Allez les petits !

14/06/2019

C’est un moment auquel aspire tout joueur de rugby. Et particulièrement, ceux qui composent les 14 équipes qui se disputent le Bouclier de Brennus. Mais seules deux d’entre-elles auront le privilège. Et parmi ces effectifs, il y aura des déçus. Car seuls 46 noms peuvent être couchés sur la feuille de match. 46 joueurs qui auront la chance, qui plus est si tous participent à la rencontre, de fouler la pelouse du stade de France, dans la quête du Saint-Graal. Mais cette saison, il n’y aura pas qu’un wagon d’internationaux qui chausseront leurs crampons dans l’enceinte dionysienne. Non, les (possibles) futures stars du rugby seront également à la fête. Ceux qui porteront peut-être le maillot du XV de France dans tout juste quelques années : les cadets Alamercery. 

DES JOUEURS ISSUS DU BITERROIS

Habituellement disputée sur terrain neutre, les jeunes pousses ont eu la privilège de voir leur finale être organisée cette année en lever de rideau de la grande finale. Direction donc le Stade de France. L’affiche de la finale ? Une opposition digne des années 70/80 : Agen – Béziers ! Comme leurs ainés en 1962, en 1976 et en 1984, Agenais et Biterrois vont s’affronter pour devenir la meilleure équipe hexagonale : pour s’offrir le titre de champion de France. Ecrire une nouvelle fois le nom de l’AS Béziers (Hérault) au palmarès du rugby français… mais aussi celui de nombreux clubs formateurs alentours : « Ce sont tous des joueurs issus du Biterrois, de villages alentours », explique Pascal Poveda, l’un des deux entraîneurs de l’équipe. 

LE REVERS A GRENOBLE COMME DECLIC

Ce groupe, il le conduit depuis trois ans. Et à chaque fois au plus haut niveau. Vainqueurs du Super Challenge de France il y a deux ans, les jeunes biterrois sont devenus champions de France cadets Gaudermen la saison dernière et sont donc hissés (au moins) jusqu’en finale cette année, pour cette génération dorée. Pourtant, le chemin fut semé d’embuches pour des Rouge et Bleu qui « [se sont] cherchés jusqu’en décembre », raconte le coach. « Il y a eu des moments pénibles, avec beaucoup de remises en question », précise celui qui entraîne aux côtés de Samuel Nouchi, ancien deuxième ligne de l’ASBH.

Le déclic dans la saison ? Une sévère défaite sur le terrain de Grenoble (23-5), après un début de saison parfait (6 victoires en 6 matchs, dont à Perpignan et contre Montpellier). A défaut d’avoir tout remis à plat, le revers a permis de mener quelques ajustements nécessaires. « Après ce non-match, il a fallu revoir certaines choses. On a un véritable groupe de compétiteurs. Alors les garçons se sont remis en question. » Au final, la saison régulière est une réussite. Seulement trois défaites (à Grenoble, Montpellier et Toulon) en 14 matchs et une place de troisième de la poule, de quoi s’ouvrir les portes des phases finales. 

PHASES FINALES CRESCENDO

Des matchs couperets au cours desquels ces joueurs de moins de 16 ans sont montés en puissance. En huitièmes face à La Rochelle, les Biterrois sont « rentrés petitement dans le match » avant de finalement disposer des Maritimes (17-10). S’en sont suivies des retrouvailles avec Montpellier en quart de finale. Béziers savait parfaitement comment aborder le MHR, rencontré deux fois en phase de poule : « Ils ont pas jugé bon de changer quelque chose. Or, les petits étaient surmotivés ! » Conséquence, les Biterrois s’offrent des Montpelliérains trop sûrs d’eux (16-26) et prennent la direction du dernier carré. 

Se présente alors Massy. Un groupe « hyper puissant » et des gabarits plus imposants que ceux entraînés par le duo Poveda-Nouchi. Mais la parade a été toute simple : « On les a pris sur le collectif », se remémore le coach. « Ils sont sortis du match » et l’ASBH s’est ouvert les portes du stade de France (32-19).

ENTRAINEMENT DANS LES LOCAUX DU RACING 92

Quinze jours se sont écoulés pour préparer cette rencontre capitale. Pour autant, si le staff n’a rien bouleversé à ses habitudes, la relève biterroise aura droit à une préparation de prestige à la veille du match. Vendredi, une visite de la plus grande enceinte française est prévue pour prendre ses marque, avant un entrainement… dans les infrastructures du Racing 92. Une opportunité rendue possible grâce au concours de Dimitri Szarzewski et Yannick Nyanga. Beau symbole de voir ces deux joueurs formés à Béziers accueillir ceux qui leur ont succédé. 

Une dernière nuit (encore faudra-t-il trouver le sommeil) et direction le Stade de France, samedi. Le coup d’envoi sera donné à 17h30, en ouverture de la finale tant attendue entre le Stade Toulousain et l’ASM Clermont Auvergne. Restera à ce que la crispation de prenne pas le dessus sur l’enjeu : « Il va falloir pouvoir digérer… », prévient Stéphane Poveda. Et peut-être profiter d’un peu plus de fraîcheur physique pour battre une équipe agenaise, passée en quart de finale au nombre d’essais face au Racing 92 (23-23, 2 essais à 1) et en demie contre Clermont aux tirs au but (16-16, 5 TAB à 3)… Et si, 35 ans après, le SUA et l’ASB(H) allaient à nouveau en découdre face aux poteaux ? Un Bouclier sera au bout…

 

Photo de couverture

Les Cadets A en reconnaissance au Stade de France (crédit: Facebook ASBH Association)

 

Maxime GIL