Et toujours dans ces périodes où l’efficacité est de mise, un fait de jeu inattendu est venu en guise de déclic. Sur un renvoi anodin, le deuxième ligne albigeois Nomani Tonga se fait subtiliser le ballon des mains par un Lachie Munro diablement audacieux. L’essai entre les poteaux remettait les biterrois en selle, et on l’aura compris plus tard, marqué les esprits tarnais. Profitable à l’ASBH, le vent commençait à tourner et la suite confirmait cette impression.

Les plaquages devenaient enfin offensifs, l’entrée du banc a largement contribué à la bonne tenue des fondamentaux, retrouvés et donnant de l’avancée aux Rouge et Bleu. Les turn-overs à l’avantage des biterrois, un contre assassin venait illustrer la nouvelle donne. L’essai de Julien Blanc est un bel exemple d’opportunisme. En dribbling judicieux, l’ancien oyonnaxien vient porter l’estocade jusque dans l’en-but, les têtes commençant à se baisser pour la formation visiteuse. La dynamique est enclenchée, plus rien ne pourra contrarier les héraultais. Rien malgré la sortie sur civière de Captain Battye, douchant l’ambiance quelques minutes pour un public inquiet pour son guerrier. Le temps de se remettre de ses émotions, il fallait finir le job. Et la possibilité d’accrocher un bonus offensif, inespéré 20 minutes auparavant, était dans tous les esprits. Et c’est le géorgien Lasha Lomidze tel un funambule sur la ligne d’essai qui vient offrir cette récompense sur la sirène. Comme contre Agen. Les supporters exultent, le Stade de la Méditerranée peut hurler tel un soulagement. Il est vrai que ce n’est certainement pas le match le plus abouti de l’ASBH, faute à des albigeois particulièrement tenaces venus dans l’optique de la gagne. Mais le staff biterrois devrait trouver des satisfactions légitimes à l’approche des deux prochains derbys qui devraient attirer les foules. La Banda Mescladis pouvait une nouvelle fois rendre hommage à la célèbre Émilie et le sacré frisson qu’elle procure..

Rémy Rugiero